
Cela fait plusieurs mois que la Région et le groupement gesticulent pour tenter d'éviter les problèmes : après des turbulences avec les transporteurs, qui avaient menacé de tout bloquer si la situation ne s'améliorait pas pour eux, tout était revenu au calme. En effet, le 20 janvier dernier, un protocole a finalement été signé entre la Région et le groupement pour maintenir le marché de la digue.
La question de l'approvisionnement en roches massives reste cependant en suspens : s'il a été décidé en octobre – après une énième menace de blocage des transporteurs - que les 2,6 millions de tonnes d'andains disponibles dans les champs réunionnais seraient utilisés, aucune d'autorisation d'exploitation n' été délivrée par la DEAL Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement).
- Annulation du schéma départemental des carrières de 2014 -
Jusqu'à la décision du conseil d'Etat de ce 3 avril, le dernier épisode de cette débâcle en cours remontait à juillet dernier : c'est à ce moment-là que le Conseil d'Etat s'est prononcé sur l'annulation définitive du schéma départemental des carrières.
Le 24 juillet, la haute juridiction a donc rejeté le pourvoi en cassation de l'Etat et de la Région contre l'annulation de ce schémadatant de 2014. Un revers de taille pour la partie digue qui reste à construire. Un nouveau document a donc été présenté, prévoyant l'inscription de deux carrières, Bois Blanc et les Lataniers.
Les enquêteurs ont rendu leur rapport concernant ce projet de modification, en y apportant un avis favorable, mais avec des recommandations. Parmi elles, un "risque juridique" puisque le schéma départemental des carrières (SDC) actuel n'est pas en accord avec le SAR (schéma d'aménagement régional).
A noter que l'Autorité environnementale s'est prononcée le 23 octobre 2019 sur la procédure de modification du schéma départemental des carrières (SDC) que l'Etat a lancé début juillet, pour y intégrer Bois Blanc. Celle-ci estime qu'il est d'abord nécessaire de réaliser une expertise environnementale
- Cour d'appel et pourvoi en cassation -
L'Etat avait déposé un pourvoi en cassation contre l'annulation, prononcée par la cour d'appel de Bordeaux le 29 mai 2018, en août de la même année.
Selon un rapport au préfet établi par la Direction de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement, ce pourvoi en cassation présentait une possibilité d'issue favorable et notamment le fait que "la cour d'appel a dénaturé les faits, les espèces concernées n'étant pas à proximité immédiate de zones habitées ou d'espaces sensibles."
La cour d'appel de Bordeaux, en annulant l'arrêté du préfet, avait abrogé le schéma départemental des carrières (SDC) de 2014. Un schéma qui incluait quatre nouvelles carrières à exploiter pour l'approvisionnement du chantier de la Nouvelle route du littoral.
Pour la DEAL, ce pourvoi était "l'opportunité de casser un arrêt qui impacte le calendrier du chantier de la nouvelle route du littoral, et qui risque de faire jurisprudence pour les autres carrières". Un avis qui n'était pas partagé par le rapporteur public qui avait donc demandé la confirmation de l'annulation.
- Des travaux entamés et arrêtés le jour-même -
Pour rappel, le tribunal administratif avait rendu le lundi 29 avril 2019 sa décision suspendant les autorisations d'exploitation de la carrière de Bois Blanc et le défrichement du site. La procédure avait été enclenchée par la mairie de Saint-Leu et la Srepen (Société réunionnaise pour l'étude et la protection de l'environnement - Réunion Nature Environnement).
Les travaux menés par la SCPR, l'entreprise autorisée à exploiter la carrière de Bois Blanc avaient été interrompus dès le jeudi 9 janvier 2019, le jour-même où ils avaient débuté. Le chantier avait été stoppé par la préfecture après une rencontre avec le collectif Touch pa Bout Roch.
C'était pourtant la préfecture elle-même, à l'époque dirigée par Amaury de Saint-Quention, qui avait émis l'autorisation d'exploitation dans un arrêté le 29 décembre 2018. Il s'était notamment appuyé sur l'avis favorable (mais consultatif) émis le 9 novembre 2018 par la Commission départementale de la nature, des paysages et des sites.
- Des associations qui prônent le tout-viaduc -
L'autorisation d'exploiter la carrière avait été accordée pour quatre ans et demi à la société de concassage et de préfabrication de La Réunion . La SCPR avait déposé sa demande fin mars 2016.
Plusieurs associations s'opposent depuis le début à la réalisation de la digue, qu'elles estiment dangereuse pour l'environnement. Elles plaident en faveur de la construction d'une route en tout viaduc.
A noter que la Région a été épinglée par la Cour des Comptes en novembre 2019 pour le gouffre financier engendré par la NRL. La dette de la Région Réunion a explosé entre 2015 et 2018. Cette dernière a augmenté de 108% sur la période, passant de 588 millions d'euros en 2015 à plus de 1,2 milliard d'euros en 2018. "Une augmentation essentiellement due aux dépenses relatives au chantier de la Nouvelle route du littoral" soulignait la CRC il y a quelques mois.
Aujourd'hui, aucune exploitation de la carrière n'est donc possible. C'est de ce site que devaient être extraites les roches massives nécessaires à la construction de la partie digue de la Nouvelle route du littoral. Cette portion du chantier va de La Possession à La Grande Chaloupe.
- Blogueurs aboyeurs -
Sans doute croise-t-on les doigts maintenant à La Région pour que l'exploitation des andains en provenance des terrains agricoles sera autorisée.
C'est la seule piste restant à la pyramide inversée, siège de la collectivité régionale, pour essayer de sortir de ce gigantesque fiasco financé par des fonds publics. Lesquels servent aussi à abreuver les blogueurs aboyeurs prêts à éructer au doigt et à l'oeil (enfin pas tout à fait) pour défendre l'indéfendable
En toute indiginité, en toute malhonnêté. Et au final en toute logique. Car pour se comporter autrement il aurait fallu que ces blogueurs éructeurs subventionnés connaissent le sens des mots dignité et honnêteté.
Mais cela, comme le chantier de la NRL, relève de la gageure...
as /mb/www.ipreunion.com / [email protected]
18 Commentaire(s)
Quoi qu'il advienne, les CL ne sont ni plus ni moins qu'un démembrement consenti de l'État en temps de paix...
Aucune insulte pourtant dans mes propos, du factuel, prouvable et rien d'autre.
" Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous ayez le droit de le dire Â"
Ça devrait être ça, un journaliste. (Bonjour, nul besoin de vous emporter, les commentaires doivent d'abord être validés avant d'être publiés, ce qui peut parfois prendre quelques heures. Belle journée à vous Jacques - webmaster)
Ils ont fait un chantage monstre auprès de la Région pour avoir une partie du gâteau, et la seule chose qu'on à trouvé pour les contenter, c'est le transport des roches pour faire cette digue fiasco.
Nous sommes dans la panade à cause d'une minorité d'aboyeurs profiteurs, bloqueurs de chemin.
Cela devrait être inscrit sur son blog, son vrai leitmotiv
Bravo et continuez à faire votre travail (Merci pour votre confiance Chaban, prenez bien soin de vous - Webmaster)