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"L'onglerie, c'est allier une passion à un métier"

  • Publié le 8 août 2021 à 17:49

Dans sa boutique de Saint-Paul appelée "Beauty Nails", Aurélie Técher forme ses élèves à l'onglerie. Un métier en vogue à La Réunion mais qui requiert technique et précision. Sa passion pour les ongles artistiques a poussé Aurélie Técher à se lancer dans les compétitions. Maintenant elle y porte ses apprenties, qui ont récemment terminé 1ère et 2ème lors d'un championnat en Suisse. (Photos mm/www.ipreunion.com)

Cela fait maintenant 12 ans qu'Aurélie Técher est formatrice en onglerie. "Je ne me voyais pas faire autre chose" nous raconte-t-elle au milieu de sa boutique devenue également lieu de formation. "C'est un métier très manuel, très pratique."

Et si aujourd'hui elle mêle le pratique à l'artistique, Aurélie Técher aime l'aspect "mathématique" de l'onglerie, le secret de la précision. "Tout est une question de calculs. Pour un portrait par exemple, on va le miniaturiser pour s'adapter à la taille de la capsule. Si on ne sait pas dessiner, ou si on n'est pas à l'aise avec un crayon, il y a des mesures, des petites choses pour réaliser le même modèle."

Regardez l'interview d'Auréliée Técher

 

- La technique avant tout -

L'art est venu plus récemment, avoue la formatrice. "Je ne suis pas artistique de base, quand j'avais des cours d'arts plastiques je rendais feuille blanche" raconte-t-elle. "Là je vais prendre une photo, comme un papillon, et essayer de le reproduire de façon réaliste. Il faut toujours venir avec une idée, une photo, et ensuite c'est de la technique."

C'est d'ailleurs ce qu'elle apprend à ses élèves. Ses cours, "c'est comme à l'école : pour apprendre à mon élève ce qu'elle doit faire, il faut qu'elle comprenne, de A à Z, pourquoi poser un gel, un chablon…". Le chablon, ce papier forme, "un support qu'on va venir fixer sous l'ongle pour réaliser une forme, une amande, un carré ou ce qu'on veut" définit la formatrice, très pédagogue. Son savoir-faire, elle l'a également mis au service de sa propre marque : HC Beauty Nails.

- Trois jours pour un ongle artistique -

Aujourd'hui Aurélie Técher a une nette préférence : l'artistique. "Pour obtenir des ongles qui font 19 cm ou plus, on va intégrer une aiguille pour avoir quelque chose de plus fin et plus long. Là-dedans je m'éclate" explique-t-elle. Il faut compter en moyenne trois jours minimum pour réaliser un ongle artistique. "C'est quelque chose qui me passionne et me pousse dans mes limites."

Bien entendu, ce type de manucure est difficile à porter au quotidien. "Vous avez l'artistique avec une forme pas très longue, pour celles qui sont habituées. Et vous avez l'artistique avec l'aiguille pour la compétition, pour montrer les techniques qu'on sait faire, et là on peut participer à des championnats" indique-t-elle.

- Sur le podium -

Son premier championnat remonte à 2018. "Je n'étais pas du tout prête" se souvient-elle. "A l'époque j'avais fait venir une formatrice de Russie, pour passer 15 jours à La Réunion. A la fin elle m'a dit qu'il y avait un championnat en Suisse et m'a dit qu'elle sentait que j'en étais capable. Je suis une challengeuse, j'aime bien ça les compétitions" raconte-t-elle.

L'expérience fut une réussite : Aurélie Técher a fini deuxième sur le podium, elle qui n'avait que très peu d'expérience à côté de ses rivales. Depuis, celle qui a également remporté le championnat de Prague dans trois catégories, envoie ses élèves en compétition. Ce fut le cas cette année en Suisse, sur un thème Charlie Chaplin. "Les filles ont tout donné : elles étaient stressées mais confiantes et elles ont réussi à décrocher la première et la deuxième place sur le podium" raconte la formatrice, très fière de ses élèves.

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- L'onglerie "ouverte à tout le monde" -

Aujourd'hui Aurélie Técher a un message pour les passionné.e.s d'onglerie : "c'est un métier touchable facilement. Tout le monde peut le faire, maintenant on le fait bien ou pas. L'ongle c'est vivant il faut faire attention. Il faut faire un travail propre" reconnaît-elle.

Le métier accueille de plus en plus d'hommes, observe-t-elle, notamment dans les rangs de ses élèves. "Parfois les hommes sont beaucoup plus minutieux que les femmes" ajoute-t-elle. "L'onglerie, il faut le faire si c'est un rêve. C'est une passion alliée à un métier. Au début quand je commençais : on me disait "mais tu crois vraiment que c'est un métier de faire les ongles ?" Eh bien oui, aujourd'hui c'est un métier de faire les ongles."

mm/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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