Les Tamouls outrés par cette "dénomination outrageante" (actualisé)

Saint-Denis - La discothèque nommée Schiva déclenche la polémique

  • Publié le 3 août 2018 à 11:25
  • Actualisé le 3 août 2018 à 17:06

Samedi 4 août 2018, la discothèque dionysienne Le Club 138 va être rebaptisée Le Schiva. Daniel Minienpoullé, secrétaire de la Fédération tamoule de La Réunion, s'insurge contre ce changement de nom qu'il qualifie de "dénomination outrageante" dans une lettre qu'il adresse à Gilbert Annette, le maire de Saint-Denis, au Préfet, au Président du groupe de dialogue interreligieux de La Réunion, au Défenseur des Droits ainsi qu'au Ministre de l'Intérieur en charge des Cultes.

C’est lors d’une procession religieuse le week-end dernier que la Fédération tamoule a aperçu les banderoles concernant la soirée d’ouverture du Schiva. Dans sa missive, Daniel Minienpoullé demande à la mairie de ne pas délivrer d’autorisation d’ouverture à cette discothèque et l'invite à "intervenir avec la plus grande diligence et fermeté en matière de respect des règles inhérentes à un établissement recevant du public".

Son courrier, qu'il a donc également envoyé au Préfet, au Président du groupe de dialogue interreligieux de La Réunion, au Défenseur des Droits ainsi qu'au Ministre de l'Intérieur en charge des Cultes, montre son indignation : "Une telle indélicatesse, une telle absence de bon sens foulant les valeurs d’un vivre-ensemble tant vanté sur notre terre réunionnaise ne sont que le reflet d’un manque de respect". Il rappelle en effet que Shiva est "une représentation iconographique majeure dans la Trimourti ou trinité hindoue au même titre que Brahma et Vishnou ".

"Je ne suis pas là pour gasconner la religion"

Joint par téléphone, Jimmy Naze, le propriétaire du Club 138, explique vouloir rebaptiser sa discothèque Schiva pour relancer son activité. Il se défend en disant qu’il n’y a aucun rapport avec le "Bon Dieu". Il ajoute : " Il y a bien des restaurants qui portent le nom de Buddha-Bar. Sans compter tous ces gens qui s’appellent Krishna. Je n’ai rien fait de mal ".

Il ne voit pas en quoi il offense les Tamouls : "on est dans un pays moderne, on n’est pas dans une secte. Moi-même, je suis Malbar et fier de ma religion". Il reste campé sur ses positions et n’a aucune intention de changer le nom de son établissement. "Je ne suis pas là pour gasconner la religion, il faut laisser les gens travailler" , conclut-il,

La Mairie n’a pas encore réagi à la demande du représentant de la Fédération tamoule de La Réunion. Pour le samedi 4 août 2018, 400 réservations ont déjà été enregistrées par le propriétaire de ce club de nuit, au futur nom controversé.

eg/www.ipreunion.com

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6 Commentaires
Gros naze
Gros naze
5 ans

"il faut laisser les gens travailler"... Il appelle ça un travail lui ! Ces lieux de débauche où l'alcool coule à flot et l'odeur de la drogue sent jusqu'aux aisselles. On comprend mieux pourquoi notre île est dans une telle situation, avec des travailleurs pareils... Après, je pense qu'il ne faut en faire tout un plat non plus, son truc c'est schiva et non le Dieu suprême Hindou qui s'écrit Shiva. Il ne faut pas lui faire de la publicité gratuite, il n'attend que ça pour relancer son activité, comme il le dit !

Euh
Euh
5 ans

Il y a bien parmi les malbars des schiva qui sont des c******s connus sur toute l'île et on les laisse tranquilles...

Jacques
Jacques
5 ans

En verlan, c'est la réponse que devrait avoir ce coupeur de cheveux en 4 !

lou_gabrielle
lou_gabrielle
5 ans

Surtout monsieur le préfet et monsieur le maire qu'il n'a sans doute pas choisit ce nom pour le Dieu Shiva, mais pour l'herbe qui porte ce nom. IL est un peu tard pour réagir puisque cette drogue existe depuis une dizaine d'année peut-être plus.

Lolo
Lolo
5 ans

Tiens, sur ce je vais déguster un bon Chivas !

l'intolérance rend intolérant
l'intolérance rend intolérant
5 ans

encore une susceptibilité démesurée. C'est toujours le cas quand on est centré sur son nombril. Une intolérance qui nous refait penser aux polémiques sur les sacrifices d'animaux qui ne sont pas conformes avec la loi.