A la FRAC de Piton Saint-Leu

ReQueer, un espace pour donner de la visibilité aux luttes intersectionnelles

  • Publié le 23 novembre 2019 à 14:27
  • Actualisé le 23 novembre 2019 à 14:31

Ce samedi 23 novembre 2019, le projet ReQueer prend ses quartiers à la FRAC (Fondation régionale d'art contemporain) de Piton Saint-Leu. Porté par Brandon Gercara, ReQueer veut créer un espace de recherche, de sociabilité et d'archive pour les minorités sexuelles, mais aussi pour les victimes d'oppressions liées à leur genre, leur ethnie, leur classe ou leur handicap. Après deux éditions réussies le 1er mars et le 17 mai, le projet s'installe à la Frac, dans le cadre du finissage de l'exposition HERstory portée par Julie Crenn et Pascal Lièvre.

"Après un séjour en métropole et à Bruxelles, j'ai réalisé que les personnes gays ou transgenres n'avaient pas leur espace à La Réunion, et que nous étions en réalité invisibilisés" explique Brandon. Iel (pronom neutre, ndlr) a donc décidé de lancer ReQueer, pour décomplexer la recherche, apporter du soutien et de la convivialité à la communauté LQBTQ+ et à toutes les minorités, mais aussi leur apporter de la visibilité et un véritable archivage de leur histoire.

Cet événement est par ailleurs placé sous le signe du féminisme, alors que ce 23 novembre marque la journée de la marche "Nous toutes", qui manifeste contre les violences faites aux femmes. "A La Réunion, nous avons en plus une situation particulière liée à notre histoire : ce n'est pas que le féminisme traditionnel que l'on doit développer, mais celui intersectionnel, qui inclut les femmes racisées. C'est un double combat" détaille-t-iel.

C'est là le sens du nom "ReQueer" : "queer" désignant les minorités sexuelles, et "re" incarnant à la fois le mot "Réunion" et le préfixe "re" de "redécouvrir", "réappropriation", etc… Une façon de territorialiser le termes, si on veut.

Aujourd'hui encore, l'homophobie et la transphobie reste ancrée à La Réunion. "Il y a un vrai tabou ici, notamment dû à notre histoire, à la religion, mais aussi à cause des problématiques liées à la précarité, aux influences post-coloniales…" explique Brandon. "Sur un territoire où les problématiques sont nombreuses, la visibilité et l'importance de la lutte contre les discriminations ne sont pas une priorité" conclut-iel.

Rendez-vous à 18 heures à l'esplanade du Pavillon Martin.

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