[PHOTOS et VIDEOS] Le rapport de l'enquête sur sa mort n'est pas diffusé (actualisé)

Suicide d'une enseignante en 2020 : le comité à l'origine du document refuse de siéger

  • Publié le 3 juin 2021 à 14:26
  • Actualisé le 4 juin 2021 à 09:37

Ce jeudi 3 juin 2021, l'ensemble des membres représentants du personnel du Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail de l'Académie de La Réunion (CHSCTA) ont décidé de refuser de siéger. Une première depuis la création du comité. En cause : "la position de l'administration rectorale quant à la diffusion du rapport de l'enquête que nous avons effectuée suite au suicide d'une enseignante du Lycée Vue-Belle" dénoncent les syndicats. Le comité a ensuite rejoint l'intersyndicale lors de la manifestation des AESH devant le rectorat qui dénoncent leurs conditions de travail. (Photos vl/www.ipreunion.com)

Un "accident de service", survenu le 2 mars 2020, qui a depuis "été reconnu "imputable au service" par la Commission de réforme" affirme le CHSCTA Réunion. "Une enquête de CHSCT ne s’inscrit pas dans une approche juridique de recherche de responsabilités, car c’est le rôle d’une enquête pénale. Une enquête de CHSCT vise à mettre en évidence les différents facteurs professionnels qui apparaissent susceptibles d’être en cause dans le geste suicidaire. Elle est centrée exclusivement sur l’analyse du travail, de son organisation et des contraintes professionnelles de la victime. Son objectif est d’aboutir à l’élaboration de mesures de prévention visant à éviter la reproduction d’un tel événement, et à réduire ou à supprimer les facteurs professionnels identifiés."

Lors de cette conférence de presse les membres du CHSCTA ont confié ne pas comprendre la décision du rectorat suite à la non diffusion du rapport le 26 mai 2021. Pourtant la rectrice Chantal Manès-Bonnisseau a jugé ce même rapport "équilibré et diffusable" le 4 mars 2021. "La rectrice nous a même félicité pour notre travail" indique un des membres du Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail de l'Académie de La Réunion.

Regardez l'interview de Chrystel Combe, secrétaire académique du CHSCTA lors de la conférence de presse du jeudi 3 juin 2021 sur la diffusion du rapport du comité qui n'a pas eu lieu



Devant le rectorat se trouvent aussi les AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap), qui se mobilisent pour leurs conditions de travail.

Regardez un extrait vidéo de la mobilisation des AESH devant le rectorat



- "Le malaise d'un corps de métier tout neuf" -

Pierre Lepori, coordinateur de l'Ulis professionnel à François de Mahy et délégué pour référents AESH pour le Snalc dénonce " le malaise d'un corps de métier tout neuf". "Les AESH sont pris au dépourvu, le Pial ne répond pas à leurs ententes". Le Pial est le Pôle inclusif d'accompagnement localisé qui coordonne les ressources nécessaires aux élèves en situation de handicap, notamment au niveau des aides humaines, pédagogiques, éducatives pour un accompagner le plus optimalement possible l'élève. Pour Pierre Lepori "le Pial ne sert à rien, il n'est pas très bien organisé et plusieurs de ses objectifs ne sont pas atteints". A savoir "l'écoute des élèves", "le travail nécessaire entre les AESH et le corps enseignant", "des formations inexistantes", et "le malaise d'un corps de métier tout neuf". Regardez l'interview de Pierre Lepori, coordinateur de l'Ulis professionnel à François de Mahy et délégué pour référents AESH pour le Snalc, sur les conditions de travail des AESH



- "Mettre en place un statut pour les AESH" -

Pour Victor Rodrigues, secrétaire adjoint du Snes-FSU Réunion, "il faut que les AESH aient un statut de fonctionnaire de catégorie B". L'intersyndicale dénonce notamment le manque de moyen humain ainsi que le fonctionnement des Pial."Tout ce que font les Pial c'est mettre des AESH sur plusieurs élèves ave des handicaps différents". On veut l'amélioration de leurs conditions de travail et qu'ils aient des salaires décents" indique Victor Rodrigues qui préconise la mise en place "d'un statut qui prévoit l'emploi exact des AESH avec des garanties statutaires".  Regardez l'interview de Victor Rodrigues, secrétaire adjoint au Snes-FSU Réunion, sur les conditions de travail des AESH et leur moblisation devant le rectorat ce jeudi 3 juin 2021.

vl/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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1 Commentaires
Missouk
Missouk
2 ans

J'adore: "Une enquête de CHSCT ne s'inscrit pas dans une approche juridique de recherche de responsabilités, car c'est le rôle d'une enquête pénale. Une enquête de CHSCT vise à mettre en évidence les différents facteurs professionnels qui apparaissent susceptibles d'être en cause dans le geste suicidaire. Elle est centrée exclusivement sur l'analyse du travail, de son organisation et des contraintes professionnelles de la victime. Son objectif est d'aboutir à l'élaboration de mesures de prévention visant à éviter la reproduction d'un tel événement, et à réduire ou à supprimer les facteurs professionnels identifiés."En clair, ça veut dire qu'il y a bien eu un problème mais que le Rectorat n'est responsable de rien!