
Si le gouvernement indique que ces assises se déroulent avec "l’ensemble des acteurs concernés", la CFDT Santé, Solidaires Sud, la CGTR et le Syndicat national des psychologues ne semblent pas du même avis. "Le gouvernement ne discute qu'avec les organisations de son choix, et refuse de considérer les liens entre conditions d'exercice en libéral et la situation dans les différents services publics médico-sociaux de l'île" dénonce l'intersyndicale.
"Nous avons appris par les Assises qu'une loi était en préparation pour que les psychologues soient officiellement remboursés à hauteur de 22 euros par consultation, ce qui est inadmissible ! Les libéraux ne veulent pas être paramédicalisés comme le sont les kiné par exemple, nous venons des sciences humaines, nous n'avons pas une formation médicale" détaille Claudie Abounassar, psychologue et membre du SNP. "Nous refusons cette démarche du gouvernement" ajoute-t-elle.
La problématique du remboursement des consultations est dénoncée notamment car les patients devront désormais passer par un médecin généraliste afin de se faire prescrire une consultation remboursable. "Cela complexifie le parcours de soin, alors qu'il est déjà assez compliqué aujourd'hui" assure la syndicaliste.
Le souhait d'une création d'un Ordre national des psychologues est par ailleurs dénoncée par le syndicat, dont l'antenne réunionnaise a été créée en août dernier. "Nous sommes opposés à ce que le gouvernement décide comment ordonner notre profession, nous souhaitons qu'une institution paritaire soit créée pour représenter la pluralité des techniques de psychothérapie" explique Claudie Abounassar. Regardez :
"On est quand même particulièrement déçus de n'être que très peu sollicités pour ces Assises, c'est ça qui nous met particulièrement en colère aujourd'hui" souligne Kim Schaffhauser, psychologue au CHU de La Réunion.
"L'accès à la santé mentale est quand même assez compliqué, on est pas suffisamment nombreux pour prendre en charge correctement tout le monde. On peut avoir des listes d'attente de plus d'un an parfois" regrette-t-elle. "Cela laisse le temps aux troubles de se cristalliser, pourtant nous avons les outils nécessaires pour prendre en charge les patients, il faut simplement les renforcer" analyse-t-elle par ailleurs. Des recrutements massifs de psychologues dans les institutions, mais aussi l'allongement des études sous la forme d'un doctorat professionnalisant sont donc réclamés par le SNP.
Les professionnels souhaitent finalement être reconnus dans leurs fonctions et être entendus lors des Assises. "Des décisions sont prises sans que les principaux intéressés soient écoutés" regrettent les manifestants. "On a continué à faire notre travail avec la crise sanitaire, on continue de le faire aujourd'hui, et on continuera à le faire dans l'avenir. Maintenant, on devrait pouvoir décider des modalités de prise en charge de nos patients" conclut Kim Schaffhauser.
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3 Commentaire(s)
Ce dispositif non concerté rend la prise en charge plus lourde et pénalise l'ensemble des acteurs concernés.