Il avait 98 ans

Les réactions au décès de Bruny Payet

  • Publié le 13 septembre 2020 à 13:52
  • Actualisé le 14 septembre 2020 à 07:10

Les réactions affluent après le décès de l'ancien secrétaire général de la CGTR et fondateur du syndicat Bruny Payet, ce dimanche 13 septembre 2020, à l'âge de 98 ans. Nous les publions ici dans leur intégralité.

• LA CGTR

En ce dimanche 13 septembre, Bruny Payet, l’ancien secrétaire général de la CGTR s’en est allé à l’âge de 98 ans, plongeant l’ensemble de la CGTR et les travailleurs qui l’on connu dans la consternation. Membre fondateur du Parti communiste réunionnais en 1959, Bruny Payet avait dirigé la CGTR de 1971 à 1985.

Bruny, fils de petit planteur de la Rivière Saint-Louis, s’était engagé durant le deuxième guerre mondiale au sortir du lycée. Au sein du PCF d’abord, puis en Algérie où il avait été envoyé après sa démobilisation en tant qu’ingénieur. Renvoyé de l’Algérie pour militantisme, il avait rejoint, avec sa femme, la Réunion où sa vie n’a été que militantisme, au sein de la fédération de la Réunion du parti communiste français d’abord, au côté du Dr Raymond Vergès, puis, à partir du PCR dont il est un co-fondateur avec Paul Vergès, Daniel Lallemand, Max Rivière et bien d’autres dont Maurice Labenne, ancien secrétaire confédéral de la CGTR

Depuis, Bruny n’a cessé de militer. Aux côtés de Dr Vergès dont il fut un des principaux collaborateurs à Saint-André, sous son majorat, puis à Témoignages dont il fut le directeur de publication. A ce titre il connut toutes les saisies du journal et des procès qui s’en suivaient.

Sur le plan politique, Bruny fut le candidat tous azimuts malgré la fraude, la violence et la répression qui sévissaient impunément : aux législatives dans la 27me conscription, puis à Saint-Denis dans la 1ère, aux municipales à Saint-Benoit face à David Moreau, aux cantonales à Petite Ile, à Saint-Paul (où il fut élu avec Evenor Lucas et Jean Baptiste Ponama), etc Rien le rebutait dès lors que les camarades le désignaient ou le réclamaient.

Etre candidat, ce n’était pas simple à cette époque de fraudes électorales, de violence et de répression, rien ne rebutait Bruny. Elu (minoritaire), comme ce fut le cas au conseil général, n’était pas plus simple. Bruny assumait. De la même manière qu’au plan politique, il fut sans retenue aucune sur tous les terrains syndicaux : action et grève des Dockers : Bruny était là aux premières heures aux côtés des dockers ; action et grève avec les travailleurs du bâtiments sur la route du littoral, Bruny était
là. Il était partout où les travailleurs agissaient. Sur le chantier de Takamaka, sur les grandes exploitations agricoles de l’Est, dans le sud, dans la zone industrielle, partout, aux côtés des travailleurs, dans leurs luttes.

Tel était Bruny Payet. Un grand dirigeant de la CGTR et dirigeant syndical. Un grand Réunionnais. Avec lui, la CGTR perd un de ses grands fondateurs, le mouvement communiste et progressiste un grand Militant.
 

• Olivier Hoarau, maire du Port

 

"C’est avec une très grande tristesse que j’apprends le décès de notre camarade Bruny PAYET. Résistant au sein des Forces Françaises Libres, Secrétaire Général de la CGTR pendant des décennies,  et membre influent du Comité Central du PCR, Bruny a marqué la vie syndicale et politique de La Réunion.  Je salue son engagement, son abnégation et sa détermination à mener les combats les plus durs pour la cause du peuple réunionnais. Maitrisant parfaitement la dialectique, il a su faire progresser le dialogue avec le patronat et les services de l’État, à une époque où celui-ci était à ses balbutiements à La Réunion. Bien qu’ayant été un artisan essentiel de notre progrès social, Bruny PAYET aura toujours su rester loin du tumulte médiatique. Je garde le souvenir d’un homme à l’esprit d’excellence, plein d’humour et d’élégance. Ceux qui l’ont côtoyé disent de lui combien la loyauté et l’amitié étaient des valeurs indissociables de sa personnalité.

Les Réunionnais perdent un frère d’arme, l’un des plus emblématiques de leur émancipation, de leur capacité aujourd’hui à traiter d’égal à égal avec quiconque et de leur fierté d’être acteurs de leur destin.

À sa famille et à ses proches, je présente mes plus sincères condoléances.

La Ville de Le Port où a vécu Bruny Payet saura très prochainement lui rendre hommage. D’ores et déjà je fais mettre tous nos drapeaux en berne en signe d’adieu à Bruny.

Salut camarade."

• Le journal Témoignages

 

• Eric Fruteau, Demain La Réunion

"Nous apprenons le décès de monsieur Bruny Payet. C’est avec beaucoup de respect que nous nous prosternons. Un des fondateurs du PCR, journaliste et secrétaire général de la CGTR. Nous saluons le parcours militant et engagé de cet homme. Puisse notre jeunesse puiser dans son exemple d’engagement la force d’affronter l’avenir et ses difficultés. Il a marqué sans aucun doute l’histoire politique et syndicale de La Réunion. En mon nom personnel, au nom de ma famille et au nom de Demain La Réunion, j’adresse des condoléances les plus sincères aux membres de sa famille, à ses amis et à ses camarades."

• Jean-Piere Marchau, secrétaire régional Europe Ecologie Les Verts

"C’est avec beaucoup de peine que j’apprends la disparition à 98 ans de ce grand combattant que fut Bruny Payet.

Il est connu comme fondateur du PCR et comme un des dirigeants historiques de la CGTR mais beaucoup ignorent qu’il était aussi un homme très attentif à la problématique du développement durable de La Réunion. Il était l’un des rares à intervenir publiquement, il y a une dizaine d’années, sur la question cruciale de la liaison Saint-Denis-La Possession et l’un des rares à partager ma conviction qu’un tracé en mer posait des problèmes difficilement surmontables.

C’est pourquoi nous nous étions rencontrés plusieurs fois en juin 2012 quand il devint hélas probable que la nouvelle majorité du Conseil Régional allait s’engager dans ce chantier colossal et absurde de la Nouvelle Route du Littoral. Nous ne nous connaissions pas mais j’ai découvert un homme soucieux de l’avenir et des questions écologiques.

Nous avons décidé de travailler ensemble à informer la population sur ce qui s’annonçait avec un tel chantier, lui avec l’association ATR-FNAUT (pour Alternatives Transports Réunion, affiliée à la  Fédération Nationale des Associations d’Usagers des Transports) qu’il avait créée, moi avec le Collectif Non à la NRL.

Et nous avons, dans un contexte très difficile car à l’époque nous n’étions qu’une poignée, organisé des conférences de presse et des réunions d’information sur toute l’île, pour sensibiliser les Réunionnaises et Réunionnais et les mettre en garde contre un projet qui s’annonçait destructeur pour l’environnement et ruineux pour les finances de la collectivité régionale.

Je garde le souvenir d’un Bruny Payet combattif, soucieux de l’avenir, humaniste, ouvert aux questions environnementales et toujours plein d’humour.

Au nom d’Europe Écologie Les Verts Réunion, je transmets mes plus sincères condoléances à sa famille et à ses amis."

• Huguette Bello, maire de Saint-Paul

"C’est un Monument du monde politique et syndical qui s’en va. Bruny Payet a marqué fortement l’Histoire de La Réunion tant sa contribution est importante.

Bruny Payet est un grand combattant de la liberté et de la démocratie.

Résistant, il a combattu le nazisme et le fascisme en s’engageant dans les Forces Françaises Libres. Lieutenant de vaisseau, à la fin de la guerre, sa soif de connaissances le mène à l’Ecole Supérieure d’Electricité de Paris dont il fut le premier ingénieur Réunionnais.

En plus d’être un homme politique soucieux de l’intérêt général, conseiller général, conseiller régional, et un gestionnaire reconnu en tant que secrétaire général de mairie, Bruny Payet s’est dévoué corps et âme à la cause des travailleurs à qui il a apporté grandeur et fierté. Homme d’action d’une grande rigueur, il a porté et concrétisé, par ses nombreux combats, l’espoir d’un monde meilleur pour les travailleurs.

Il a porté haut les valeurs progressistes et mené tous les combats ; avec les travailleurs pour sauver l’usine de Quartier Français, pour l’égalité du SMIC qui en 1970 n’était qu’à 68% du SMIC métropolitain et ce combat de 50 années a abouti enfin en 1996 ; pour le 20 décembre chômé et férié ; contre la déportation de 631 enfants et aussi de travailleurs dans le cadre du Bumidom ; contre l’ordonnance scélérate exilant des fonctionnaires réunionnais. Contre l’apartheid et pour la fermeture du Consulat d’Afrique du Sud ; pour " l’Océan Indien zone de paix " et contre la création d’une base militaire à Pierrefonds, dans le sud de l’île, et d’une base de radionavigation du système mondial américain Oméga à Saint-Paul ; Ce ne sont là que quelques exemples des nombreuses luttes menées par Bruny Payet.

Il a dévoué sa vie pour la cause des travailleurs et la défense de leurs droits avec un acharnement qui lui a valu oppression et répression mais jamais il n’a courbé la tête. Même lorsque le 6 juin 1968, le préfet Vaudeville ordonna l’assaut du siège de la CGT à la Cour Basil à Saint-Denis pendant la grève illimitée déclenchée le 27 mai pour l’égalité du SMIC.

Les hautes qualités humaines de Bruny Payet expliquent le respect et l’admiration que La Réunion lui porte. Homme à principes, homme simple et désintéressé, il incarne l’exemplarité, la ténacité et le courage de l’Homme réunionnais. Il est une référence de probité pour tous ceux qui aspirent à des responsabilités ou les ont en charge.

J’en appelle à Nelson Mandela afin qu’il dise avec nous, à l’intention de Bruny Payet : " Pour être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes... c’est vivre de manière à respecter et renforcer la liberté des autres. " Bruny, tu as été, tout au long de ta vie, un homme libre, un Réunionnais libre. Merci à toi, Bruny, d’avoir respecté, fait respecter et renforcer la liberté de tes sœurs et frères.

Que la jeunesse réunionnaise suive ton exemple !

J’adresse toute mon affection et mes condoléances attristées à ta famille, à tes proches."

• Emmanuel Séraphin, président du TCO

"J’apprends avec une grande émotion le décès de Bruny Payet.

Sa disparition affecte tous les Réunionnais. C’est un monument de l’histoire de notre île qui nous quitte.

Ingénieur, politiquement engagé au sein du Parti Communiste Réunionnais depuis sa création, après avoir été secrétaire général de mairie à Saint-André à l’époque du docteur Raymond Vergès, il a aussi été pendant de nombreuses années, Directeur du journal Témoignages, Secrétaire Général de la CGTR et plusieurs fois élus.

Bruny Payet a ainsi marqué l’histoire des luttes politiques et syndicales de La Réunion .

Sa vie est un exemple d’engagement. Il a mis son intelligence au service de la cause et du collectif, sans jamais prétendre aux honneurs et encore moins aux privilèges.

Il a souvent payé ses luttes au prix fort, et par des sacrifices dans sa vie personnelle. Il a porté très haut les valeurs du militantisme et de l’engagement
Je salue avec respect sa mémoire et j’adresse à sa compagne, à ses fils et à tous ses proches mes très sincères condoléances."

• Jean Hugues Ratenon, député de La Réunion 

"C’est avec beaucoup d’émotion que j’ai appris le décès de Bruny PAYET. C’est un zarboutan de l’histoire de notre pays qui disparaît.

Engagé politique dans les années sombres de la Réunion où il participé à la création du PCR , il a subit pression et répression . Dirigeant  de la CGTR ; homme de cœur, de justice, toujours dévoué à la cause de l’autre, sa disparition laissera un grand vide.

Ma dernière rencontre avec lui remonte à 2015. Un moment d’échange sur nos convergences mais aussi sur nos divergences. Une rencontre enrichissante qui reste une référence. 

C’est avec grand respect que je m’incline.

Dans cette période de big bang politique, d’abandon et de peuple abandonné, j’invite toutes celles et tous ceux qui souhaitent que la Réunion avance à s’inspirer de son histoire ; comme de l’histoire de Paul Vergès et de tant d’autre zarboutans Réunionnais.

A sa famille, à ses proches, à ses très nombreux amis, à la CGTR, je présente mes très sincères condoléances."

• Raymond Lauret, ancien premier adjoint à la mairie du Port

"Bruny Payet nous a quittés ce dimanche 13 Septembre, à 9 heures du matin. On a beau savoir que son départ de cette Terre était proche vu son état de santé qui faiblissait depuis quelques mois, la nouvelle n’a laissé indifférent aucun de ceux qui ont bien connu ce militant de la première heure.

Né le 1er Juin 1922, Bruny venait donc d’avoir 98 ans. Et aujourd’hui, plus que jamais, nous saluons celui qui, en 1942, à l’âge de 20 ans donc, choisit, comme d’autres jeunes réunionnais à l’époque, de répondre à l’Appel du Général De Gaulle et de rejoindre la Résistance à l’invasion allemande. Bruny avait alors en poche son baccalauréat, diplôme obtenu avec mention " Bien ". Il n’ignorait pas qu’en faisant ce choix, il prenait le risque de passer à côté des études supérieures que lui avaient suggérées avec insistance ses professeurs et même d’y laisser sa vie et ne plus jamais revoir son île natale.

La seconde guerre mondiale finie et gagnée en 1945, quelques temps plus tard  et avec succès, Bruny entreprit en France des études d’ingénieur en électricité, devenant ainsi le premier réunionnais à avoir réussi un tel parcours universitaire. Mais il paraît que, selon l’Administration de l‘époque, il était "trop" diplômé pour prétendre diriger l’institution qui se mettait alors en place à La Réunion pour devenir aujourd’hui l’E D F.

Après un cours séjour en Algérie, Bruny choisit de rejoindre le Docteur Raymond Vergès pour être son Directeur Général des Services de la Ville de Saint-André, ville dont il était alors le Maire. En même temps, Bruny apportait sa collaboration au journal Témoignages. L’Histoire retiendra que Bruny n’a eu ni le temps, ni surtout les moyens pour se construire une petite maison.

Vient le temps des fraudes et des violences électorales. Bruny doit quitter Saint-André. Il se consacre alors pleinement à Témoignages avant que l’élan militant l’amène à mettre sur pied la CGTR. Son temps, il le passera alors  à Saint-Denis, Rue du Maréchal Leclerc, à deux pas du Marché, au lieu-dit Cour Basile. Nous sommes encore nombreux à nous rappeler la petite case en bois sous tôle où les travailleurs et leurs délégués syndicaux venaient pour lui confier leurs problèmes et avoir la meilleure réponse à donner à leurs employeurs, à la Cour Basile, là où se tenaient également les meetings pour soutenir les hautes luttes d’alors. Pour Bruny, pas de grand train de vie dans de confortables bureaux, pas de puissantes voitures pour se déplacer : seule l’écoute de ceux qui avaient besoin de conseils et des meilleures propositions pour une saine et juste réplique était de mise.

Lorsqu’en 1971 Paul Vergès est élu Maire du Port, la CGTR peut se donner un peu plus d’espace. Bruny a pour salaire ce que touchait un ouvrier qualifié. Les luttes qu’il menait faisaient l’unanimité et nous étions très nombreux autour de lui lors des manifestations du 1er Mai et autres rassemblements.

C’est tout naturellement qu’aux élections cantonales du 23 Septembre 1973, au Port, après une campagne exemplaire, Bruny, qui était notre candidat, l’emportait face à Maurice Tomi, par 65 % (3340 voix) contre 35 % (1829 voix) des suffrages. Je n’ai pas oublié alors ce que, dans la foulée, Maurice Tomi m’avait dit : "Ma société a beaucoup construit au Port. Mais ça n’a pas suffi. Vous voyez, quand je vous disais qu’ils sont bien les communistes… Ah ! dommage, vous les communistes, que vous soyez communistes !"

Dans la petite pièce de la maison où il habitait à la ZUP du Port, au milieu des piles de journaux, affiches et ouvrages qui lui rappelaient l’idéal qui a motivé et qui a rempli sa vie, Bruny nous rappelait que, "à une certaine époque, on pouvait voir dans de nombreuses cours de réunionnais un ou plusieurs pieds de cacao…" Et de poursuivre : "Le cacaotier poussait à La Réunion. Au moment où nous savons que, à courte échéance, la canne à sucre est menacée, notamment parce que la France a réglé son problème et ne va pas encore longtemps subventionner cette production, oui, pourquoi ne pas penser à essayer autre chose ?"

Bruny rêvait fortement qu’un jour une entreprise réunionnaise, comme "Mascarin" par exemple, ose s’attaquer à l’énorme pari de faire de notre île une Terre qui produirait en grande quantité un des meilleurs chocolats du monde.

J’ai eu à favoriser la rencontre entre Bruny et le responsable d’une association qui milite pour le développement du cacaotier dans notre petite île de La Réunion. C’était en Septembre 2015.

On le voit, à 93 ans, Bruny ne cessait pas de penser à l’avenir de son île, son île qui perd aujourd’hui un de ses plus méritants garçons…"

• André Thien Ah Koon, maire du Tampon 

"Je suis très ému par la disparition de mon ancien collègue Bruny PAYET, Conseiller Général du Port, Ingénieur diplômé de l’Ecole Supérieure d’Electricité de Paris.

Bruny PAYET a fait le choix de défendre ses compatriotes Réunionnais plutôt que d’embrasser une grande carrière. Nos débats ont été passionnés et vifs, mais toujours empreints d’un grand respect mutuel.

Je respecte profondément la mémoire d’un homme, d’une grande simplicité, qui est toujours resté fidèle à ses idéaux et s’est consacré à la cause qu’il avait choisi de servir.

Je présente à sa famille, ainsi qu’à ses proches, mes très sincères et respectueuses condoléances."

• Wilfrid Bertile, ancien maire de Saint-Philippe

"Bruny Payet nous a quittés après une longue vie consacrée à la lutte pour les travailleurs, pour son parti le PCR et pour La Réunion. Il aurait pu mener une vie plus confortable en relation avec ses diplômes. Il a préféré être fidèle à la cause et se sacrifier pour elle.

C’était un homme accessible, d’un commerce agréable mais aussi un militant intransigeant sur les valeurs. Nous avons mené  des combats communs et siégé ensemble au Conseil général. Il a demandé à me voir il y a quelques mois. Député en 1981, je l’avais proposé pour une nomination dans l’ordre de la Légion d’Honneur, décoration qui était jusqu’alors réservée aux notables de droite, afin d’honorer son engagement dans la Résistance et son combat social et politique. Il n’a jamais voulu se faire remettre la décoration et s’inquiétait à la fin de sa vie de savoir s’il était recensé comme membre de cet ordre, ce qu’il ne voulait pas.

Il a dénoncé au Conseil général, à la fin des années 1960 et au cours des années 1970,  la transplantation des "enfants de la Creuse" en France métropolitaine.  Par un curieux hasard du destin, il meurt le jour même où un Journal local fait état d’un ouvrage relatif à cette affaire à laquelle son nom est à jamais associée.

Adieu Bruny, adieu camarade."     

• Max Banon, secrétaire général de la CGTR Sud

"Le peuple Réunionnais perd un des plus grands défenseurs des droits sociaux.

Je présente mes sincères condoléances à toute sa famille ainsi qu'à tous ses camarades de combat.C'est un jour triste que son âme repose en paix. Si La Réunion est ce qu'elle est aujourd'hui c'est grâce à ces zarboutans dont notre cher camarade Bruny faisait partie.A l'heure où notre petit pays La Réunion traverse une période très difficile socialement, économiquement son combat doit nous servir d'exemple afin de construire une nouvelle société réunionnaise plus juste plus humaine. Plus que jamais continuons le combat.

Adieu cher Bruny je ne t'oublierai jamais. "

• Jean-Michel Moutama, président de la CGPER

"La CGPER a eu la tristesse d'apprendre ce dimanche 13 septembre le décès de Bruny Payet.

Bruny Payet était un grand militant des luttes menées par les Réunionnais, notamment les agriculteurs.

Parti très jeune pour libérer la France pendant le guerre,, de retour au pays Bruny Payet consacra sa vie au combat pour le progrès. Il fut un acteur important de la bataille pour sauver l'usine de Quartier Français en 1955. La lutte permis aux planteurs d'obtenir des avancées qui remirent en cause un système dominé par l'aristocratie du sucre.

En 1959, il fut un des fondateurs du PCR. Malgré la dure répression visant les syndicats et partis politiques progressistes, Bruny Payet oeuvra pour l'organisation des planteurs. C'est dans ses réunions clandestines que furent formés des militants à l'origine de la CGPER, Angelo Lauret notamment.

Jusqu'à son dernier souffle, Bruny Payet est toujours resté très attentif à l'évolution, n'hésitant pas à faire partager son expérience et son analyse.

Les agriculteurs réunionnais perdent un grand militant.

A la famille de Bruny Payet, à ses proches et amis, la CGPER fait part de ses condoléances."                                                                                      

Lire aussi : Bruny Payet, ancien secrétaire général de la CGTR, est décédé

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1 Commentaires
Alix Sery
Alix Sery
3 ans

Bruny Payet était chevalier de la Légion d'Honneur récompense attribuée à des citoyens pour des services éminents rendus à la nation. Qui plus que lui l'a méritée?Mon respect l'accompagne et toutes mes condoléances à sa famille