La solidarité s'organise

Migrants : plus d'une trentaine de personnes n'ont toujours pas d'hébergement

  • Publié le 24 décembre 2018 à 15:56
  • Actualisé le 26 décembre 2018 à 05:29

Des initiatives commencent à naître et une chaîne de solidarité se met en place progressivement autour des 62 migrants sri-lankais, arrivés il y a dix jours à La Réunion. Un élan spontané, salué par plusieurs associations réunies sous le nom de "Solidarité réunionnaise". Lundi 24 décembre 2018, à la veille de Noël, le collectif nouvellement créé interpelle l'État sur l'urgence à traiter les dossiers de demandes d'asile. La Cimade, l'association qui accompagne les personnes étrangères dans la défense de leurs droits, et la Préfecture ont pour le moment trouvé un toit pour 21 personnes.

"Il y a urgence : plus d’une trentaine de personnes ont besoin d’un hébergement,"  affirme Jean-Luc Amaravady président de la Fédération Tamoule de La Réunion. Depuis mercredi 19 décembre, les 62 migrants sri-lankais sont libres et 13 d’entre eux ont pu entamer la procédure de demande d’asile,  accompagnés d’avocats et d’associations comme la Cimade. Les autres sont toujours dans l’attente. Une fois que leur demande sera officiellement déposée, une solution d’hébergement leur sera proposée.

En attendant  "nous sommes dans le flou total, souffle Jean-Luc Amaravady. Les treize personnes qui ont déposé leur demande sont hébergées, la Cimade a trouvé des logements pour 8 autres." La quarantaine qui reste est pour le moment logés à l’hôtel Select à Saint-Denis, mais la facture commence à être lourde… "L’hôtelier nous a présenté une note de 5.000 euros, poursuit le président de la Fédération Tamoule. C’est à l’Etat de la prendre en charge, ce n’est pas de notre faute si La Réunion n’est pas équipé traiter les dossier. Et il ne faut oublier que nous avons près de 80 repas à livrer chaque jour."

"Il faut que les services de l’État face le nécessaire pour traiter les demandes"

Le collectif Solidarité Réunionnaise, réunissant le Secours Catholique, la Cimade, la Fédération Tamoule de La Réunion, Emmaüs, le groupe Interreligieux ou encore le groupe de gilets jaunes "Tous unis pour La Réunion", lance un appel à  l’Etat : "Il faut absolument que tous les dossiers de demande d’asile soient traités mercredi. Nous faisons confiance à l’État, la France sait accueillir."

Problème : la Préfecture ne peut enregistrer que onze demandes par jour… Un nombre limité par l’administration qui a du mal à gérer et traiter l’ensemble des dossiers.

"Nous sommes tous descendus d’un bateau"

Mais dans toute l’île, la solidarité s’organise pour soutenir les associations. Des grandes-surfaces, des producteurs, des particuliers ont fait don de nourriture et de vêtements. Des initiatives saluées par le Collectif. "C’est formidable, nous avons des gens que nous ne connaissons pas qui arrivent du Sud, de l’Est, de l’Ouest qui viennent apporter leur soutien," explique Jean-Luc Amaravady, ému par cet élan spontané. Pour Idriss Issop-Banian, président du groupe de Dialogue Inter-religieux de La Réunion : "ce n’est pas étonnant. La Réunion a été peuplée par des apports de migrants, nous avons toujours réussi à les intégrer. Nos ancêtres viennent d’Afrique, de Madagascar, d’Inde, de Chine, d’Europe. Nous sommes tous descendus d’un bateau."

Sur Internet, la cagnotte de soutien mise en place le 20 décembre atteint déjà plus de 2.700 euros. Ces "fonds collectés seront reversés à une association sur les conseils des acteurs sociaux et experts étroitement impliqués dans le dénouement de cette affaire" indique l'initiatrice de la cagnotte qui est "en contact avec la Cimade Réunion".

Pour rappel, le bateau de pêche des 62 sri-lankais "Wasana 1" a été intercepté au large de Mare Longue à Saint-Philippe en début d'après-midi le vendredi 14 décembre. A la dérive, il a été escorté par la gendarmerie jusqu'au Port-est. Les migrants ont ensuite été placés en zone d'attente.

Lire aussi : Les migrants en direction de leur lieu d'hébergement temporaire

Mercredi 19 décembre, les juges des libertés et de la détention du tribunal de Champ-Fleuri le juge des libertés et de la détention ont invalidé les procédures enclenchées par les services de l'État depuis l'arrivée des migrants, les jugeant illégales. Ils ont refusé de prolonger leur maintien en zone d’attente et les ont remis en liberté.

Lire aussi : Les droits des migrants sont-ils bafoués par les autorités ?

Pour soutenir les actions de Solidarité Réunionnaise, vous pouvez les contacter par mail : migrants-srilankais@solidaritéreunionnaise.re ; ou par SMS (uniquement) au 06.92.67.66.23

www.ipreunion.com

guest
3 Commentaires
jh, depuis son mobile
jh, depuis son mobile
5 ans

le bannn zavoca la ou sa y lé ? y gueule apres y chie ek sa ? y boi champagne en pretre??? dis a zot prend chacun 5 et le problème est réglé !

sociale
sociale
5 ans

les structures d'hébergement manquent cruellement à la Réunion. Ce n'est pas nouveau

Ani
Ani
5 ans

Bonjour.. Qui contacter pour participer ?