
Imaz Press : Comme chaque année, le 9 septembre, c'est la Journée mondiale de sensibilisation au SAF. Qu'avez-vous prévu pour cette journée ce jeudi ?
Thierry Maillard : Comme l'année dernière, nous sommes contraints par la crise sanitaire. En 2020 nous n'avions que très peu de monde aux ateliers maintenus, et de nombreux autres avaient dû être annulés. Nous n'organiserons pas de grand événement mais des opérations sont tout de même prévues ce jeudi (cafés, villages préventions, expos... ndlr). Cette année, nous mettons plutôt l'accent sur la prévention dans les lycées via une campagne d'affichage. Nous organisons aussi des forums santé sur le problème de l'alcool, la grossesse mais aussi les violences intra-familiales.
A quel point La Réunion est touchée par le syndrome d'alcoolisation fœtale ?
Selon Santé publique France, nous sommes à 1,22 naissance concernée pour 1.000 soit 16 enfants par an en moyenne. La moyenne nationale est de 0,48. Ça fait donc de La Réunion la plus touchée en France.
Source : Santé publique France
Comment de naissances SAF enregistre-t-on alors ?
Ce qu'il faut rappeler c'est qu'il y a SAF et troubles du SAF ce qu'on appelle TSAF. Les enfants diagnostiqués "SAF" le sont directement à la naissance. Mais parfois tous les critères ne sont pas réunis, que ce soit la dysmorphie ou les atteintes cérébrales… Dans ce cas on parle donc de TSAF. Et là on estime que l'on a à La Réunion un enfant concerné tous les deux jours. La moyenne n'est donc plus de 1,2 pour 1000 mais de 1,2%...
A quoi cela est-il lié selon vous ?
Au-delà du problème d'alcool, c'est aussi parce qu'on en parle plus ici. Sur certains de mes déplacements en Métropole je vois bien que tous les praticiens ne se penchent pas sur ce syndrome, il n'y a pas suffisamment de remontées. A La Réunion, c'est davantage visible.
Pensez-vous que l'on puisse craindre une hausse des cas de SAF à cause du Covid-19 ?
Déjà avec le confinement ou le couvre-feu, on sort moins, ce qui entraîne aussi une baisse du suivi médical, surtout chez les plus fragiles. Et si on a la bouteille facile, la hausse du stress provoque en effet une sur-alcoolisation, c'est d'ailleurs ce qu'a remarqué Addiction France suite aux confinements.
Que dire à une femme qui apprend tout juste qu'elle est enceinte et qui a bu durant les premiers jours ?
Dans les 15 premiers jours, il y aura un suivi attentif. Techniquement il y a peu de chances qu'il y ait un impact durant la première semaine de grossesse. Il faut de toute façon essayer de ne pas boire d'alcool quand on essaie de tomber enceinte.
Une faible consommation d'alcool est-elle dangereuse durant une grossesse ?
Nous ne sommes pas tous égaux, ce n'est pas automatique, mais la recommandation nationale est : zéro alcool pendant la grossesse. Un verre n'est jamais sans danger. Vous ne donneriez pas un verre d'alcool à un enfant de 2 ans. Eh bien ce n'est pas parce que ça se passe dans le ventre que le bébé est protégé.
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Pour toute question auprès de SAF Océan Indien vous pouvez composer le 0262 550 525 ou contacter l'association sur sa page Facebook.
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