Encore une hausse du prix

Cher, très cher timbre postal

  • Publié le 28 juillet 2019 à 02:59
  • Actualisé le 28 juillet 2019 à 07:04

Les prix du timbre rouge (prioritaire) et vert (65 % des envois) augmenteront (à nouveau) de 10 % le 1er janvier 2020. "Encore", êtes-vous en train de vous dire. Le calcul est simple: moins les Français écrivent, plus La Poste augmente le prix du timbre. Ces dernières années le nombre de courriers envoyés a dégringolé résultat, le prix du timbre a flambé.

Qui envoie encore des lettres ???

En même temps, envoyer des lettres est-il encore dans l’air du temps ? Aujourd’hui, les Français privilégient les emails, les réseaux sociaux et autres applications mobiles pour rester en contact, les Réunionnais ne font pas exception. La lettre est devenu vintage, surtout utilisée pour envoyer des courriers administratifs ou un petit clin d’oeil en vacances avec une carte postale. À l’ère du numérique, les passionnés du papier qui entretiennent encore des correspondances épistolaires passent pour des ringards ou des illuminés !

Les timbres coûtent un bras

Avec les hausses successives du prix du timbre, ces épistoliers passent surtout pour des fous. Car envoyer des courriers est devenu un luxe. Le 1er janvier 2019, le montant du timbre a franchi la barre symbolique de l’euro passant de 0,95 à 1,05 euro pour un courrier prioritaire. Le timbre des lettres vertes de moins de 20 grammes est passé de 80 à 88 centimes d’euro.

Et ça va encore monter a annoncé la Poste ce jeudi 25 juillet ! Au 1er janvier 2020, il faudra débourser 1,16 euro pour envoyer une lettre prioritaire et 97 centimes pour un envoi classique. Une augmentation de 10%. Quand on sait qu’aujourd’hui, la plupart du temps, les SMS illimités sont compris dans les forfaits mobiles, on fait le calcul et on se dit qu'il n'y pas photo, c'est bien plus économique…

Certains sont mieux lotis... 

Côté entreprises, " les tarifs du courrier industriel de gestion augmenteront de 3,4%, et ceux du marketing direct de 0,3% "afin d'encourager l'utilisation du média courrier ". " écrivent nos confrères de l’AFP. "En modérant les hausses sur les entreprises, La Poste souhaite préserver l'équilibre économique de ses grands clients  historiques et promouvoir l'usage de la communication papier", estime-t-elle.

En clair, les entreprises sont bien plus sensibles que les particuliers aux hausses du prix de courrier, et toute augmentation accélérée des tarifs les concernant aurait des effets catastrophiques sur les volumes de courrier. Les courriers envoyés par les particuliers ne représentent que 12% du volume total, rappelle l'opérateur public.

La Poste augmente ses prix mais çela ne suffit pas

Les volumes distribués ont baissé de 7,3 % en 2018, et le chiffre d’affaires de cette activité diminue de 500 millions d’euros tous les ans. Pour y faire face, l’Arcep, l’autorité de régulation du groupe postal, a autorisé La Poste, en 2017, à augmenter de 5 % en moyenne par an les tarifs jusqu’en 2022. Mais cela ne suffit pas.

Avec ces hausses, La Poste tente de pallier quelque peu l’effet de la chute du courrier sur ses comptes. "Néanmoins, l’utilisation de services postaux suit une tendance à la baisse due à l’évolution des usages ainsi qu’à la hausse des prix. Ainsi, la combinaison de ces deux facteurs devrait porter la facture annuelle moyenne des ménages en 2020 de 42,50 euros à 40,50 euros", note l'autorité de régulation.

Pas beaucoup d'espoir pur ce secteur d'activité, La Poste va sans doute continuer d'augmenter ses prix jusqu'à ce que les particuliers boudent définitivement les courriers... En même temps, avec cette mode de la dématérialisation insufflée par le gouvernement ces dernières années, il est possible que l'usage de courriers postaux ne soit plus d'actualité...

fh/www.ipreunion avec l'AFP

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