2.600 emplois créés à La Réunion au premier trimestre 2021

L'économie résiste malgré la crise sanitaire

  • Publié le 8 juillet 2021 à 02:59
  • Actualisé le 8 juillet 2021 à 06:24

L'économie réunionnaise résiste au 1er trimestre 2021 aux nouvelles mesures de restriction sanitaires mises en place à partir de février, indique l'Insee dans une étude publiée ce mercredi 7 juillet 2021. Ainsi, l'emploi salarié continue de croître (+ 1,0 % après + 1,3 % au trimestre précédent), soit une création nette de 2.600 emplois. Le secteur privé porte l'essentiel de cette croissance (+ 1,4 %), en particulier dans les services aux ménages et aux entreprises, la construction et l'industrie. Cependant, certains secteurs souffrent des mesures de restriction, en premier lieu l'hébergement- restauration. Nous publions l'étude ci-dessous (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

La fréquentation touristique est de nouveau en berne à partir de février (motifs impérieux pour voyager). Pour autant, dans l’hébergement-restauration comme dans le commerce ou les transports, secteurs les plus exposés aux restrictions induites par la crise sanitaire, l’emploi résiste grâce au recours aux dispositifs d’activité partielle. En lien avec la bonne orientation de l’emploi salarié, le chômage se stabilise au 1er trimestre et concerne 18 % de la population active, soit une part moindre qu’avant la crise. Bien qu’un peu moins nombreuses que le trimestre précédent, les créations d’entreprises se maintiennent à un niveau très élevé.

Fin mars 2021, 270 200 salariés travaillent à La Réunion, secteurs privé et public confondus. Le nombre d’emplois salariés continue d’augmenter au 1er trimestre 2021, avec 2 600 emplois supplémentaires par rapport au 4e trimestre 2020. Même si cette hausse est moins forte qu’au trimestre précédent (+ 1,0 % contre + 1,3 %), le marché du travail reste bien orienté et résiste pour l’instant aux conséquences des nouvelles restrictions sanitaires en vigueur à partir du 11 février 2021.

De la fin 2019 à fin mars 2021, 6 800 emplois salariés sont créés à La Réunion. Au niveau national, l’emploi n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant la crise sanitaire : fin mars 2021, il se situe à un niveau comparable à celui de début 2019.

- Le nombre d’heures de travail rémunérées pâtit des restrictions sanitaires en avril -

Pour autant, la dégradation de la situation sanitaire en début d’année 2021, qui a entraîné la mise en place progressive de nouvelles restrictions, nuit à l’activité économique dans certains secteurs. Ainsi, le nombre d’heures de travail rémunérées n’augmente que de 3 % en mars, alors qu’en janvier et février il se situait 5 % au- dessus de son niveau de 2019  figure 2.

En avril, du fait du durcissement des mesures sanitaires (couvre-feu avancé à 18 heures, fermeture des bars et restaurants, etc.), le volume de travail rémunéré revient à son niveau de deux ans plus tôt (contre - 8 % au niveau national). L’hébergement-restauration est le secteur le plus concerné : en avril, le nombre d’heures de travail rémunérées baisse de 44 % par rapport à avril 2019. Dans le commerce, il ralentit à + 2 % en avril par rapport à deux ans plus tôt, alors qu’il était en hausse de 7 % en janvier.

- L’emploi salarié privé très dynamique -

Comme au trimestre précédent, le secteur privé porte la dynamique de l’emploi : 2 500 emplois y sont créés au 1er trimestre 2021 (+ 1,4 %). Cette hausse est liée à la forte croissance du nombre d’apprentis, conséquence de la mise en place d’une aide exceptionnelle pour l’embauche en contrat d’apprentissage dans le cadre du Plan de relance de l’économie.

L’emploi public est quasiment stable (+ 100 emplois par rapport au trimestre précédent). Il se situe à un niveau supérieur de 700 personnes à celui d’avant-crise. À La Réunion, fin mars, 11.000 personnes bénéficient d’un contrat aidé " Parcours emploi compétence " (PEC), soit 600 de plus qu’à la fin 2020.

- L’emploi résiste dans le commerce, les transports et l’hébergement-restauration -

La fermeture des centres commerciaux de plus de 20 000 m2 et l’instauration d’un couvre-feu à partir de 22 heures le 11 février, avancé à 18 heures le 5 mars, ont constitué des contraintes fortes pour beaucoup d’entreprises, principalement dans le commerce de détail, l’hébergement-restauration et les transports de voyageurs. Toutefois, l’emploi salarié hors intérim résiste bien dans ces secteurs, qui ont pu recourir aux dispositifs d’activité partielle le cas échéant. Ainsi, dans l’hébergement-restauration, l’emploi salarié hors intérim reste à son niveau d’avant-crise. En mars, 30 % des salariés y sont en activité partielle, compte tenu de la forte baisse de l’activité économique.

Dans le commerce, fin mars 2021, l’emploi salarié hors intérim est quasiment à son niveau de fin décembre 2020. Par rapport à la situation d’avant-crise, 100 emplois salariés ont été créés dans ce secteur. Dans le secteur des transports, 300 emplois sont créés ce trimestre, lui permettant de retrouver son niveau d’avant-crise.

Dans l’ensemble des secteurs (industrie, construction, services), les entreprises réalisent des ajustements de court terme en ayant recours à l’intérim. Après sa chute inédite fin mars 2020 au moment du confinement, l’emploi intérimaire est reparti à la hausse au cours de l’année 2020 jusqu’à dépasser son niveau d’avant-crise. Au 1er trimestre 2021, il recule un peu (- 200 emplois), mais reste légèrement au-dessus de son niveau de la fin 2019.

Au 1er trimestre 2021, 112.400 salariés travaillent dans les services non marchands (enseignement, administration publique, santé ou action sociale). Ces personnes travaillent majoritairement dans le public (80 %), mais peuvent également exercer dans le privé (activités de soutien scolaire, enseignement de la conduite, médecin, etc.). Pour le 3e trimestre consécutif, l’emploi augmente dans ce secteur (+ 0,5 %, soit + 600 emplois), mais à un rythme moins soutenu qu’au cours du trimestre précédent (+ 1,2 %). Par rapport à fin 2019, 2 300 emplois sont créés, essentiellement dans les secteurs de la santé et du social.

- Le chômage reste en dessous de son niveau d’avant-crise -

À La Réunion, au 1er trimestre 2021, le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) s’établit en moyenne à 18 %. En lien avec un emploi salarié qui reste bien orienté, il se stabilise, deux points au-dessous de son niveau d’avant crise et dans la continuité d’une baisse initiée en 2018  figure 4. Au niveau national, le chômage concerne 8,1 % de la population active au 1er trimestre 2021.

- Les autorisations de construire en hausse grâce aux logements individuels -

En un an, d’avril 2020 à mars 2021, 7 700 logements sont autorisés à la construction à La Réunion (+ 4 % par rapport à la période avril 2019-mars 2020) Les autorisations de construire des logements individuels augmentent (+ 8 %), tandis que les projets de construction de logements collectifs reculent (- 3 %).

En France, les autorisations de construire baissent de 16 % sur la période, les logements collectifs étant les plus touchés. À La Réunion, au cours des douze derniers mois, les ouvertures de chantiers de logements (6 100) chutent de 3 %. Cette baisse concerne autant le logement individuel que collectif. La tendance est la même au niveau national (- 4 %).

- La fréquentation touristique toujours en berne -

Au 1er trimestre 2021, à La Réunion, les hôtels et autres hébergements collectifs touristiques totalisent 318 000 nuitées (- 11 % par rapport au 1er trimestre 2019). Après une année 2020 lourdement impactée par la crise sanitaire, la fréquentation touristique repart à la hausse en janvier (+ 5 % par rapport à
janvier 2019). Mais elle chute à nouveau en février (- 22 % par rapport à la situation un an plus tôt) et en mars (- 19 %), du fait de la remise en place des motifs impérieux pour entrer sur l’île, qui limite très fortement l’arrivée de touristes extérieurs. La baisse du chiffre d’affaires des hôtels est d’environ 20 % également en février et mars  figure 5.

La baisse de la fréquentation touche particulièrement les établissements économiques (- 42 %). Ceux de catégories supérieures (3, 4 ou 5 étoiles) tirent en revanche leur épingle du jeu (+ 6 %), grâce notamment à une fréquentation record en janvier, qui compense largement les baisses de février et de mars.
Avec 54 % de chambres occupées, le taux d’occupation diminue de 8 points par rapport au 1er trimestre 2019. Il recule de 12 points en février et de 15 points en mars, alors qu’il progresse de 4 points en janvier.

En février, le chiffre d’affaires des restaurants est comparable à celui de février 2019 en dépit de l’instauration d’un couvre-feu à 22 heures dans plusieurs communes. Mais le renforcement des restrictions en mars (couvre-feu à 18 heures dans toute l’île) entraîne un net recul de leur activité (- 26 % en mars 2021 par rapport à mars 2019).

De leur côté, les loueurs de voitures maintiennent leur chiffre d'affaires en janvier. Moins impactés que les hôtels et restaurants, ils pâtissent du manque de touristes extérieurs à partir de février, ce qui entraîne un recul de leur chiffre d’affaires de 8 % en février et mars.

- Les créations d’entreprises restent à un niveau très élevé -

Au 1er trimestre 2021, 2 500 entreprises sont créées à La Réunion dans l’ensemble des secteurs marchands non agricoles. Ce nombre reste très élevé, même s’il se réduit légèrement par rapport au

4e trimestre 2020 (- 3 %) ; il avait augmenté au cours des deux trimestres précédents. Au niveau national, la création d’entreprises progresse de 2 % sur le 1er trimestre de l’année.

Les créations d’entreprises augmentent uniquement dans le secteur du " commerce, transports, hébergement et restauration " à La Réunion (+ 5 %). Avec 900 nouvelles entreprises, celui-ci atteint ainsi son niveau le plus haut. Dans les autres secteurs, la création d’entreprises est en repli, en particulier dans la construction et l’industrie (- 17 %).

Par rapport au 1er trimestre 2020, les créations d’entreprises augmentent de 28 % à La Réunion et de 31 % au niveau national. Les immatriculations sous le statut de micro-entrepreneurs augmentent très fortement (+ 62 %), de même que celles des sociétés (+ 27 %). À l’opposé, les créations d’entreprises individuelles classiques sont moins nombreuses (- 33 %).

guest
1 Commentaires
john
john
2 ans

C'est des chiffres qui sont faux Il faut dire que le chômage augmente en masse et les entreprises sont entrain de fermés une par une lol Des mensonges de l'État français