Charge mentale

La contraception ne devrait pas être (uniquement) une affaire de femmes

  • Publié le 26 septembre 2021 à 10:27

Comme chaque année, le 26 septembre est marqué par la journée mondiale de la contraception. Le sujet semble toujours aussi complexe malgré que nous soyons en 2021. Plus étonnant encore, en 2021, le sujet semble toujours être uniquement l'affaire des femmes (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Le 14 septembre dernier, le ministre de la Santé Olivier Véran annonçait que la contraception sera prise en charge pour toutes les femmes jusqu'à leurs 25 ans à partir de 2022. Derrière cette annonce qui se voulait certainement bienveillante, plusieurs voix se sont élevées, notamment du côté des militant.e.s féministes, pour poser une question des plus pertinentes : pourquoi 25 ans, et pourquoi uniquement les femmes ?

Depuis l'apparition et la démocratisation des contraceptifs, toute l'attention semble avoir été portée du côté de l'utérus. Un choix curieux, quand on sait que ce dernier ne peut concevoir que quatre à cinq jours par mois, sur une durée qui s'étend en moyenne des 13 aux 45 ans. Parallèlement, l'appareil reproductif masculin est actif sept jours sur sept, 24 heures sur 24, et ce de la puberté jusqu'à la mort. Pourquoi revient-il donc aux femmes – et aux personnes dotées d'un utérus – de prendre toutes les responsabilités concernant la contraception ?

Une question d'autant plus pertinente lorsque l'on sait qu'une grande partie de ces contraceptifs représentent de nombreux dangers pour la santé, tout particulièrement les dispositifs hormonaux. Dans les cas les plus graves, la pilule, l'anneau ou encore l'implant peuvent être à l'origine d'infarctus, d'accidents cardio-vasculaires ou encore de thromboses.

Mais sans même aller chercher de ce côté-là, la liste des effets secondaires probables – et régulièrement observés – a de quoi faire tourner la tête. Migraines, troubles de l'humeur, dépression, anxiété, irritabilité, maux de tête, perte de libido, douleur aux seins, vertiges, perte de cheveux, apparition de poils…Les effets secondaires sont nombreux, connus, et affectent de nombreuses personnes ayant choisi une contraception hormonale.

Curieusement, alors que la pilule contraceptive masculine est en développement depuis plusieurs années désormais, aucune commercialisation n'est à l'ordre du jour. En cause : la liste des effets secondaires qui seraient trop conséquentes. En y regardant de plus près, il s'agit en réalité des mêmes effets secondaires que pour les femmes. Ironique vous avez dit ?

Le choix de rendre la contraception gratuite uniquement pour les jeunes femmes n'est pas anodine. Il renvoie une nouvelle fois ces dernières à leur responsabilité face à la grossesse, sans jamais interrogée celle des hommes. Certes, depuis 2018, certains préservatifs peuvent eux aussi être remboursés par l'Assurance maladie. Mais qui s'embête réellement à aller chez le médecin pour se faire prescrire une boîte de préservatif ?

Pourquoi les autorités sanitaires ne communiquent-elles pas sur les solutions existantes pour les hommes ? La vasectomie, qui peut être réversible contrairement à ce que l'on peut dire, mais aussi la contraception thermique existent aujourd'hui. Ce sont des solutions qui ne conviendront probablement pas à tous, mais elles ont l'avantage d'exister. Peut-être serait-il temps de tenter d'inclure ces dernières dans le processus d'apprentissage d'éducation sexuelle. Après tout, il faut être deux pour concevoir un enfant.

as/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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2 Commentaires
pascal
pascal
2 ans

Pour ceux que la contraception masculine interpelle il existe ce site qui peut nous aider à mieux comprendre http://www.contraceptionmasculine.fr/toute ces charges que les hommes, la société, imposent au femme en matière de vie sexuelle ne peuvent-elles pas être partagées'

Jeanbon
Jeanbon
2 ans

Sinon, il y a Findus !