Dans son rapport sur le Centre hospitalier universitaire de la Réunion (CHU) rendu public le 27 mars 2019, la Chambre régionale des comptes (CRC) note plusieurs gros dysfonctionnements d'un point de vu administratif. Sans que ces derniers soient synonymes d'une quelconque opacité ou malversation. Les remarques portent sur une absence de stratégie, sur un manque de suivi des dossiers et sur une gestion comptable chaotique. (RB/Imaz Press Réunion)
"Au cours de la période 2014-2018, la gestion de l’établissement est marquée par des fragilités notamment en termes financier, d’activité, d’efficience et de qualité des soins. Cette situation s’est traduite par un affaiblissement des positions du CHU sur sa zone de recours," commence la Chambre dans son rapport.
Une "non-maitrise des dépenses de personnel"
La Chambre régionale des Comptes estime que le CHU ne contrôle pas les "dépenses de personnel", une "non-maitrise" qui "est liée en partie au financement du protocole social ; la titularisation de 300 agents par an a couté près de 5 millions d’euros. Des recrutements complémentaires ont participé à la détérioration de la gestion. Le choix de maintenir l’indexation irrégulière de certaines primes et indemnités a conduit à un surcoût de 14,3 millions d’euros depuis 2014. Le décompte de la pause méridienne comme du temps de travail, pour le personnel non soignant, en contradiction avec les textes représente également un surcoût évalué pour la seule année 2017 à 4,4 millions d’euros soit l’équivalent de 83 postes."
La Chambre poursuit : "l’établissement dispose de marges de manœuvre dans la gestion des ressources humaines, l’optimisation des organisations de travail et celle des achats. Par l’érosion de ses parts de marché, son activité décroît. Des retards ont été pris dans le domaine des interventions en ambulatoire. L’établissement a tardé à adapter sa structure capacitaire à son activité, alors que celle du secteur privé progresse."
Des activités en progression, plombées par l’absence une "véritable stratégie"
Sur les actes et consultations externes (ACE), c’est-à-dire les prestations dispensées à l’hôpital en dehors d’une hospitalisation, la Chambre qu’ils ont progressé de 20 % en volume sur la période 2013-2017. Toutes les filières de soins étant concernées. Certaines spécialités comme les actes techniques médicaux et de biologie connaissent un taux d’évolution supérieur à cette moyenne. Ils sont respectivement de près de 58 % et de 30 % sur la période. L’établissement a enregistré des recettes supplémentaires. Ces dernières sont passées de 22,5 millions d’euros en 2013 à 29,4 millions d’euros en 2017 ; rapportées aux ressources totales, elles s’élèvent à plus de 4 % des recettes de l’établissement, de l’ordre de 700 millions d’euros," détaille la Chambre.
Pour autant, la haute juridiction considère que l’activité ACE du CHU "ne fait pas l’objet d’une véritable stratégie," et qu’elle est davantage "appréhendée comme une obligation notamment au regard d’une permanence de soins qui pèse partiellement sur l’hôpital. Si des actions de coopération, comme des consultations avancées, sont effectives sur divers sites, elles restent inabouties par rapport à la couverture des besoins de santé. L’hôpital n’a pas initié de synergie coordonnée avec la médecine de ville sur cette activité."
Résultat : pour les patients il est très difficile de s’y retrouver, "les parcours de soins sont complexes sur des sites éparpillés, les locaux étant peu adaptés et peu attractifs."
Pire encore, l’activité ACE retraitée par l’établissement "serait déficitaire de 19,1 millions d’euros sur la période de contrôle en raison de la sous-rémunération de l’activité d’actes et consultations externes," martèle la Chambre. Elle ajoute : "le CHU n’a pas développé d’outils lui permettant de mesurer l’économie générale de cette activité."
Une offre variée mais un manque de conventions signées avec des structures
Concernant l’offre d’actes et de consultation externes proposés, la CRC note qu’elles sont "très variées", le CHU disposant d’un "important plateau technique." Néanmoins, dans le cadre des consultations avancées réalisées dans le cadre de conventions cadres signées avec les structures juridiques, la Chambre note que certaines de ces "conventions cadres signées en novembre 2012 avec le GHER et le CHGM sont échues depuis novembre 2015 soit depuis plus de deux ans alors que les consultations avancées ont toujours cours." Elle assène : "Au vu de ce qui précède, le nombre de conventions présentées apparait limité au regard de celles existant."
Une organisation chaotique
"L’éclatement spatial sur plusieurs sites, l’architecture d’origine pavillonnaire qui cohabite avec des bâtiments mono-blocs, pour certains non encore opérationnels, l’hyperspécialisation de certaines disciplines comme la neuro-chirurgie ou la chirurgie cardiaque, n’ont pas favorisé le regroupement," critique la haute juridiction.
Pour le site nord par exemple, "les guichets sont en nombre limités dans des espaces restreints et des lieux ne favorisant pas la confidentialité," précise la Chambre, ajoutant que "l’absence de regroupement des consultations au CHU se double de circuits peu lisibles pour les patients."
Le site sud est lui aussi jugé trop "ni organisé, ni formalisé," malgré l’existence d’"un circuit d'accès rapide aux consultations."
A ce relevé d’observations définitives établi par la CRC, David Gruson, ancien directeur général du CHU annonce qu’il en "partage l’essentiel des constats, et souscris à l’approche portée par la Chambre d’un besoin de positionnement plus fort de ce champ d’activité dans la stratégie des établissements publics de santé."
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Une direction "siège" à Saint Paul...loin des sites du CHU....pour faire plaisir à TAK (150.000 euros de loyer)...qui a un chauvinisme sudiste dans le sang au lieu de voir Le Département (CHU) dans sa globalité....des multi sites dans le sud presque à l'abandon en dehors du site "usine" De Terre Sainte...on a crée un CHU...sans visibilité en oubliant qu'un établissement de santé c'est fait pour soigner des personnes...et non pour un combat politique ou syndical "nord/sud" (épisode chirurgie infantile)....pendant ce temps les tutelles (ars entre autres...)ont favorisé, favorisent...les structures privées !!!!...L'Etat qui a crée le CHR...puis le CHU....a fusionné 2 établissements qui n'ont pas la même "culture"...de "soins"....celui du Sud qui est une "pleureuse" politique/syndical...et celui du nord qui vivote en encaissant les coups...sans "protection politique" !!!