Après un mois de mission en mer

La frégate de surveillance le Floréal de retour au Port

  • Publié le 4 juin 2019 à 13:28
  • Actualisé le 5 juin 2019 à 09:45

Après plus d'un mois de mission dans l'Océan Indien, marquée par 4 saisies importantes de drogues, le Floréal rentre à la base navale du Port des Galets, ce mardi 4 juin 2019. Engagée au sein de la coalition internationale Task Force 150, la mission de la frégate réunionnaise est la lutte contre les trafics en mer. Entre les mois de mai et juin 2019, près de 6 tonnes de stupéfiants, résine de cannabis, héroïne et méthamphétamines, ont été interceptées.

Le Floréal est de retour de mission. La frégate, qui lutte contre les trafics illicites, drogue, arme ou autre, est rentrée au Port. Au total, 4 saisies : 2 saisies de zamal pour un poids de 5 kg environ, une 3ème saisie de plus de 5 tonnes de zamal et d'héroïne, et une 4ème, record, avec 520 kg d’héroïne. Ces saisies ont eu lieu essentiellement dans le nord de l'Océan indien.

Le Capitaine de frégate Edouard Carrard nous explique le fonctionnement de ces saisies. "Pour une intervention, la première chose c’est d’avoir l'autorisation de monter à bord et faire une enquête de pavillon. Pour cel il faut s'assurer de la nationalité du bateau. Lorsqu’on est pas capable d'en déterminer la nationalité, on part sur une visite : on envoie une équipe d'une douzaine de personnes, constituée de marins de toute spécialité, qui montent à bord armés."

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La drogue, elle, peut être cachée partout... "les contrevenants font parfois preuve de beaucoup d'imagination", raconte Jean-Grégoire, enseigne de vaisseay. Giovanni, lui, est quartier maître, et est justement chargé de la fouille. "On doit parfois chercher dans les endroits improbables, la drogue peut être cachée n'importe où, sous les toilettes, dans les plafonds, entre les cloisons..." raconte-t-il.

Difficile de savoir si ces trafics sont en augmentation. "Il faut dire qu'on en trouve quand même assez régulièrement", admet le Capitaine Edouard Carrard. La loi française permet ensuite de " dissocier " les drogues, sous l’action du procureur de la république de Paris, ce qui signifie détruire les stupéfiants en mer, dans les eaux internationales.

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Un équipage de cent personnes environ

A bord du Floréal : une centaine de marins de tous âges, de 20 à 50 ans, toutes spécialités confondues (cuisiniers, électriciens, mécaniciens, plongeurs…). Sur ces cent marins, une dizaine de femmes environ. Anne-Hélène, volontaire pendant un an, en fait partie : "C'est un équipage très varié, sans différence entre sexes. Personnellement, je n'ai jamais participé à d’opérations délicates. Mais on se sent de toute façon très en sécurité vu l’entraînement à bord."

Cet entraînement justement est chapeauté par le Capitaine de corvette Anton, également commandant adjoint opération du Floréal, et donc responsable de l’entraînement et de la préparation pour ces missions. "L'entraînement des équipages consiste en une préparation longue et complexe, cela nécessite de se répéter encore et encore... Les entraînements, ça commence par des pompes et des tractions, puis on étend à la lutte contre les sinistres (incendies, eau…)." Et que faire quand on tombe face à des contravenants agressifs ? "On prépare notre équipage à ce type de situations, en cas d’hostilité de la part des contrevenants, nous sommes en mesure de nous protéger. On se prépare continuellement au cas où, pour être performant le jour J."

Selon Jean-Grégoire, enseigne de vaisseau, il n'y a pour l'instant "jamais eu de problème". Sa mission : sécuriser les boutres avant de procéder à la fouille. "Pour sécuriser, on monte à bord, armés, et on se crée une bulle de protection pour assurer la sécurité de ceux qui fouillent." Certes, il admet qu'il ne s’agit pas d’interventions anodines, "mais on travaille en équipe et avec confiance."

Prochaine mission du Floréal : "un arrêt technique majeur en vue de réaliser un gros chantier d’entretien, pour redonner du potentiel au bateau en faisant des interventions sur le moteur", nous explique le Capitaine Edouard Carrard. Objectif : repartir en mission fin 2019, début 2020.

Retrouvez notre reportage à bord de la frégate :

mm/www.ipreunion.com/redac@ipreunion.com

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