Lutte contre l'épidémie (actualisé)

La dengue ne passera pas l'hiver à condition que...

  • Publié le 14 mai 2018 à 09:23

Déjà 2598 cas recensés depuis le début de l'année 2018. Aedes albopictus, le moustique vecteur de la dengue, continue de faire des victimes à La Réunion. Le stade épidémique a été franchi le 27 mars dernier, ce qui a déclenché une lutte acharnée contre les moustiques notamment dans l'Ouest et le Sud. En ce début d'hiver austral "les journées sont encore chaude et les épisodes de pluies tardives n'ont rien arrangé "a souligné le Dr Chieze en charge de la lutte anti-vectorielle à l'Agence régionale de santé. Pourtant, selon lui, si les conditions sont réunies, "la dengue ne devrait pas passer l'hiver".

"La dengue ne devrait pas passer l’hiver si la population reste mobilisée, sachant que si elle passe l’hiver, on risque de se retrouver, l’été prochain, dans une situation beaucoup plus compliquée" a affirmé le Dr. François Chièze en charge de la veille sanitaire à l’Agence régionale de santé (ARS). "Ce n’est pas uniquement le rôle de la population, mais c’est AUSSI le rôle de la population", a-t-il insisté.

Les moyens mis en œuvre par les pouvoirs publics et les associations  "sont déjà considérables" estime-t-il. Pour lui, si ces moyens sont maintenus au même niveau pendant l’hiver, en plus de la mobilisation des Réunionnais, "le moustique ne devrait pas résister".

- La mobilisation collective doit être maintenue –

En premier lieu, les personnes atteintes de la dengue ou qui le soupçonnent doivent consulter un médecin pour se faire diagnostiquer.

"Ce qui est très important c’est que les personnes malades doivent se faire diagnostiquer pour que les agents de l’ARS ou du SDIS puissent intervenir pour détruire les moustiques potentiellement contaminants et limiter la propagation du virus ". "Cette détection permettra d’éviter la formation de "clusters", c’est-à-dire des foyers de propagations isolés," explique le Dr. Chièze.

Il faut poursuivre la destruction des gîtes larvaires et continuer d’adopter les gestes responsables, en vidant les coupelles des jardins, et en éliminant toute eau stagnante."Les évènements météorologiques ont apporté de l’eau et du vent, ce qui a entraîné plus de difficultés dans la démoustication et l’utilisation des larvicides, on a pris du retard " explique le Docteur. C’est pourquoi, "on ne doit pas baisser la garde pendant la période où la température va descendre et où le moustique sera plus fragile ".

Actuellement, "il n’y a pas de quoi s’alarmer", estime-il, "mais il y a la nécessité de se maintenir au même niveau comme si nous étions en plein été ", car il se dit "toujours soucieux de ce qui pourrait arriver si la dengue passe l'hiver".


-Des moyens de lutte renforcés pendant l’hiver –

L’Agence régionale de santé prévoit de mobiliser des entomologistes – scientifiques qui étudient les insectes- pour maintenir un niveau de vigilance suffisant afin de surveiller les populations de moustiques. 

Durant l’hiver, les médecins et les laboratoires seront toujours mobilisés pour le recensement du nombre de malades par les autorités sanitaires.

Jeudi 10 mai 2018, la députée Huguette Bello avait demandé au gouvernement s’il envisageait de "fournir l’arsenal nécessaire dans la lutte contre la dengue avant que la situation nous dépasse ".

À ce propos lire : Huguette Bello interpelle le gouvernement

La ministre des Outre-Mer, Annick Girardin, a annoncé le jour même que 300  services civiques seront recrutés prochainement. Ils auront pour mission d'aller à la rencontre de la population afin de les sensibiliser à la lutte anti-vectorielle.

Lire à ce propos : Dengue - Annick Girardin annonce le recrutement de 300 services civiques.

Lors de l’opération de lutte contre les moustiques organisée par la préfecture et la mairie de Saint-Paul mercredi 9 mai 2018, le sous-préfet de l’Ouest, Frédéric Carre, a souligné que "le rôle de l'Etat est de donner des moyens de lutte supplémentaires aux communes qui en font la demande". Il  précise "300 parcours emploi compétences  (PEC) sont renouvelés à la demande des communes, et 200 PEC supplémentaires sont alloués aux communes les plus touchées comme Saint-Paul".

La préfecture et l'ARS rappellent que ce sont les "efforts conjugués de chacun qui permettront de venir à bout de l'épidémie".

sjb/www.ipreunion.com

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