Anticiper la pénurie d'eau

Mayotte : des coupures d'eau programmées une nuit par semaine

  • Publié le 1 septembre 2020 à 10:52
  • Actualisé le 1 septembre 2020 à 10:56

L'eau sera coupée à Mayotte "une nuit par semaine, de 16h00 à 6h00", à partir de la semaine prochaine, pour anticiper la pénurie d'eau qui s'annonce, a annoncé le préfet du territoire sur le média Mayotte la 1ere. (Photo AFP)

"A la fin de la semaine prochaine, nous fermerons l'eau toutes les nuits, un jour par semaine, sur l'ensemble du territoire, de 16h à 6h00", a expliqué le préfet Jean-François Colombet. Mais "si ce n'est pas suffisant, à la fin septembre, nous couperons 24h00 par semaine, une fois par semaine", afin "d'atteindre la saison des pluies", qui arrive normalement en décembre, a-t-il ajouté.

En 2017, Mayotte avait connu une grave crise d'approvisionnement en eau à cause d'une sécheresse exceptionnelle et de l'arrivée tardive de la saison des pluies. Des "tours d'eau" pour économiser l'eau avaient notamment été mises en place au sud de Grande Terre de décembre 2016 à avril 2017.

L'essentiel (79%) de l'alimentation en eau potable de Mayotte provient de deux retenues collinaires au nord et au centre. Généralement, la saison des pluies permet de remplir les deux retenues, mais fin décembre 2016, faute de précipitations, les deux retenues étaient quasiment vides.

Un plan "urgence eau", d'un montant de 25 millions, avait été mis en place par l'Etat, prévoyant notamment l'interconnexion des deux retenues collinaires, la réhabilitation de campagne de forages, une deuxième usine de désalinisation et une troisième retenue.

Le plan "a permis un gain de 1,2 million de m2 d'eau, mais ça n'est pas suffisant", a reconnu le préfet. Notamment en raison de l'augmentation chaque année du nombre d'abonnés au réseau (+1.000 à 1.400 abonnés supplémentaires), "qui occasionnent une consommation supplémentaire de 260.000 à 320.000 m2 d'eau", a-t-il expliqué.

Le préfet a précisé que les personnes en situation irrégulière, qui "ne s'abonnent pas au syndicat" de l'eau, ne sont pas responsables de la surconsommation. Les fontaines et "rampes d'eau", mises en places par l'Etat dans les bidonvilles, ne représentent que 0,8% de la consommation d'eau.

Des restrictions d'eau (interdiction d'arrosage des pelouses, de lavage des voitures ou de remplissage des piscines) avaient déjà été annoncées mi-août.

AFP

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