Le rapport définitif est publié

La Chambre régionale des comptes confirme ses observations sur l'Aurar

  • Publié le 13 mai 2019 à 11:10
  • Actualisé le 13 mai 2019 à 14:56

La Chambre régionale des comptes (CRC) a publié un rapport définitif concernant les comptes de l'Aurar (Association pour l'Utilisation du Rein Artificiel à La Réunion), épinglés par le JIR et la Caisse Générale de Sécurité Sociale de de la Réunion (CGSS). Mi-avril 2019, Imaz Press Réunion avait déjà eu accès au rapport provisoire : la Chambre régionale des comptes confirme ici ses premières observations, et prend en compte quelques modifications demandées par l'Aurar. Les recommandations de la CRC pour l'association restent les mêmes : combiner ses comptes pour une meilleure lecture, et mettre en place un comité d'audit. (Photos RB/www.ipreunion.com)

La CRC dresse un tableau en accord avec ses précedentes observations, lors d'un rapport provisoire qu'Imaz Press Réunion s'était procuré en avril 2019. Parmi les principaux points évoqués : la confirmation d'un manque de contrôle de la part de la CGSS auprès de l'Aurar, quelques observations sur les avantages octroyés aux salariés et sur la politique de communication de l'association, qui restent inchangées. Seuls les abandons de créance au profit des filiales de l'Aurar sont traités différemment, l'association ayant manifestement joint les pièces demandées par la CRC.

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Les abandons de créance justifiés

La majeure modification de la chambre concernant la filiale Adenium Investment. "En décembre 2017, l'AURAR a abandonné une partie des avances consenties à sa filiale Adenium lnvestment pour un montant de 0,38 ME sur un total de 0,5 ME. Selon l'AURAR, cet abandon de créance a son origine dans le surcoût lié à la mise en place d'une application informatique, ayant permis la formation de 260 salariés en 2018. Cet abandon de créance équivaut à une charge financière directe pour l'association."

Dans le rapport provisoire il était question de 200 salariés, et la CRC a également retiré le fait qu' "aucune pièce jusiticative n'a été envoyée". L'Aurar aurait donc envoyé les justifications nécessaires concernant les abandons de créance au profit de ses filiales.

Des observations identiques sur l'action de la CGSS

Concernant le nombre de facturations, notamment, la CRC va dans le sens de l'Aurar et ré-affirme que "les tarifs de l'association sont normés", et que la fréquence des visites se fait "au regard des besoins du patient", et relève "d'une appréciation médicale".

Concernant l'action de la CGSS, la chambre pointe à nouveau "l’absence de contrôle des remboursements des soins jusqu'à une date récente". Elle ajoute, comme dans le précédent rapport que "la CGSS n'applique pas d'indicateur pour vérifier les activités des praticiens de l'Aurar."

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Concernant les avantages pour les salariés

Sur la politique de la communication de l'Aurar, la CRC est formelle et rappelle que "le risque de glissement vers des procédés publicitaires, prohibés par l'article précité du code de la santé publique, n'est pas nul" en raison notamment de la distribution d'un magazine de santé.

Les observations de la chambre concernant les salaires restent aussi à l'identique : "Quatre dirigeants de l'Aurar ont perçu des rémunérations supérieures au plafond légal en 2016 et trois en 2017." La justification de l'Aurar est à nouveau mise en avant : avec la fiscalisation de l'association, "ces dispositions réglementaires n'auraient plus à s'appliquer".

Dans la partie des avantages, la mention d'un appartement parisien est toujours stipulée dans le rapport définitif. Contactée, l'association nous avait pourtant affiirmé que le bail serait résilié, notament "pour faire taire la polémique". Il coûte 1950 euros à l'association de loyer par mois, et serait avantageux au regard des locations de salles ou de chambres d'hôtels que demandent les déplacements de l'Aurar dans la capitale. Le rapport ré-affirme cependant que concernant ces économies sont avancées par l'association, "sans que cette démonstration ne soit accompagnée de pièces justificatives".

Concernant le parc automobile, il "enregistre une hausse de 67 % entre 2015 et 2017", la CRC maintient, concernant ces 43 véhicules, que "sans remisage quotidien sur les sites de l'Aurar, l'usage de ces véhicules pourrait constituer des avantages en nature." Par ailleurs, "les dépenses liées aux voyages, déplacements et receptions connaissent une hausse de 22 %".

mm/www.ipreunion.com

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