Une enquête de 60 millions de consommateurs

Des perturbateurs endocriniens, substances toxiques et allergènes dans nos cosmétiques

  • Publié le 27 août 2020 à 18:30
  • Actualisé le 27 août 2020 à 18:48

Dans son numéro de septembre 2020, le magazine 60 millions de consommateurs dresse la liste de 86 produits cosmétiques, largement utilisés, selon leurs impacts sur la santé mais aussi l'environnement. "L'Institut national de la consommation (INC), éditeur de 60 Millions, a développé un système d'évaluation qui (...) se veut lisible et immédiatement compréhensible pour le consommateur" indique le magazine Baptisé Cosméto'Score, ce barème prend non seulement en compte les ingrédients utilisés, mais aussi la quantité utilisée et de l'utilisation qui est faite du produit. "La comparaison des 86 produits évalués vous montrera qu'il ne faut toujours pas se fier au prix ou aux différentes allégations des marques" alerte le magazine. (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Crèmes de jour, fonds de teint, gels de douche, vernis à ongles, mousses à raser ou encore dentifrices ont été jaugés par le barème. Et, sans surprise, une grande partie de ces produits semblent être aussi mauvais pour la santé que pour l'environnement.

"Le calcul du Cosméto’Score tient compte des risques pour la santé (70 % de la note) et pour l’environnement (30 %). Il ne permet pas la comparaison des produits selon leur efficacité : leurs performances n’ont pas été évaluées" précise le magazine.

Le "Cosméto’Score" classe  donc les produits en cinq catégories : A, sans réserve d’utilisation ; B, à utiliser de façon raisonnée ; C, à utiliser de façon occasionnelle ou en cas de besoin spécifique ; D, utilisation déconseillée ou à utiliser avec parcimonie pour des besoins spécifiques ; E, utilisation fortement déconseillée, produit contenant trop de substances problématiques.

- Bio ou pas, les notes peuvent descendre très bas -

Étonnement, certains produits griffés "bio" sont finalement très mal notés : c'est par exemple le cas du dentifrice "So Fresh" de Naturalia, pourtant labélisé "Cosmos Organic" (Cosmétiques biologiques ou naturels), qui récolte un C en santé et un D en environnement. Pareil pour le gel douche "So’bio Étic - Lait d’ânesse" qui récolte un D en santé, ou encore pour "Monsavon Bio Vanille" qui est noté de la même façon.

Les pires cosmétiques restent tout de même ceux des marques les plus courantes : les gels douches Tahiti sont notés E, comme le bain douche Yves Rocher ou le gel douche "Nutrition" de Dove. Des marques largement commercialisées et utilisées.

Même son de cloche pour les vernis à ongle ou mousses à raser : des marques comme Niveau, L'Oreal, Gillette, Maybelline...sont toutes notées E. Les produits commercialisés sous le nom de grandes surfaces comme Carrefour, Casino ou Monoprix, les notes sont catastrophiques.

- Des substances toxiques dans les dentifrices -

De nombreux fonds de teint passés au microscope du magazine écopent aussi de très mauvais résultats. "Dans ces produits à usage quotidien, non rincés, les molécules problématiques ne sont pas rares. Outre des allergènes et des irritants, peuvent se trouver des filtres UV, qui sont parfois suspectés d’être des perturbateurs endocriniens" détaille 60 millions de consommateurs. Sur 13 produits testés, seuls deux d'entre eux ont une note supérieure à C : Yves Rocher Zéro défaut Confort  et Cosmia.

Malheureusement, même les dentifrices sont concernés. "Dans notre sélection, dix dentifrices affichent du dioxyde de titane dans leur composition (sous le terme tita­ nium dioxide ou CI 77891) et treize de la silice hydratée" explique le magazine. Deux substances suspectées d'être cancérigènes. "Des métaux lourds, comme le zinc et l’étain, qui sont toxiques. Dans la sélection, les dentifrices Oral B, Sanogyl, Senso­ dyne, Signal, Vademecum ou Zen­ dium, par exemple, en contiennent. Les dentifrices ne sont pas non plus exempts d’allergènes" détaille l'article.

Comme quoi, trouver des produits respectueux de notre santé et de l'environnement reste toujours aussi difficile en 2020.

www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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