Huit à dix fois moins d'irradiations que le scanner

Saint-Denis - La radiologie 3D pour mieux traiter les douleurs ostéo-articulaires

  • Publié le 14 septembre 2018 à 02:58
  • Actualisé le 14 septembre 2018 à 06:11

Le cabinet de radiologie Les Alizés, à Saint-Denis, vient de se doter d'un système d'imagerie innovant et d'une station de travail 3 D pour la prise en charge des pathologies ostéo-articulaires. L'EOS permet d'acquérir simultanément deux images radiographiques d'une grande précision de tout le corps et de le reconstruire en 3D grâce à l'informatique et à ses détecteurs ultrasensibles. Sa particularité est de permettre d'obtenir des images en 3D sans passer par un scanner et de diminuer la dose de rayons X, ce qui en fait un outil d'autant plus pertinent pour la prise en charge des pathologies pédiatriques. Cette technologie innovante, combinant des détecteurs ultrasensibles et des logiciels extrêmement sophistiqués, est issue des travaux du Pr Georges Charpak, Prix Nobel de physique en 1992.

Mal au dos, au cou, douleurs articulaires… Ces pathologies ne concernent pas que les personnes âgées. De l’enfance au quatrième âge, ces tensions peuvent être douloureusement présentes et relever soit de pathologies soit de mauvaises postures, surtout si l’on travaille assis de longues heures, que l’on porte de lourdes charges... ou que l’on soit sportif.
Pour comprendre ce qui coince au point d’en être invalidant, il fallait jusqu’ici passer un scanner en position allongée. Ce qui ne permettait pas de comprendre les liens entre douleurs et postures, pourtant très souvent liées.

Avec EOS, la radio se fait en position debout ou assise, et la prise de clichés ne dure qu’une vingtaine de secondes. Le patient entre dans une cabine dans laquelle deux émetteurs de rayons X, montés sur des rails verticaux, disposés à angle droit, permettent de prendre simultanément des images de face et de profil. Des images 2D en sont issues qui vont pouvoir être modélisées en 3D et travaillées à partir d'une centaine de paramètres cliniques calculés automatiquement.

Des mesures aussi précises qu'au scanner

Partagées en ligne via un réseau crypté, ces données sont à la disposition du médecin référent et du spécialiste. Le praticien va pouvoir observer les os de son patient en 3D, pour une meilleure compréhension de leurs positions, de leurs rotations et de leurs orientations. La station 3D calcule plus de 100 angles et paramètres 3D nécessaires au diagnostic et à la prise en charge, mesurés en position fonctionnelle, debout ou assis. Et surtout avec des mesures précises. En effet, grâce aux reconstructions 3D en position debout, EOS est le seul système permettant de rectifier des erreurs de mesures insoupçonnables avec les radiographies standard, et potentiellement dommageables en cas de chirurgie de prothèses de hanches ou de genou.

Ces mesures semi-automatiques, d'une précision égale voire supérieure au scanner, permettent au chirurgien de planifier son intervention d'une manière beaucoup plus précise. En suivi post-opératoire après prothèse de hanche ou de genou par exemple, le chirurgien peut calculer automatiquement, à l’aide d’un workflow dédié, la position des composants prothétiques et surveiller de manière plus efficace le risque d'une éventuelle complication.

Beaucoup moins irradiant que le scanner

Cerise sur la radio, ce système d’imagerie est huit à dix fois moins irradiant que le scanner. Un examen de suivi face-profil du rachis complet peut, en Option Micro Dose, n'exposer le patient qu'à la dose irradiante équivalente à une semaine de rayonnement naturel sur Terre. Un atout non négligeable pour le suivi de la croissance de l’enfant en cas de scoliose, la moindre irradiation permettant de surveiller plus souvent la scoliose, surtout en période de pics de croissance, ainsi que l’évaluation pré et post chirurgie. Et pour tout patient nécessitant une surveillance radiologique fréquente.

Deux équipements seulement à La Réunion

Lancé sur le marché il y a quelques années, EOS, fabriqué et commercialisé par une entreprise française, est devenu l'imagerie de première intention pour des mesures précises pour de nombreux chirurgiens. Mais son arrivée à La Réunion est récente. Deux cabinets de radiologie en sont équipés, à Saint-Louis et à Saint-Denis. Pour bénéficier de cette imagerie de précision, il faut être muni d'une prescription de son médecin traitant pour une radio du bassin, des membres inférieurs ou de tout le corps. Avec ce sésame, l'assurance-maladie prend en charge cet examen sans sourciller.

ml/www.ipreunion.com

 

guest
1 Commentaires
Ahah
Ahah
5 ans

Pour la modique somme de¿¿