Terres australes et antarctiques françaises

Mission Petrel : neuf jours de raid sur les îles Kerguelen

  • Publié le 28 février 2020 à 13:56
  • Actualisé le 28 février 2020 à 16:00

Acheminés à bord du Nivôse jusqu'aux îles Kerguelen, un détachement composé de neuf membres de de la section commando d'appui à l'engagement (SCAE) du 2e régiment de parachutistes d'infanterie de Marine (2e RPIMa) et d'un médecin de l'antenne médicale de Saint-Pierre, aux ordres du capitaine Thomas, a mené un raid de reconnaissance en autonomie de neuf jours entre Port-Douzième et Port-aux-Français en Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Nous publions ci-dessous le communiqué des Forces armées de la zone sud de l'océan Indien.

Inscrites au patrimoine mondial de l’humanité, un effort particulier dans le respect de l’environnement a été consenti dans l’exécution de cette mission singulière. Réalisée à seulement six reprises depuis 2004, elle s’inscrit dans le cadre des missions conduites par les forces armées dans la zone sud de l’océan Indien : souveraineté et présence notamment en participant au contrôle du milieu des terres australes par une patrouille terrestre.

En raison des mauvaises conditions météorologiques, le détachement a été déposé à Port-Douzième (au sud-est de la Grande Terre) le 7 février 2020 en hélicoptère Panther de la frégate de surveillance Nivôse. La SCAE, unité spécialisée susceptible d’être engagée sur une mission nécessitant plus d’autonomie est un pion tactique ramassé, réactif et souple, composé du groupe d’assaut par mer (GAM) et du groupe de commandos parachutistes (GCP).

Unité dotée de procédés spécifiques et variés dans des milieux difficiles, elle est capable d’intervenir rapidement et efficacement avec une faible empreinte au sol. Le détachement a parcouru 160 kilomètres avec un dénivelé positif de 3 700 mètres en respectant la réglementation de la réserve naturelle et suivant un protocole de bio décontamination. Evoluant avec environ 38 kilogrammes de matériel dans leur sac, le détachement a globalement suivi la trace prévisionnelle, ne déviant sa route que face à des obstacles infranchissables.

De l’aveu du capitaine Thomas, "une telle expérience permet de valider le protocole d’entrainement que les commandos du 2e RPIMa s’astreignent à suivre dans le cadre de leur préparation opérationnelle. Tous se sont aguerris sur cette " île de la désolation ", comme l’appelait James Cook en 1776, se confrontant neuf jours durant aux conditions météorologiques extrêmes que l'on retrouve dans les quarantièmes rugissants (49°S)".

Arrivé avec un jour d’avance à Port aux Français, le médecin en chef Olivier dresse un constat " Tout s'est bien déroulé sur le plan sanitaire et global. Ce bilan extrêmement positif me semble d'abord dû à l'excellente condition physique du détachement, à sa connaissance des environnements rudes, et à une part indéniable de chance, un accident pouvant vite arriver dans ces lieux inhospitaliers ".

Le détachement a pu effectuer le 15 février 2020, une cérémonie de lever des couleurs en présence des personnels militaires et civils du district. Nul doute que les vents éternels de l’archipel porteront loin la Prière des Paras entonnée à cette occasion.

Sous contrôle opérationnel du commandant des forces armées dans la zone sud de l'océan Indien (FAZSOI), cette mission a été l'occasion pour les parachutistes du 2e RPIMa de renforcer les liens avec la collectivité des TAAF et la Marine nationale.

Elle a également confirmé la capacité des FAZSOI à projeter des troupes autonomes à grande distance et en milieux difficiles, en relevant avec brio le défi proposé.

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1 Commentaires
Thierry Descroizette
Thierry Descroizette
3 ans

Plusieurs tentatives de valorisation, de cet archipel, ont avortées. Qui trouvera l'idée lumineuse?