Association pour le droit à l'initiative économique

La moitié des entreprises ne survivront pas au confinement

  • Publié le 30 avril 2020 à 11:50
  • Actualisé le 30 avril 2020 à 13:22

Dans une enquête, l'Adie révèle que la moitié des entrepreneurs qu'elle accompagne pensent qu'ils ne pourront pas relancer leur activité après le confinement. Une situation inédite qui aura un impact lourd sur le tissu économique local et la relance de l'activité. C'est pourquoi l'Adie se mobilise autour d'un Plaidoyer pour une relance inclusive.

La situation que nous vivons actuellement à déjà eu de nombreux impacts sur l’économie. L’association pour le droit à l’initiative économique est inquiète pour la suite. Cette crise risque d'entraîner une forte augmentation du chômage et du recours aux minima sociaux. “Elle touchera en particulier les territoires les plus vulnérables comme les zones rurales, les centres urbains dévitalisés et les quartiers qui seront touchés de plein fouet” nous indique un communiqué. Pour l’aider à relever ce défi économique et social, l’Adie lance un appel à la solidarité de ses partenaires, et interpelle avec force les pouvoirs publics pour que les petits entrepreneurs individuels ne soient pas, une fois de plus, les oubliés des politiques publiques.

-Les travailleurs indépendants drastiquement affectés par la crise-

Depuis le 17 mars, la France est entrée dans une crise économique d’une nature et d’une gravité sans précédent. Dès les premiers jours du confinement, l’Adie s’est mobilisée pour soutenir les créateurs d’entreprise. Un dispositif exceptionnel de reports d’échéance, de prêts de trésorerie et de conseils a été mis en place en urgence pour accompagner les entrepreneurs dans leur gestion et leurs demandes d’aides. La totalité des 2 800 entrepreneurs financés par l’Adie à La Réunion ont été contactés individuellement par téléphone pour un entretien approfondi et la mise en place de solutions personnalisées.

-Première analyse de l'enquête-

• 96% des entrepreneurs ont du cesser en totalité ou partiellement leur activité suite au confinement

• 78% sont d'ores et déjà en grande difficulté et 18% prévoit de l'etre dans les prochains mois

• 55% des entreprenuers estiment qu'ils vont devoir fermer leur activité

Ces entreprises relèvent souvent des secteurs les plus impactés par le confinement (commerce, restauration, services à la personne...) et ne disposent ni de la trésorerie ni des fonds propres permettant de " tenir " pour faire face à un arrêt aussi brutal de leur activité.

" Les entrepreneurs sont terriblement anxieux pour la suite, et la moitié d’entre eux pensent ne pas pouvoir poursuivre leur activité à la sortie du confinement" alerte Frédéric Lavenir, Président de l’Adie.

Pour la plupart des entrepreneurs à faibles revenus comme ceux accompagnés par l’Adie, la relance après confinement sera quasiment une nouvelle création. Il faudra reconstituer des stocks et retrouver des clients.  "Sans apport en fonds propres, la majorité de ces entrepreneurs, dont la plupart ne sont pas couverts par l’assurance chômage, devront se résoudre à vivre de minima sociaux. Au-delà des dizaines de milliers de personnes accompagnées par l’Adie, ce sont des centaines de milliers de travailleurs indépendants à faibles revenus qui sont concernés par cette sombre perspective" énonce le communiqué.

-La nécessaire mobilisation de tous pour une relance inclusive-

Le plan de relance mis au point par l’Adie, d’ores et déjà opérationnel et prêt à accompagner le déconfinement, repose sur :

• Un dispositif d’accompagnement renforcé au plus près des personnes et de leurs situations particulières

• Une offre de quasi fonds propres, sous forme de prêts d’honneur. Pour La Réunion, nous estimons le besoin à 5,5 millions d’euros pour les entrepreneurs accompagnés par l’Adie, dont 5 millions d’euros sont encore à trouver auprès des acteurs publics et privés. "La mobilisation de tous - collectivités territoriales, entreprises, banques, assurances – est indispensable"

-3000 euros pour tous les travailleurs indépendants-

"Cette mobilisation générale sur le terrain est nécessaire mais elle ne sera pas suffisante pour permettre une véritable relance. C’est pourquoi nous demandons à l’État de mettre en place un ambitieux programme de sortie de crise sans lequel l’entrepreneuriat individuel sera totalement sinistré d’ici la fin de cette année :

• Une prime de redémarrage de 3 000 euros, à l’issue de la période de versement de l’aide d’urgence du fonds de solidarité́pour tous les travailleurs indépendants, quel que soit leur statut, dès lors qu’ils étaient en activité́avant le 15 mars 2020 et répondent aux conditions de plafond de chiffre d’affaires et de bénéfice du fonds de solidarité.

• Une exonération de cotisations sociales, plafonnée à 1 000 euros, pendant un an, avec maintien de droits" demande l'Adie dans un communiqué.

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2 Commentaires
Maxou
Maxou
3 ans

Très bonne initiative en espérant que va aboutir

la vérité si je mens !
la vérité si je mens !
3 ans

C'est un pansement sur une jambe de bois , l'accompagnement de l'Adie . A l'Etat de prendre ses responsabilités en supprimant les appels à cotisations des charges fiscales , sociales jusqu'au 31 décembre 2020 . En taxant le monde de la finance , les banques , le CAC40 , les assureurs , la sphère ( ancienne ) du nouvel ordre du monde .... " mobilisation générale sur le terrain est nécessaire " ... C'est de la poudre perlimpinpin !