Lundi 19 octobre 2020, le navire polaire brise-glace, L'Astrolabe, a quitté La Réunion, direction l'Antarctique. A son bord, Cosmix, le détecteur de rayonnement cosmique du lycée Roland Garros du Tampon, grâce à un partenariat inédit entre les Terres australes et antarctiques françaises, la Marine nationale et l'Académie de La Réunion. Nous publions ici le communiqué des TAAF. (Photos TAAF)
"Permettre à de jeunes Réunionnais d’accomplir des projets d’envergure et favoriser l’excellence" étaient les objectifs des partenaires pour mener à bien ce projet scientifique et pédagogique qui, selon les professeurs de sciences, Gérard Cavalli et Philippe Carret, est une première mondiale pour des lycéens.
Après les Terres australes, direction l’Antarctique pour Cosmix à bord de L’Astrolabe Il y a deux ans, à la même période, Cosmix1, le détecteur de rayonnement cosmique du lycée Roland Garros du Tampon, était à bord du Marion Dufresne, le navire amiral des Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF), dans le cadre de la convention qui lie les TAAF et l’académie de La Réunion. Le dispositif avait ainsi pu effectuer une rotation de près de 10 000 km depuis La Réunion et vers Crozet, Kerguelen, et Saint-Paul et Amsterdam.
Dans le cadre de l’atelier de physique des " deux infinis " et des travaux personnels encadrés (TPE), trois élèves de 1e S, soutenus par leurs professeurs Gérard Cavalli et Philippe Carret, souhaitaient étudier les variations du rayonnement cosmique dans l’océan Indien, et vérifier l’effet de latitude caractéristique de ce Cosmix a été conçu au Centre d'Etudes Nucléaires de Bordeaux-Gradignan (CENBG) et prêté au Lycée Roland Garros par Sciences à l'Ecole, avec le soutien du CNRS et en particulier de l'Institut de Physique Nucléaire et de Physique des Particules (IN2P3).
flux de particules venu de l’espace : les muons. En effet, celles-ci, 200 fois plus lourdes que les électrons, sont instables et leur flux varient aussi en fonction de l’altitude, du relief, de l’angle de détection… Pour éliminer tous ces facteurs et pour ne conserver qu'un seul paramètre, la latitude, un navire, comme le Marion Dufresne, parcourant de grandes distances, présentait l’emplacement idéal pour Cosmix.
Les résultats obtenus, pendant cette rotation, ont été concluants. Aussi, l’objectif, cette année est de prolonger ce travail en rejoignant des latitudes encore plus australes, jusqu’en terre Adélie sur le continent Antarctique, en ayant aussi l’occasion de mettre également en évidence pendant ce long trajet l'influence sur le flux de muons des variations météorologiques, notamment celles de la pression atmosphérique.
Pour accéder à ces territoires, la seule solution était d’embarquer Cosmix sur L’Astrolabe lors de ses missions de soutien à la logistique antarctique (MSLA) réalisées au profit des TAAF et de l’Institut polaire français (IPEV). Tous les acteurs se sont donc réunis pour permettre la faisabilité du projet.
- Une démarche scientifique pour un embarquement réussi -
La démarche scientifique n’attend pas le nombre des années, et tout naturellement, les jeunes du Lycée Roland Garros ont appliqué les préceptes d’Albert Einstein : " La connaissance s'acquiert par l'expérience ". Après une présentation du projet par les élèves et professeurs, en mai dernier, en présence du capitaine de frégate Antoine Frenais de Coutard, commandant de l'équipage A de L'Astrolabe, du capitaine de frégate François Ceccaldi, commandant de l'équipage B, et du chef de cabinet, David de Sousa, représentant le préfet, administrateur supérieur des TAAF, les premiers essais se sont déroulés en laboratoire pour tester la résistance au froid, et en mer pour vérifier l’autonomie du matériel, et les modalités de son utilisation par l’équipage de la Marine nationale.
Une fois les réglages terminés, il ne restait plus qu’à procéder à l’embarquement définitif sur l’Astrolabe. L’opération a eu lieu avec deux élèves de "l'atelier des deux infinis" du lycée Roland Garros, Philippe Carret, leur professeur de physique et Albin Périna, marin chargé de prélever les données de manière hebdomadaire sur les liaisons entre la Tasmanie et l'Antarctique.
Les Terres australes et antarctiques françaises, la Marine nationale et l’Académie de la Réunion sont heureuses d’avoir pu concourir à la concrétisation de ce projet scientifique original porté par un établissement scolaire de La Réunion, et qui sera bien une première mondiale dans sa réalisation et les résultats obtenus ainsi que pour une mesure en continu depuis la zone tropicale.
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Employer des mots comme "première mondiale" tend à exagérer outre-mesure (un pléonasme mais il faut bien ça) et donc à dévaloriser la démarche. Je note d'ailleurs un excédent de superlatifs dans ce communiqué de presse. Un peu de modestie et de conscience professionnelle valoriserait davantage ces jeunes car après tout ce n'est pas la première fois que des lycéens partagent des expériences avec le monde scientifique ; ce serait même normal que ça arrive tous les ans. Et tout ceci sans une once de critique envers la sphère enseignante qui a bien du mal à assurer ce qu'on doit à nos enfants avec si peu de moyens et de reconnaissance.