[VIDÉOS] Le tribunal rendra sa décision le 4 novembre

Injures raciales publiques : 25.000 euros d'amende requis contre Brigitte Bardot

  • Publié le 8 octobre 2021 à 03:00
  • Actualisé le 8 octobre 2021 à 07:04

La star des sixties et présidente de la Fondation à son nom a été jugée ce jeudi 7 octobre 2021 au tribunal judiciaire de Champ Fleuri pour injures raciales et publiques. Le parquet a requis 25.000 euros d'amende à son encontre. Son attaché de presse, Bruno Jacquelin, était quant à lui jugé pour complicité. C'est lui qui a diffusé la lettre ouverte adressée au préfet en mars 2019 valant à Brigitte Bardot ce procès. 5.000 euros d'amende sont requis contre lui. Dans son courrier de l'époque, la défenseuse de la cause animale avait qualifié les Réunionnais "d'autochtones qui ont gardé leurs gènes de sauvages", de "population dégénérée" aux "réminiscences de cannibalisme" vivant dans "l'île du diable". Le tribunal rendra sa décision le 4 novembre prochain. (Photo AFP)

C'est un "racisme évident" qu'ont souhaité dénoncer les avocats des parties civiles ce jeudi 7 octobre au tribunal. Dans les rangs des plaignants, SOS Racisme, la Ligue des droits de l'homme, la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme), le Mrap (Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples) mais aussi la Fédération des associations et groupements religieux hindous et culturels tamouls de La Réunion et le député Jean-Hugues Ratenon.

- "Pensée colonialiste" -

Deux absents ont été remarqués dans la salle d'audience : Maître François-Xavier Kelidjan et Maître Aurélien Boulanger, respectivement avocats de Brigitte Bardot et Bruno Jacquelin, son attaché de presse à la Fondation. Maître Alex Vardin pointé du doigt un "mépris total" de la part de ses confrères parisiens. "On a eu une perte de temps, un an ! C'est du n'importe quoi !" s'est-t-il exclamé.

Déplorant lui aussi l'absence des deux avocats, Maître Fabrice Saubert a rappelé que Brigitte Bardot "n'en est pas à sa première condamnation pour injure raciale". Le terme sauvage, utilisé dans la lettre, "marque une forme de frontière entre l'humanité et l'animalité, l'auteure a sans doute souhaité faire allusion à l'époque coloniale, avec cette idée d'éduquer le sauvage". Pour l'avocat il n'y a nul doute que ce courrier montre "une attitude d'hostilité répétée" à laquelle s'ajoute "une profonde ignorance de l'histoire de La Réunion" lorsque Brigitte Bardot évoque les "réminiscences de cannibalisme" des Réunionnais.

Un argument auquel adhère son confrère Alex Vardin. "Elle est inculte, ignare, il faut le dire. Elle parle de réminiscences de cannibalisme, là ce sont des réminiscences de pensée colonialiste ! On est en 2021 ça suffit." Une sensation partagée par son client, le député Jean-Hugues Ratenon.

- Un courrier prémédité et rendu public -

Une lettre "pour faire du mal" qui a bénéficié d'une prémiditation évidente, pour les trois avocats représentant les parties civiles. "Quand on est intelligent, on réfléchit à ce qu'on écrit, là c'est de la bêtise !" a fustigé maître Alex Vardin.

Maître Philippe Pressecq a quant à lui insisté sur le caractère "public" de cette injure raciale : "une lettre ouverte est destinée à être lue". "On reste saisi devant cette avalanche d'injures" a-t-il ajouté. L'occasion de déclarer, au nom des de SOS Racisme, de la Licra et du Mrap qu'il représente : "je voudrais tant que nous n'existions plus, car si nous sommes là c'est à cause de gens comme madame Bardot".

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- La détresse animale, "une réalité à La Réunion" -

Autant de reproches "injustifiés" selon Maître Catherine Moissonnier, avocate assurant la défense de Brigitte Bardot et de Bruno Jacquelin à la place de ses collègues parisiens ce jeudi. "Le pire des criminels ne mérite pas les mots employés tout à l'heure. Aujourd'hui quand j'entends les sommes réclamées mais on se moque du monde."

Son argument : le courrier n'a pas été adressé à l'ensemble des médias, mais à un groupe défini, et tous les médias de l'île ne l'ont pas publié. L'occasion de défendre également Bruno Jacquelin, attaché de presse de la Fondation Brigitte Bardot. "L'élément de publicité fait défaut" a insisté l'avocate.

Brigitte Bardot a déjà écrit au préfet dans le passé, a-t-elle rappelé, "mais a-t-elle été condamnée pour ces autres lettres ? Non". C'est l'émotion qui a primé pour la défenseuse des animaux, a martelé son avocate en lisant les excuses diffusées par l'intéressée peu de temps après le tollé provoqué par la lettre. Au coeur de ce courrier, avant tout, la détresse animale, "c'est une réalité à La Réunion" a affirmé maître Catherine Moissonnier.

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Maître Moissonnier demande la relaxe de Brigitte Bardot et celle de Bruno Jacquelin. La procureure Bérengère Prud'homme quant à elle a estimé que "l'émotion" n'est "pas un élément recevable" : "une injure est raciale est quelque chose d'inadmissible, quelque soit son contexte". Elle a également soutenu le grief d'injure publique, la lettre ayant été conscienceusement envoyée à des médias, "dans l'objectif de la diffuser". 25.000 euros d'amende sont requis à l'encontre de Brigitte Bardot, et 5.000 euros d'amende contre Bruno Jacquelin.

mm/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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2 Commentaires
mayaqui, depuis son mobile
mayaqui, depuis son mobile
2 ans

Oui ' suite au commentaire précédent ! Maltraitance et errance animale . Dans saint leu il y a une meute qui se déplace , et à l intérieur s est glissé un grand chien genre malinois berger allemand qui attaque les gens ! Comme il ne sort que le soir et la nuit , la fourrière avertie n'intervient pas car en dehors des heures d'ouverture. Deux jeunes filles attaquées sur le parking, une jeune fille attaquée en quittant l'artère principale, un homme et son chien , bref '. Et il estropie les autres chiens un peu dominants. C'est un tueur attention. Police avertie, pompiers avertis ; il porte un collier et la tête est charbonnée malinois . Rien n'avance depuis trois semaines.

maltraitance
maltraitance
2 ans

Quel dommage qu'on en oublie la maltraitance animale à la Réunion...