Financé par la commune de Saint-Denis et Pôle-Emploi

Pass'Animation : un dispositif pour former de futurs animateurs

  • Publié le 11 juillet 2021 à 02:59
  • Actualisé le 11 juillet 2021 à 07:38

26 jeunes de Saint-Denis ont pu bénéficier du dispositif "Pass'Animation", une première à La Réunion. Développé par la ville et financé par Pôle-Emploi, ce dispositif permet à tous les jeunes déjà engagés dans une association de la ville de bénéficier d'une formation rémunérée, avec à la clé le diplôme du brevet d'aptitude aux fonctions d'animateurs (BAFA). Du 5 au 9 juillet 2021 ils ont débuté la première étape de la formation. (Photo : jb/www.ipreunion.com)

"Le brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur (BAFA) est une formation diplômante qui permet de travailler avec des enfants âgés de 3 à 17 ans. C'est une formation enrichissante qui me permet de concrétiser mes projets professionnels" raconte Caroline,  une jeune dyonisienne de 25 ans, déjà engagée dans un service civique. "Pour ma part, cela fait trois ans que je travaille dans l'animation, j'ai vraiment eu un déclic lors de mon service civique. Ce diplôme est vraiment la clé pour la suite ma vie professionnelle."

Comme Caroline, 25 autres jeunes entre 17 et 25 ans ont pu profiter du "Pass'Animation", développé par la ville de Saint-Denis et financé par Pôle-Emploi. Un dispositif inédit sur l'ile de La Réunion. 

La formation est rémunérée : une réelle opportunité pour les jeunes. "Nous leur proposons de passer leur BAFA gratuitement en échange de 100 heures de leur temps pour une association de leur choix", note Ericka Bareigts, la maire de la ville. Pour Barnabe Proudhom, le responsable de l'agence de Pôle-Emploi de Saint-Denis, ce dispositif permet sur le long terme de créer de l'emploi. "Cela a pour objectif de favoriser l'insertion sociale des jeunes dans notre société, mais aussi de conforter leur engagement pour la ville", affirme ce dernier. Ericka Bareigts explique le dispositif, écoutez : 

Ces futurs animateurs n'ont pas été choisi par hasard. C'est leur détermination et leur motivation qui ont payé. "Tous ces jeunes ont été sélectionnés parce qu'ils sont déjà bénévoles dans des associations qu'elles soient sportives, cultuelles ou plus précisément celles qui touchent à l'éducation populaire. Pour le recrutement, on a créé tout un 'écosystème jeunesse' où il y a un certain nombre d'associations de quartier. C'est ces associations qui nous ont dit : ce jeune est gaillard et nous souhaitons le rendre éligible au Pass'Animation", raconte Matieu Accot, le directeur jeunesse de la ville de Saint-Denis.

La première promotion a débuté la formation ce lundi 5 juillet 2021 et s'est terminée ce vendredi 9 juillet. La formation se fait en trois phases : la première dure sept jours et est essentiellement théorique. "Durant cette semaine, nous avons fait essentiellement de mise en situation. Nous nous mettons dans des situations extrêmes afin d'être préparé au pire. Nous apprenons aussi à animer des activités pour toutes les tranches d'âge. Nous faisons également des retours sur expérience après chaque activité, c'est important pour pouvoir se remettre en question" illustrent Amélie et Sophie, deux futures diplômées.

Ce mercredi 7 juillet, les jeunes étaient en train d'animer une "balle au prisonnier". C'est sur la comptine "un régiment de fromage blanc" qu'ils ont accueilli les élus, regardez :

Les deux secondes étapes seront des "stages pratiques" : "le premier stage pratique est de 14 jours. Lors de ce stage, les jeunes sont en immersion dans la structure de leur choix et travaillent en tant qu'animateur, le second, de sept jours, est un stage d'approfondissement qui permet de se spécialiser dans un domaine de leur choix. Cela peut être "surveillant de baignade" ou encore "assistant sanitaire"." raconte Cyril Conradi, coordinateur du comité régional des associations jeunesses et de l'éducation populaire (CRAJEP).

- Une réelle opportunité professionnelle - 

"C'est une expérience très enrichissante, et c'est surtout une grande opportunité. La formation BAFA coûte cher normalement. De plus cela me conforte dans l'idée de travailler avec les enfants plus tard", raconte avec fierté Zabibou Moussa, la première personne à s'être inscrite. Amélie a quant à elle toujours voulu travailler avec les enfants, mais n'a jamais eu de "réelles expériences", c'était donc "une chance" pour elle. "Là on apprend vraiment à redevenir enfant, à se mettre à leur place. C'est super intéressant d'être dans une situation comme ça. " Elle s'exprime quant à son avenir professionnel, écoutez :

Pour d'autres, avant d'être un accomplissement professionnel, cette formation est surtout une réussite personnelle. C'est notamment le cas de Sophie qui a su gagner en confiance en elle. "Cela m'a beaucoup enrichi. Etant très timide, j'ai appris à m'exprimer devant un public, maintenant je suis plus sûre de moi, à la fois avec les adolescents, mais surtout avec les enfants" raconte-t-elle. Elle ajoute :"j'ai appris beaucoup sur l'enfant, sur ce qu'il faut dire, ce qu'il ne faut pas dire, les bons gestes à adopter face à eux ... on a appris à gérer les situations délicates, par exemple quand les enfants vont poser des questions hors du commun..." 

Pour mettre à bien ce projet, 160 agents communaux ont été mobilisés. Pour l'heure, les élus tiennent à rappeler que ce dispositif est en phase d'expérimentation.  

jb/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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