Réunion de la dernière chance

NRL : les scénarios possibles pour le chantier

  • Publié le 30 juillet 2020 à 03:00
  • Actualisé le 30 juillet 2020 à 08:53

C'est ce jeudi 30 juillet qu'a lieu la fameuse réunion entre la Région, le groupement GTOI-SBTPC-Vinci et le préfet, dans un rôle de médiateur. Ensemble ils aborderont la question du marché de la digue. Si aucun accord n'est trouvé, le marché sera résilié et ce sont des nouveaux mois de retard qui attendent le chantier de la NRL, privant également les transporteurs de travail pendant un long moment. Une journée décisive pour l'avenir du chantier. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

C'est la réunion de la dernière chance, celle qui peut permettre de trouver un accord pour continuer le chantier de la Nouvelle Route du Littoral en l'état.
 
Ce jeudi, Région, groupement et préfet se réunissent pour discuter du marché de la digue, la préfecture assiste aux échanges dans un rôle de médiateur. Une réunion très attendue des transporteurs puisqu'elle permettra de statuer sur la suite du chantier.

- Nouveau marché, nouveaux délais -

Mardi 21 juillet, alors que les transporteurs ont investi la Région pour demander une rencontre avec le président de Région, Dominique Fournel, vice-président en charge des grands chantiers, a tenu une conférence de presse pour faire un point sur la situation.

Il a notamment indiqué que les retards pris sur la partie digue étaient imputables aux tensions entre la Région et le groupement. "Si on accède aux demandes du groupement, cela représente un montant entre 450 et 500 millions d'euros, soit presque le doublement du marché initial. C'est une question de légalité", a-t-il déclaré.

"Le groupement a une attitude inadmissible, leurs prétentions sont exorbitantes" a-t-il par ailleurs souligné, avant d'annoncer que la route entière serait livrée, au mieux, en 2024.

La partie de raccordement, elle, devrait être livrée fin 2021. Pour l'heure, des consultations sont en cours pour accorder ce marché, qui coûtera 19 millions d'euros supplémentaires.

Cette échéance de 2024 n'est cependant tenable qu'en cas de maintien du marché de la digue. Alors qu'en cas de résiliation, les délais pourraient s'allonger de six mois supplémentaires au minimum.

De longs mois qui signifieraient aussi un arrêt total du chantier de la digue, et donc une absence de travail pour les transporteurs. D'après Jean-Gaël Rivière, en cas de résiliation, la reprise des travaux pourrait même prendre plus d'un an.

Interrogé par Imaz Press le 21 juillet sur l'attribution ou non d'une aide aux transporteurs en attendant la relance du chantier, Dominique Fournel a dit ne rien savoir. Et il y a fort à parier qu'en cas de résiliation du marché, les transporteurs n'attendront pas sans rien faire.

- Ouverture en demi-route -

En attendant d'être fixés sur le sort de la partie digue, la Région compte bien mettre la partie viaduc de la NRL en service. Cela avait été annoncé le 9 juin dernier, lors de la séance plénière de la Région. Un raccordement va donc être construit entre le viaduc et la Grande Chaloupe, afin de permettre aux automobilistes de rouler sur une partie de la NRL.

Pourtant, le 22 janvier dernier, à la suite de nombreuses rencontres entre la Région et les transporteurs, la collectivité avait annoncé la signature d'un protocole d'accord avec le groupement. Cela avait permis aux transporteurs de reprendre leur travail, toujours au ralenti, avec des matériaux réunionnais comme cela avait été décidé en octobre 2019.

Six mois plus tard, en juin, aucun ordre de service n'avait été signé entre transporteurs et Région. Pourtant, c'est lui qui devait préciser les modalités du marché.

- Gouffre financier -

Ce jeudi, la décision finale doit enfin être prise, et l'issue la plus probable semble aujourd'hui être la résiliation du marché. Si cela devait être le cas, il y a fort à parier que le groupement demandera à être dédommagé pour les sommes engendrées pour le début du chantier. Un nouveau coup dur pour les finances de la Région.

L'indemnité qu'il faudra laisser à GTOI-SBTPC-Vinci, le lancement d'un nouveau marché, l'aide possible débloquée pour les transporteurs,... autant de dépenses qui risquent de s'accumuler à nouveau pour une route qui a déjà dépassé d'un bon milliard le budget initial.

Les discussions s'annoncent d'autant plus houleuses, et la prise de décision encore plus dure après la publication de nombreux communiqués interposés entre la Région et le groupement suite aux mouvements des transporteurs, s'accusant mutuellement des dysfonctionnements observés sur le chantier depuis quelques mois.

Même au gouvernement, certains commencent à s'impatienter, à l'image de Bruno le Maire qui a indiqué qu'il "n'y a rien de plus stupide que les routes qui ne mènent nulle part". Le ministre de l'Economie a d'ailleurs émis la possibilité d'utiliser le plan de relance pour aider au financement de la fin du chantier.  Reste à voir si la réunion du jour aboutira à une solution permettant de se remettre rapidement au travail.

www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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5 Commentaires
Missouk
Missouk
3 ans

Encore un dossier géré en amateur par le Conseil Régional, qui va coÃ"ter une blinde et nous endetter pour des dizaines d'années. Mr ROBERT voulait marquer ses mandats avec un ouvrage de prestige. Celui-ci ne sera peut-être jamais terminé, ou dans plusieurs années, t à grands frais supplémentaires... peut-être! Dans tous les cas, il ne sera plus là, car nul doute qu'aux prochaines élections il se fera laminer. Mais son successeur aura bien du mal à gérer une Région exsangue financièrement. L'un des plus beaux exemples de gaspillage d'argent publique, dont il faudra bien qu'un jour ou l'autre le responsable réponde devant les tribunaux.

Marius
Marius
3 ans

Nous sommes la risée du monde entier. J'ai grandi avec la construction de la route en corniche. Cela fait 60 ans que cela dure pour faire 10 kms de route. Quand le morceau route digue sera terminé que vont faire les transporteurs?????Au fait pour la suite des remarques, comment remplacer les paniers de gabions en fil de fer qui se trouvent dessous au ras de l'eau avec tout le reste dessus. Excellente technique pour avoir toujours quelque chose à refaire (l'entretien) mais la question : avec ou sans voitures qui circulent lors des réparations.

7AC
7AC
3 ans

"l'attribution ou non d'une aide aux transporteurs"Pour moi ce sera NON !Ce sont ces gens qui par leurs menaces, pressions, chantages nous ont imposé cette maudite digue, sans laquelle cette route serait terminée.Assez nourrir les profiteurs !

CHABAN
CHABAN
3 ans

Si résiliation c'est mort, plus de route possession grande chaloupe. Qui est assez fou pour reprendre ce fardeau ?

Pot de vin
Pot de vin
3 ans

Bizarre tout ce qui se passe! Pourquoi ne pas traduire le groupement en justice? Crois réunionnais couyon !