Johanne Defay invitée au Surf Ranch

Surf : la championne Saint-Leusienne dans la vague

  • Publié le 13 août 2018 à 09:46
  • Actualisé le 13 août 2018 à 09:50

Début août, Johanne Defay a de nouveau été conviée pour une compétition test sur vagues artificielles au lendemain de la 7ème manche du World Tour qui se déroulait non loin de là, sur le site de Huntington Beach dans le comté de Los Angeles. Invitée en septembre 2017 pour essayer cette piscine à vagues artificielles, puis en mai dernier pour la Founder's Cup, Johanne Defay a déjà pris ses marques sur cette vague artificielle.

Il y a un peu plus d'un an maintenant que l'Américain Kelly Slater, onze fois champion du monde de surf, a dévoilé au grand public la piscine à vague qu'il a mis au point avec la World Surf League. Unique en son genre, cette wavepool propose aujourd'hui l'une des meilleures vagues artificielles du monde et a déjà accueilli une 1ère compétition en mai dernier lors de la Fouder's Cup.

Situé à 4 heures de routes de Los Angeles, à l'intérieur des terres dans une région désertique et quasiment réservée à l'agriculture, le Surf Ranch dispose d'un bassin de 400m où un engin tiré en va-et-vient par un câble tel un téléphérique, déplace une masse d'eau produisant ainsi une vague qui déroule en gauche dans un sens et en droite sur le retour, sur une durée de presque une minute. Côté fréquence, une vague est produite toutes les 4 minutes seulement, c'est dire la rareté du précieux...

En mai dernier, une ère compétition par équipes, non officielle, a permis de faire quelques réglages en vue d'une prochaine... Il était alors question de format étant donné qu'un seul surfeur à la fois peut surfer la vague mais aussi de notation sachant que quasiment toutes les vagues sont les mêmes. Passés ces détails, la WSL a décidé d'organiser la 8ème manche du World Tour dans cette piscine en septembre prochain. Avec cette échéance, la WSL a alors mis en place des créneaux d'entrainement pour ses surfeurs de l'élite. C'est donc dans ce cadre là que la Réunionnaise Johanne Defay a passé quelques jours au Ranch en ce début août.

Un entrainement en vue de la qualification

Pour ce test event auquel participait Johanne Defay début août 2018, les treize filles invitées ont eu droit à quatre vagues de qualification, soit deux droites et deux gauches, pour établir ensuite un lassement où seules les six premières filles disputaient la finale avec six vagues supplémentaires. Cette journée a permis aux filles de se familiariser avec ce format de compétition tout en testant les stratégies et le matériel qui faudra adopter le jour J.

Suite à ce test grandeur nature, Johanne Defay a eu droit à deux journées d'entrainement en compagnie de quatre autres filles. La Réunionnaise a ainsi eu le privilège de surfer cette vague particulière en petit comité pour y effectuer des réglages en compagnie de son coach également présent. Il faut dire que cette vague est très particulière: si elle semble parfaite visuellement, il n'en est rien en réalité.

Cette vague née d'une machine est en réalité très fragile et la moindre prise de rail un peu appuyée par le surfeur lors d'un turn (virage) peut complètement la dégrader. Visuellement la vague est parfaite, mais elle est peu puissante et propose des sections rapides qui sont ainsi délicates à négocier.
Contrairement à une vague naturelle, il est très difficile de se positionner sur celle-ci, au risque d'être trop en avance et se retrouver dans une partie molle ou bien d'être complètement en retard et se retrouver ainsi trop derrière sans aucune chance de pouvoir se replacer. Bref, cette vague ne pardonne pas d'approximation de placement! D'autre part, si chaque vague a la même physionomie, elles peuvent être différente à cause des mouvements d'eau générés dans le bassin, mais aussi du vent qui peut avoir une incidence considérable. Tous ces détails ont donc été abordés et travaillés par la Réunionnaise lors des ces journées d'entrainement.

Johanne Defay se dit sceptique

Si la vague peut être lassante à la longue, l'intérêt non négligeable est qu'elle a toujours la même physionomie comme nous l'évoquions précédemment. Ainsi, le surfeur peut anticiper ses mouvements et sait systématiquement où les sections vont dérouler. Pour s'entrainer, l'enjeu est donc la répétition de manoeuvres dans des conditions quasi identiques, jusque là complètement impossible en surf! Johanne Defay en a ainsi profité pour travailler ses tubes frontside et backside (en droite et en gauche), qui lui font parfois défaut en conditions naturelles sur le Tour. Après 48h de pratique, la Saint Leusienne a acquis une position bien plus épurée et efficace pour ce genre de manoeuvre, scorant de très belles sections à maintes reprises. Autre aspect non négligeable de la piscine à vague, chaque vague est entièrement filmée et disponible à volonté en vidéo; il est donc très facile pour le surfeur d'avoir un retour rapide sur une vague surfée...

De retour à la Réunion pour quelques jours, la Réunionnaise nous a confié son sentiment sur cette vague artificielle: "J'ai bien aimé ces journées d'entrainement, c'était fun car on prend plein de vagues et on sent vraiment la progression en quelques jours. J'ai pris le rythme de la vague et j'ai pu travailler mes tubes. Par contre je suis un peu sceptique pour la compétition car on prendra pas le nombre de vagues qu'on veut et malgré que ce soit une machine, toutes les vagues ne sont pas complètement identiques". Johanne Defay sera de retour en Californie début septembre pour à nouveau quelques journées d'entrainement avant la 8ème manche du Wolrd Tour, le Surf Ranch Pro qui se tiendra du 6 au 9 septembre.

sp/www.ipreunion.com

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