Elle est célébrée ce 9 décembre

La laÏcité, un concept typiquement français à protéger

  • Publié le 8 décembre 2020 à 13:09
  • Actualisé le 8 décembre 2020 à 16:03

Ce mercredi 9 décembre 2020 marque la journée nationale de la laïcité à l'école mais aussi la présentation en Conseil des ministres du projet "confortant les principes républicains", jusque-là appelée "loi contre le séparatisme". Attaquée à plusieurs reprises cette année, le concept, souvent incompris par le reste du monde, est au centre de toutes les attentions. A La Réunion, la ligue de l'enseignement se mobilise afin d'expliquer aux plus jeunes cette valeur fondamentale typiquement française. (photo d'illustration rb / www.ipreunion.com)

L’année 2020 a mis à rude épreuve le concept de la laïcité. Deux attentats perpétrés sur le sol français ont visé directement cette valeur fondamentale de la République érigée en principe constitutionnel depuis 1946. L’attaque de la basilique de Nice qui a fait trois morts et un blessé le 29 octobre dernier et l’assassinat le 16 octobre du professeur d’histoire -géographie Samuel Paty à Conflans-Sainte-Honorine, décapité après avoir donné un cours sur la liberté d’expression et les caricatures de Charlie Hebdo.

Lire aussi : Pour que Samuel Paty ne soit pas mort pour rien

Dans ce contexte, la journée nationale de la laïcité à l’école, le 9 décembre, instituée par le ministère de l’Education nationale au lendemain des attentats de novembre 2015, a une dimension particulière cette année. "Pour marquer le coup", la ligue de l’enseignement réunionnaise et l’union sportive de l’enseignement du premier degré (Usep) ont décidé de se mobiliser plus fortement que d’habitude : "nous avons mis en place tout un programme d’actions dans le cadre de la semaine de la citoyenneté, du 7 au 11 décembre 2020" explique Thierry Grimaud, membre de la ligue.

"Nous avons développé nos activités autour de trois axes : bouger et pratiquer un sport, débattre autour des valeurs de la République et planter un arbre de la laïcité" détaille Thierry. "C’est la première fois que nous organisons quelque chose d’aussi complet, mais nous avions la sensation que c’était important de le faire cette année" ajoute en substance l’organisateur.

- Un concept flou à l’étranger mais assimilé par les petits réunionnais -

Selon le baromètre annuel de l’Observatoire de la laïcité, pour 78% des personnes interrogées en janvier 2020, " la laïcité fait partie de l’identité de la France". Pourtant, ce concept unique suscite de nombreuses incompréhensions dans une grosse partie du monde. "Notre modèle est universaliste et pas multiculturaliste " a expliqué Emmanuel Macron au New York Times. "Dans la société, je me fiche de savoir si quelqu’un est noir, jaune, blanc, s’il est catholique ou musulman, il est d’abord citoyen."

D'après Thierry Grimaud, les enfants réunionnais eux, ont bien assimilé cette notion : "ils comprennent à leur manière le concept de la laïcité et l’appliquent tous les jours en échangeant, en partageant leurs idées". "Ils sont également plus sensibles à cette notion grâce à la télévision : après les différents événements qu’ils voient aux informations, ils se questionnent."

Pour autant, la ligue reste prudente. "Nous devons mettre l’accent sur la laïcité : à La Réunion, malgré un vivre ensemble visible, nous savons que c’est une notion fragile."

Outre la journée nationale de la laïcité, le 9 décembre 2020, 115 ans jour pour jour après la promulgation de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, s’ouvre une nouvelle séquence pour la laïcité française en Conseil des ministres du projet" "confortant les principes républicains", jusque-là appelée "loi contre le séparatisme". Emmanuel Macron avait fixé pour but de "renforcer la laïcité et consolider les principes républicains" lors de la présentation de ce texte le 2 octobre dernier.

vc/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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2 Commentaires
Sceptique
Sceptique
3 ans

Ma mère est réunionnaise et quand on croise des filles voilées dans la rue sur l'île, elle me raconte qu'on n'en voyait pas dans les années 50. La laïcité en matière vestimentaire était beaucoup plus strictement appliquée. Son père était un commerçant chinois de St-Joseph en excellents termes avec les commerçants zarabes du coin. Les filles & les épouses n'avaient pas les cheveux couverts. Ils s'offraient des cadeaux pour l'Eïd & le nouvel an chinois, ma mère & mes oncles jouaient avec leurs gosses. Je n'ai pas d'opinion tranchée sur la question: dans les années 90 au Tampon, je m'entendais très bien avec une camarade de classe qui portait le foulard; une de mes meilleures amies ne le portait pas (chez elle non plus; elle le mettait uniquement pour aller à la mosquée, & elle n'aimait pas ça). Idem pour mes boutiques de fringues de l'époque: les commerçantes musulmanes n'en avaient pas. A la fac du Moufia, pareil, aucune musulmane ne le portait. Alors ça me fait toujours tiquer quand j'entends les défenseurs du voile à la Réunion dire qu'il faut conserver notre tradition multiculturelle.

Santa974
Santa974
3 ans

Tant que nous primerons pas le respect avant tout la France sera contaminé par le démon de l'orgueil.