Dossier de "discrimination raciale "à l'encontre d'une universitaire (actualisé)

Affaire Virginie Chaillou-Atrous : relaxe générale pour les accusés

  • Publié le 3 septembre 2020 à 15:47
  • Actualisé le 4 septembre 2020 à 08:10

Le jeudi 2 juillet 2020, le tribunal correctionnel de Saint-Denis avait examiné l'affaire d'incitation à la haine raciale à l'encontre de l'universitaire vendéenne Virginie Chaillou-Atrous, dans laquelle une demie douzaine de personnes, en nom propre ou en qualité de dirigeants d'associations, sont poursuivies. Le tribunal a rendu son verdict ce jeudi 3 septembre 2020 : tous les accusés ont été relaxés. (Photo rb/www.ipreunion.com)

Le tribunal correctionnel de Saint-Denis examinait, ce jeudi 3 septembre 2020,  l’affaire Virginie Chaillou-Atrous. Cette universitaire, originaire de Vendée, s’est portée partie civile pour "diffamation", "injures publiques" et "provocation à la discrimination en raison de l'origine” suite à des propos insultants tenus à son encontre. Etaient poursuivis :

• Ghislaine Mithra et Philippe Bessière de l'association Rasin Kaf et Lontan pour l'emploi local LPLL ;
• Eric Naminzo ;
• Pierrot Dupuy du site Zinfos 974 ;
• Jean-Michel Martial (aujourd’hui décédé) du Crefom (Conseil représentatif des Français originaires d'outre-mer) ;
• Jean Clain du blog Ti kréol contre Gros profiter' ;
• Eric Murin du Cran Réunion (Conseil représentatif des associations noires)
• Loulou Cécé d'Outremernews.

Tous ont donc été relaxés.

Contactée par l'AFP après la  décision du tribunal, Virginie Chaillou-Atrous a déclaré : "c'est un très mauvais signal envoyé par les autorités publiques". "Ça va donner plus de poids aux associations identitaires qui affirment haut et fort la préférence régionale". L'universitaire a ajouté : "c'est la porte ouverte à l'ingérence de ces associations" dans les nominations. "Si je me bats depuis cinq ans, c'est pas pour un poste. Je me bats pour qu'il n'y ait plus ce type d'ingérence (dans les nominations, ndlr) à l'avenir" a-t-elle terminé

 

- "Racisme à l'envers"

Pour rappel, en février 2015, l’Université de la Réunion lançait un concours pour un poste de maître de conférences en "Histoire de l’esclavage, de l’engagisme et de l’économie des colonies dans les îles du Sud-Ouest de l’océan Indien aux XVIIIe et XIXe". Un poste vacant depuis le décès de l'historien Sudel Fuma dans un naufrage.

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Spécialiste en la matière et auteure d'une thèse sur le sujet, Virginie Chaillou-Atrous s’était portée candidate et avait fini par remporter le concours, devant un universitaire réunionnais. Sa nomination en juin 2016 n’avait pas fait l’unanimité, notamment auprès de certaines associations, qui réclamaient la nomination d'un universitaire de La Réunion.

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L'affectation de Virginie Chaillou-Atrous avait fini par être annulée par le tribunal administratif. Mais des propos jugés "haineux" ayant été tenus à son encontre sur des blogs et sur les réseaux sociaux, le Défenseur des droits avait porté le dossier à la connaissance du parquet de Saint-Denis. L'universitaire s'était portée partie civile et avait, dans le même temps, donné une interview au Figaro, dans laquelle elle dénonçait du "racisme à l'envers".

Après l'audience du 2 juillet dernier, le tribunal correctionnel a donc rendu sa décision, ce jeudi. 

www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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