Ils ne sont pas gratuits

Covid-19 : ce que coûtent vraiment les tests et les vaccins

  • Publié le 2 mars 2021 à 02:59
  • Actualisé le 2 mars 2021 à 06:37

Avec de nombreux tests Covid réalisés tous les jours à La Réunion ainsi que la campagne de vaccination qui a commencé enjanvier, la crise Covid coûte cher à la Caisse générale de la sécurité sociale (CGSS). Car non, les tests ne sont jamais "gratuits", les vaccins non plus. La CGSS prend en effet en charge dans la grande majorité des cas l'ensemble des frais de ces interventions. A date du 23 février 2021, les tests ont coûté à la Sécu 19,3 millions d'euros et les vaccins plus de 7.000 euros. Ces sommes importantes ont été payées par des fonds publics, c'est-à-dire par tout le monde y compris les personnes testées et vaccinées (Photo rb/www.ipreunion.com)

Tests "gratuits", vaccination "gratuite" : depuis des mois maintenant on voit défiler ces annonces de l'agence régionale de santé concernant les opérations de lutte contre le Covid-19 déployées sur le département. A condition de bien venir avec sa carte de sécurité sociale. En effet, les tests comme les vaccins ne sont jamais vraiment gratuits, mais ils sont remboursés et donc pris en charge par la CGSS.

Au 18 février 2021, 467.656 tests PCR ont été réalisés à La Réunion depuis le début de la crise Covid selon Santé publique France. Selon la CGSS, le prix du test RT-PCR dans la nomenclature "s’élève à 52,80 euros pour le département de La Réunion". A date du 23 février, ce sont déja 19,3 millons d'euros (hors geste médicaux) qui ont été déboursés aux professionels de santé pour la réalisation des tests, nous indique la CGSS.

- La vaccination fait grimper la facture -

Les frais Covid ne s'arrêtent pas là puisque depuis le 15 janvier 2021, la vaccination est possible à La Réunion, pour les publics prioritaires. A ce jour, 17.000 personnes ont été vaccinées selon les derniers chiffres données par Martine Ladoucette, directrice générale de l'ARS. L'agence régionale de santé prévoit qu'au 28 février 2021, environ 27.300 vaccins auront été livrés à La Réunion, "pour un minimum de 18.000 personnes différentes qui auront reçu la première dose et d’ores et déjà éventuellement la seconde". Par ailleurs, 38.000 nouvelles doses devraient être réceptionnées d'ici la fin du mois de mars.

Parmi les principes fondamentaux de cette campagne, la gratuité de la vaccination pour les patients prioritaires. Mais c'est bien la CGSS qui prend en charge l'ensemble des frais.

Le prix de cette intervention varie en fonction de la modalité de facturation, à l’acte ou à la vacation, et du professionnel de santé qui la réalise. Ainsi les tarifs sont multiples et variés, s'il s'agit de la vaccination seule, d'un tarif horaire, de médecins libéraux ou non libéraux, si le vaccin est administré en semaine ou le week-end... A La Réunion, les prix peuvent varier du tout au tout, de 6,60 euros la vaccination seule à 105 euros de l'heure, selon un tableau tarifaire fourni par la CGSS et qu'Imaz Press a pu consulter. Des données qui intéressent surtout les professionnels de santé mais qui prouvent bien que non, la vaccination n'est pas gratuite, loin de là.

Au 23 février, la CGSS nous indique avoir remboursé la somme de 7.639,60 euros aux professionels de santé pour la délivrance des vaccins. Attention, il s'agit bien, précise la CGSS, "des gestes médicaux et non du coût de la vaccination totale". Le chiffre s'appuie sur les factures déjà présentées au remboursement. Il faut comprendre en effet que la sécu n'a pas la main sur tout, contrairement à la grippe, nous précise la CGSS, puisque cette vaccination passe "par des circuits spécifiques" gérés sur le plan national.

- Des solutions prometteuses existent -

Plus de 19 millions d'euros pour les tests, 7.000 pour les vaccins... ces chiffres ne viennent pas arranger une situation déjà très dégradée pour la Sécurité sociale. En France, 1,5 milliard d'euros a été prévu pour financer une grande campagne de vaccination dans le budget de la Sécurité sociale 2021, rappelle franceinfo.

Mais le Haut conseil du financement de la protection sociale prévoit un déficit record de 72 milliards d'euros, soit 3,3% du PIB pour l'année 2020. En plus d'une surveillance accrue des éventuelles factures abusives qui peuvent être réalisées par certains professionnels de santé lors des vaccinations, d'autres solutions pourraient permettre de limiter l'impact financier de la crise Covid sur la sécurité sociale.

C'est le cas du RunCov, par exemple, un nouveau test de dépistage du Covid-19, développé à Saint-Pierre. Plus rapide et nécessitant moins de moyens techniques que le test PCR, il pourrait être une solution efficace pour diminuer les coûts de dépistage.

L'équipe de diagnostic du Cirad qui a mis au point cette nouvelle technique se montre plutôt optimiste. "Selon nos estimations et étant donné le peu de moyen que demande RunCov pour réaliser un dépistage, on espère que ce nouveau test Covid sera moins cher que les test PCR" indique à Imaz Press le directeur régional de l'organisme de recherche Eric Jeuffrault. Encore en voie de développement, ce nouveau test devrait faire son apparition dans les prochaines semaines sur l'île, "en guise de complément du test PCR" précise le directeur.

Autre solution très prometteuse, le Cynocov. Ce projet coordonné par le CHU de Bordeaux cette fois a pour ambition d'utiliser des chiens pour détecter les personnes infectées par le Covid-19. Avec une efficacité estimée à environs 95% selon le vétérinaire à l'origine du concept, le professeur Dominique Grandjean, cette technique serait aussi beaucoup moins chère que les tests PCR.  En effet, "le "test chien" reviendrait environ à 1 euro par personne" indiquait le professeur à France Culture.

yb/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Passer à la caisse
Passer à la caisse
3 ans

On passera a la caisse.