
Des critères d'attribution durcis
Cette prime à la conversion était devenue la planche de salut de nombreux Français. Une alternative au fait que le gouvernement fasse la chasse aux véhicules polluants avec des mesures drastiques. Restriction des horaires de circulation, augmentation du malus pour les gros pollueurs, interdiction de circuler dans certaines zones, de la vidéo verbalisation… Bref la chasse aux voitures polluantes est lancée…
Mais tous les Français n’ont pas les moyens de changer le véhicule familial qui date de Mathusalem, loin de là. Alors le gouvernement a mis en place des aides pour inciter ces Français à acheter des voitures propres. La contrepartie à une loi qui ne leur laisse pas vraiment le choix, en réalité…
Des milliers de demandes
Alors très vite, la prime à la conversion a été victime de son succès. Au 14 juillet 2019, 250.000 demandes d’aides avaient été déposées pour accompagner les Français dans leur changement de véhicule, contre 100.000 au cours du premier semestre de l’an dernier. Le coût de cette prime à la charge de l'État s'est envolé. Il a déjà dépassé de 300 millions d’euros ce qui était prévu au budget 2019 dans ce domaine. Résultat, plutôt que d’essayer de trouver une solution pérenne, le gouvernement a choisi de mettre en place une prime à la conversion restreinte.
Pas d'alternative solide
Pendant ce temps-là, l’exécutif ne propose pas d’alternative à la voiture, au contraire. Dans le rapport Spinetta publié l’année dernière, il était préconisé de fermer petites lignes de train parce qu’elles sont "en très mauvais état" et "coûtent trop cher" aux collectivités et de les remplacer par des autocars. Plus d’un an après la publication de ce rapport, l’État et la SNCF n’ont pas encore décidé de la marche à suivre mais l’Intercité 100% éco Strasbourg/Paris a été définitivement supprimé…
Du côté de l’aérien, il est aussi envisagé de supprimer les lignes intérieures pour faire des économies. D’accord, les Français ne prennent pas l’avion au quotidien mais les week-ends, les vacances, le déplacements professionnels, ça compte quand même…
Fais ce que je dis mais pas ce que je fais
Tandis que l’État prône l’écologie et incite les Français à se saigner pour acheter des véhicules propres, Emmanuel Macron, lui, ne réduit pas son train de vie. Loin de là. Le budget de l’Élysée est déficitaire de près de 4 millions d’euros. Les dépenses s’élèvent à exactement 108,88 millions d’euros. Dans le détail de cette note, très salée, la Cour des comptes précise que les déplacements du chef de l’État sont moins nombreux mais plus coûteux. Il en va de même pour le personnel de l’Elysée, s'il y a eu une baisse des effectifs, 816 personnes au lieu de 822, ce personnel coûte pourtant plus cher.
Difficile d’être légitime lorsqu’on dit aux Français que les caisses sont vides et qu’il faut qu’ils se serrent la ceinture…
Mais le président de la République n’est pas le seul, l’affaire de Rugy le feuilleton de l’été 2019 a fait coulé beaucoup d’encre notamment avec ces diners fastueux où François de Rugy, alors ministre de la Transition écologique, sa femme et leurs convives se gavaient de homard en trinquant avec du vin hors de prix. Rien d’illégal mais d’une immoralité crasse. D’ailleurs, ça lui a coûté sa place…
Anne Hidalgo en a fait une belle aussi… La maire de Paris, égérie du vélib - qui saupoudre d’écologie tous ses discours - s’est rendue sur l’étape du Tour de France à Saint-Jean de Mauriennes de Tignes en Falcon le 24 juillet dernier. Pas très écolo tout ça, ni très économique. Un aller-retour sur la journée de 600 bornes qu’elle aurait pu réaliser en moins de quatre heures en TGV… Dans ce jet privé, l’élue socialiste était accompagnée, de Muriel Pénicaud, la ministre du travail.
Edouard Philippe, le premier ministre, est lui aussi adepte de ces vols qui coûtent bonbon à la Nation. Ces voyages en jet privés, en hélicoptère et autres moyens de locomotion très chers (alors que les alternatives existent) ont suscité plusieurs controverses en 2017 et en 2018. Un avion Tokyo-Paris affrété à la dernière minute avait coûté la bagatelle de 350 000 euros aux contribuables fin 2017. Un joli voyage organisé (un avion, deux hélicoptères) pour transporter une délégation vers Gap a coûté 150 000 euros. On peut se le dire, Edouard Philippe est lui aussi coutumier du fait.
Le gouvernement restreint la prime de conversion et dans le même temps durcit les règles pour les voitures polluantes sous prétexte de préserver la planète sauf que les politiques, eux, sont loin d’être irréprochables sur la question…
fh/www.ipreunion.com/[email protected]
2 Commentaire(s)
Ci dessous, le reportage de Francois Ruffin dans la cour de l'Elysée, un jour de canicule sur Paris.
Ça confirme que c'est de l'écologie de façade.
https://twitter.com/Francois_Ruffin/status/1143881606681096192