À l'Hermitage

Et si le sort des paillotes était joué d'avance...

  • Publié le 26 avril 2018 à 03:00
  • Actualisé le 30 avril 2018 à 10:04

Le tribunal administratif s'apprête à ordonner la clôture de l'instruction concernant l'affaire des paillotes de l'Hermitage. En effet, à partir de lundi 30 avril 2018, plus aucune pièce, ni argument ne pourront être ajoutés au dossier que la juridiction administrative examinera sur le fond prochainement. Pour autant, à l'heure actuelle, le sort des restaurants de plage semblent joué d'avance. Qu'en est-il réellement? (Photo photo RB imazpress)

L'information est peut-être passée inaperçue, mardi lors du passage de la tempête Fakir. Le maire de Saint-Paul, Joseph Sinimalé, a déclaré avoir pris un arrêté à l'encontre des paillotes de l'Hermitage. En l'occurence le "Cocobeach", "la Bobine" et le "K'Banon".

Il a rappelé : "la forte houle qui a déferlé sur nos côtes dans la nuit du 18 au 19 avril (...) a occasionné des dégâts sur les constructions en bord de plage (...) Des dégradations pouvant présenter des risques pour les usagers". 

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En conséquence, le premier édile saint-paulois a sommé les paillotes précédemment citées "de prendre les mesures appropriées permettant la mise en sécurité des personnes et d'assurer qu'aucun élément de construction ayant subi des dégradations puisse à nouveau faire l'objet d'un déplacement à l'occasion d'un nouvel épisode de houle".

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Joseph Sinimalé a aussi profité de l'occasion pour rappeler aux restaurants de plage "que compte tenu de la décision du juge des référés en date du 16 mars 2018 de suspendre les Autorisations d'occupation temporaire (AOT) du domaine public maritine, aucune reconstruction ne saurait être autorisée et donc réalisée". 

"Personne n'a l'intention de reconstruire quoique ce soit" 

Selon Maître Iqbal Akhoun, l'avocat des restaurateurs, cet arrêté n'a pas vraiment lieu d'être : "personne n'a l'intention de reconstruire quoique ce soit".  Confiant quant à l'avenir de ses clients, il affirme : "il y a matière pour défendre leurs intérêts. Il faut appliquer la loi. On travaille dessus en ce moment". Et ce, même si depuis quelques semaines, la pérennité de l'activité des paillotes est compromise. "Depuis des mois, avec la campagné menée contre eux, il est évident que l'activité commerciale des restaurants a sérieusement été endommagée" explique la robe noire avant d'insister : "on se bagarre sur le terrain du droit. Il y a matière On va y arriver". 

"Ce sont les paillotes qui ont scellé leur propre sort depuis longtemps"

Pour son confrère, Maître Alain Antoine, avocat du collectif de Défense pour le domaine public maritime, "ce sont ces paillotes qui ont scellé leur propre sort depuis longtemps. Le tribunal devrait constater le caractère illégal de ces autorisations et le rôle singulier qu'a pu jouer la Ville de Saint-Paul dans cette triste affaire". Selon lui, la municipalité "aurait dû exrcer son pouvoir de police et tout mettre en oeuvre pour que l'exploitation de ces restaurants cesse sans délai". Mais celà n'a pas été fait. Aussi, l'homme de droit considère l'arrêté pris par le maire "insuffisant" : "un arrêté interdisant l'accès à ces paillotes aurait dû être pris. Rien d'autre". 

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Pour rappel, suspectés d'avoir dégradés certaines paillotes lors d'un manifestation contre leur implantation sur le domaine publique maritme, deux hommes seront jugés par le tribunal correctionnel de Saint-Denis le 15 mai prochain.

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sw/www.ipreunion.com

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