Protection des mineurs contre les agressions sexuelles

À La Réunion, 4.000 enfants victimes de violences sexuelles intrafamiliales

  • Publié le 17 mars 2021 à 11:05
  • Actualisé le 17 mars 2021 à 11:18

Ce lundi 15 mars 2021, les députés ont adopté une proposition de loi visant à renforcer la protection des mineurs des agressions et crimes sexuels. Le texte sera prochainement examiné par le Sénat. A La Réunion, 4.000 enfants, seraient victimes de violences sexuelles à l'intérieur de la cellule familiale et il y aurait entre deux et trois enfants par classe victimes d'inceste. Les associations se multiplient contre ces types d'agressions. Pour rappel l'Assemblée nationale a fixé à 15 ans, l'âge en dessous duquel un enfant est considéré comme non-consentant pour un acte sexuel avec un adulte. Un seuil porté à 18 ans en cas d'inceste. (Photo d'illustration rb/wwww.ipreunion.com)

Le message des députés est clair : aucun adulte ne peut se prévaloir du consentement d’un jeune de moins de 15 ans, et de 18 ans en cas d’inceste, sans encourir une peine de 20 ans d’emprisonnement. À La Réunion, l'adoption de cette proposition de loi conforte l'action des nombreuses associations de lutte contre les violences sexuelles.

L’île fait partie des départements où le taux d'agressions est le plus élevé par rapport au nombre d’habitants. Les mineurs sont majoritairement victimes. Ce texte de loi "est une avancée majeure, car un jeune de 14 ans n'a pas forcément conscience d'être victime d'un viol" commente Thérèse Baillif, ancienne présidente du Cevif, (collectif pour l’élimination des violences intrafamiliales). Elle approuve aussi l'une des clauses du texte excluant des poursuites judiciaires dans les cas où l'écart d'âge entre le majeur et le mineur est inférieur à 5 ans. "Aujourd'hui, les jeunes se mettent en couple très tôt, une jeune fille de 14 ans peut avoir une relation amoureuse consentie avec un jeune homme de 18 ans. Il faut faire attention et ne pas se tromper" explique Thérèse Baillif. 

- Un collectif d’aide actif sur les réseaux -

À La Réunion, "4.000 enfants, seraient victimes de violences sexuelles à l'intérieur de la cellule familiale", assure le collectif Eliana. Il y aurait entre deux et trois enfants par classe victimes d'inceste. "Ces faits devraient être considérés comme des crimes à part entière" estime Jessy Yong-Teng, présidente du collectif. "Les enfants sont très jeunes et parfois, elles prennent conscience qu’elles ont subi des abus sexuels beaucoup plus tard, à l’âge adulte" explique-t-elle.

Ces jeunes victimes développent un trouble de la mémoire traumatique. "Le cerveau disjoncte, la mémoire enfouit les mauvais souvenirs dans une partie du cerveau et la verrouille. Ces traumatismes reviennent soudainement à un moment dans la vie de l’individu" détaille la présidente du collectif Eliana. "Ce déni peut durer des années" dit-elle encore. "40% des enfants peuvent avoir une amnésie traumatique" confirme la psychiatre Muriel Salmona.

Le collectif Eliana rassemble une vingtaine d’associations réunionnaises de lutte contre les violences sexuelles. Parmi elle, l’association Me too inceste 974. La page Facebook créée le 28 janvier 2021, permet aux victimes de partager leurs histoires de façon anonyme et de trouver un soutien moral. La communauté compte aujourd’hui 2.191 abonnés et "demande aux Réunionnais de dénoncer l’inceste, le viol et les abus sexuels faites aux enfants, aux ados et aux adultes" termine Jessy Yong-Teng.

mmo/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Patent mode d'emploi
Patent mode d'emploi
3 ans

Parent mode d'emploi.Ensuite, les moyens de contraception existent.