
C’est lors d’une procession religieuse le week-end dernier que la Fédération tamoule a aperçu les banderoles concernant la soirée d’ouverture du Schiva. Dans sa missive, Daniel Minienpoullé demande à la mairie de ne pas délivrer d’autorisation d’ouverture à cette discothèque et l'invite à "intervenir avec la plus grande diligence et fermeté en matière de respect des règles inhérentes à un établissement recevant du public".
Son courrier, qu'il a donc également envoyé au Préfet, au Président du groupe de dialogue interreligieux de La Réunion, au Défenseur des Droits ainsi qu'au Ministre de l'Intérieur en charge des Cultes, montre son indignation : "Une telle indélicatesse, une telle absence de bon sens foulant les valeurs d’un vivre-ensemble tant vanté sur notre terre réunionnaise ne sont que le reflet d’un manque de respect". Il rappelle en effet que Shiva est "une représentation iconographique majeure dans la Trimourti ou trinité hindoue au même titre que Brahma et Vishnou ".
"Je ne suis pas là pour gasconner la religion"
Joint par téléphone, Jimmy Naze, le propriétaire du Club 138, explique vouloir rebaptiser sa discothèque Schiva pour relancer son activité. Il se défend en disant qu’il n’y a aucun rapport avec le "Bon Dieu". Il ajoute : " Il y a bien des restaurants qui portent le nom de Buddha-Bar. Sans compter tous ces gens qui s’appellent Krishna. Je n’ai rien fait de mal ".
Il ne voit pas en quoi il offense les Tamouls : "on est dans un pays moderne, on n’est pas dans une secte. Moi-même, je suis Malbar et fier de ma religion". Il reste campé sur ses positions et n’a aucune intention de changer le nom de son établissement. "Je ne suis pas là pour gasconner la religion, il faut laisser les gens travailler" , conclut-il,
La Mairie n’a pas encore réagi à la demande du représentant de la Fédération tamoule de La Réunion. Pour le samedi 4 août 2018, 400 réservations ont déjà été enregistrées par le propriétaire de ce club de nuit, au futur nom controversé.
eg/www.ipreunion.com
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