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PMA : "j'avais un sentiment de culpabilité, l'origine de l'infertilité c'était moi"

  • Publié le 1 août 2021 à 13:19

A 22 ans, Anastasia Lenepveu est enceinte après avoir bénéficié d'une assistance médicale à la procréation (AMP), aussi appelée procréation médicalement assistée (PMA). Atteinte d'endométriose, la jeune femme essaie de tomber enceinte depuis plus de quatre ans. Après 21 semaines de grossesse, elle raconte les difficultés rencontrées et la joie au moment de lire son test positif. Rencontre. (Photos mm/www.ipreunion.com)

Anastasia Lenepveu est atteinte d'endométriose. Une maladie gynécologique dont on parle de plus en plus aujourd'hui, qui ne caractérise par la présence de tissus formés de cellules de muqueuse utérine, mais en-dehors de l'utérus. La Saint-Louisienne a été diagnostiquée en "stade 4", soit le plus élevé de la maladie. A 22 ans, elle a déjà subi trois chirurgies.

Autre raison la poussant à faire un parcours en PMA, le syndrome des ovaires polykystiques - les ovaires sont alors remplis de kystes -, qui peut entraîner une absence d'ovulation.

- Un vrai combat pour la vie -

Désirant un enfant avec son compagnon, Anastasia Lenepveu a souhaité bénéficier d'une assistance médicale. Démarré en 2017, son parcours a duré plus de de quatre ans. "J'ai fait trois inséminations artificielles à Saint-Pierre, trois autres au centre du Port" raconte-t-elle.

Quatre années durant lesquelles il a fallu s'accrocher malgré les difficultés. "Il y a eu des moments de dépression, on ne comprend pas pourquoi on n'y arrive pas, pourquoi ça peut paraître aussi simple pour les autres de tomber enceinte, et pour nous non. Le pire c'est que quand je suis arrivée en AMP, on m'a dit que j'étais jeune, et que ça fonctionnerait très vite. Le problème c'est que ça a pris des années" raconte-t-elle.

C'est un combat pour donner la vie qui se met alors en place, avec des traitements lourds. "Ce sont des injections tous les jours dans le bas ventre, j'ai eu certains produits avec deux injections à faire dans la même journée." Parallèlement, l'endométriose ne disparaît pas pour autant. "La maladie progresse avec des traitements hormonaux. J'ai eu l'apparition de nodules, j'ai dû marcher avec une canne, j'ai perdu du poids…" se souvient-elle.

- "Un sentiment de culpabilité" -

Le parcours de PMA ou AMP n'est pas évident y compris pour le couple, raconte Anastasia Lenepveu. "J'ai eu un sentiment de culpabilité, parce que mon compagnon a réussi à être papa naturellement une première fois, et avec moi ça ne fonctionnait pas. Donc on peut se dire : si avec moi ça ne fonctionne pas, pars faire ta vie ailleurs, puisque l'origine de l'infertilité c'est moi."

La jeune femme ne cache pas des moments de tension dans le couple, quelques moments de disputes, des remises en question.

- Se préparer aux réalités de la grossesse -

Anastasia Lenepveu se rappelle bien le jour où elle a lu le résultat positif sur son test de grossesse. "J'ai fait un premier test qui était positif mais je n'y croyais pas. J'en ai refait deux dans l'après-midi mais je n'y croyais toujours pas. J'étais censée attendre 10 jours pour faire ma prise de sang mais je n'arrivais pas à attendre !" Quand elle reçoit ses résultats, elle réalise enfin. "J'étais dans la rue à ce moment-là, j'ai failli tomber dans les pommes !"

Malgré la joie d'être enfin enceinte, la jeune femme ne cache pas les déboires de ses débuts de grossesse, particulièrement difficiles. "J'ai eu des vomissements intenses pendant 4 mois et demi, deux hospitalisations, j'ai perdu 12 kilos… Je ne mangeais que du riz blanc et des tomates crues, j'avais peur que le bébé meure parce que je ne mangeais pas assez" raconte-t-elle.

Après le rêve et les projections, la réalité prend place, parfois plus violente que ce à quoi on se prépare. "C'est un parcours tellement difficile la PMA que quand on est enceinte, on se dit que ça va être idyllique. Je me disais : ce sont les symptômes… Mais à un moment donné, quand on vomit sur les portes, les murs, les tapis… bon, on voit les choses différemment."

Ce n'est pas pour autant qu'Anastasia Lenepveu est découragée. "Après la naissance, j'ai prévu de ne pas reprendre de contraception, au cas où un deuxième décide de venir de lui-même…" Et s'il faut refaire une PMA, elle ira. Lors de la première, 15 de ses embryons ont été congelés, en prévision.

Aujourd'hui la Saint-Louisienne ne regrette absolument rien et appelle les femmes désirant suivre un parcours de PMA à "se faire confiance, écouter son instinct… il faut se donner du temps et de l'espace, quitte à prendre des pauses pendant son parcours".

Notre interview en vidéo à retrouver ici :

mm/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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3 Commentaires
susette
susette
2 ans

Grâce à la mère porteuse du groupe de reproduction humaine de Feskov en Ukraine, ma fille est également née. J'étais très inquiète, je pensais même qu'elle ne me ressemblerait pas, mais quand je l'ai vue, j'ai réalisé que c'était le plus beau cadeau que la vie m'avait fait.

Jose
Jose
2 ans

A 22 ans la jeune femme essaie de tomber enceinte depuis plus de quatre ans.Un erreur sur l'âge, ou le délai, non '

974
974
2 ans

Courage à vous.