A quelques mois de la fin du quinquennat

La réforme des retraites revient sur le devant de la scène

  • Publié le 19 octobre 2021 à 06:45
  • Actualisé le 19 octobre 2021 à 07:28

A quelques mois de l'élection présidentielle, on aurait pu penser le rythme des réformes ralentir. Il n'en sera rien. En effet, le président de la République Emmanuel Macron souhaite relancer le processus de réforme des retraites, qui avait été mis en pause en 2020 pour cause de crise Covid-19. Alors que la situation sanitaire s'améliore, cette dernière devrait tout prochainement revenir sur le devant de la scène avec des annonces concrètes qui pourraient être mises en oeuvre dès 2022. Du côté des syndicats... reste à voir quelle sera l'attitude de la population face à ce chantier dans un contexte de retour à la vie normale (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

- Emmanuel Macron veut coûte que coûte lancer sa réforme -

Le président de la République l’avait annoncé lors de son allocution du 12 juillet dernier : "nous devrons engager, dès que les conditions sanitaires seront réunies, la réforme des retraites". Entre temps, la quatrième vague est passée par là, reportant la possibilité de lancer ce dernier grand chantier du quinquennat, au point de laisser penser que ce dernier serait peut-être laissé dans les cartons à l’approche de la présidentielle. Une impression confirmée par cette phrase d’Emmanuel Macron le 10 septembre dernier, affirmant que la réforme des retraites se ferait "quand tombera le masque".

Avec une situation sanitaire désormais favorable et une relance dynamique de l’économie, Emmanuel Macron souhaiterait désormais relancer ce chantier, afin de marquer définitivement son quinquennat qui, selon plusieurs analystes politique, " manque de réformes structurelles majeures ".

Certes la réforme de l’assurance chômage a été faite, mais elle est presque passée inaperçue compte tenu du contexte sanitaire anxiogène qui a bouleversé le dialogue social et les possibilités de contestation. La population était par ailleurs davantage occupée à observer et à critiquer les mesures sanitaires, dont la mise en place du pass sanitaire, que d’observer l’avancement des réformes sociales, même si cette dernière réforme fait actuellement l’objet d’âpres batailles judiciaires entre syndicats et gouvernement devant le Conseil d’Etat.

- Le risque d’une réforme impopulaire -

C’est donc dans ce contexte que le Premier ministre Jean Castex s’apprête présenter un projet de réforme malgré le fait qu’il plaiderait, selon son entourage, pour un report. 

En effet, le gouvernement devra certainement faire face à la grogne. Le contexte a évolué. La crise Covid-19 occupe moins de place dans l’actualité. La réforme des retraites sera donc sous le feu des projecteurs, et des critiques, de toutes part, d’autant plus durant cette période électorale qui a déjà débuté. Tous les coups seront permis pour tenter d’affaiblir Emmanuel Macron.

D’autant plus que les motifs de grogne existeront. En effet, si le président de la République estime que cette réforme est primordiale pour préserver le système français des retraites, il est aussi conscient l’impopularité de certaines mesures, notamment la suppression des régimes spéciaux pour les nouveaux employés, ce qui risque de mettre dans la rue les corporations concernées, dont certaines réputées pour leur capacité de mobilisation, tels que les syndicats du RATP.

Autre point sensible, celui de l’âge de départ à la retraite. L’hypothèse la plus vraisemblable est celle d’un recul, afin de permettre au système français de résister face au vieillissement de la population. Reste à voir les modalités de la mise en œuvre de cette mesure. L’ancien Premier ministre Edouard Philippe plaide pour sa part pour un relèvement de l’âge de départ " à 65, 66 ou 67 ans ", dans un entretien au journal " Challenges " le 30 septembre dernier.

Au rayon des bonnes nouvelles, un minimum de pension à 1.000 euros pour une carrière complète au smic.

- Calendrier contraint et opposition syndicale -

En termes de calendrier, l’exécutif hésiterait entre trois scénarios. Le premier consisterait à élaborer des textes règlementaires d’ici Noël pour supprimer les régimes spéciaux pour les nouveaux employés et mettre en place cette pension minimum.

Le second consistait à intégrer des mesures de cette réforme dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale. Ce texte étant examiné lundi à l’Assemblée nationale, cette possibilité est désormais impossible.

Le troisième scénario serait de présenter un véritable projet de loi avec une réforme complète (système universel des retraites, droits comptabilisés en euros et non en points). Là encore, les difficultés sont nombreuses. D’une part, le calendrier législatif contraint. En effet, la législature étant censée se terminer fin février pour ensuite laisser place à la présidentielle (10 et 24 avril 2022) et aux législatives (12 et 19 juin 2022). Le gouvernement devra donc mener une réforme éclaire en tâchant de se préserver le soutien des parlementaires qui aura déjà les yeux rivés vers leur réélection.

Tout cela, en maintenant le dialogue social avec les syndicats des travailleurs et patronaux, ce qui semble bien mal embarqué puisque ces derniers ont d’ores indiqué qu’ils refusaient toute concertation avant les élections, comme le laissait entendre Philippe Marinez, secrétaire général de la CGT, qui affirmait le 7 juin dernier que relancer cette réforme "serait une erreur de la part du président de la République. Il y a bien d'autres priorités".

www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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6 Commentaires
Jose
Jose
2 ans

Avant tout commencement d'esquisse de modification des retraites, que ce gouvernement commence par réformer toutes les prérogatives, avantages, dus à leur fonction. Calculez combien nous à coûté Giscard, Mitterrand, Chirac, maintenant Sarkozy, Hollande, sans oublier tous ces élus, ministres, sénateurs et autres, qui pètent dans la soie. Arrêtez de racketter le peuple, il risque de vous en cuire une bonne fois pour toutes.

Arriver par hasard
Arriver par hasard
2 ans

Macron est arrivé au pouvoir par hasard. On veut nous refaire la même chose avec Zemour.

Reel974
Reel974
2 ans

On le virera ce tord boyau de LREM et ces senateurs.. Honte à ce parti et à ses electeurs

Froissart
Froissart
2 ans

L'entreprise macroniste de démolition des acquis sociaux et des services publics relance ses bulldozers...Mobilisation générale!

Missouk
Missouk
2 ans

Seul objectif de MACRON, aller chercher des voix à droite. C'est consternant!

Parce que vous Êtes gouvernés par Les Ratés En Mouvement ( LREM )
Parce que vous Êtes gouvernés par Les Ratés En Mouvement ( LREM )
2 ans

L'androïde à l'Elysée , un préfet de département aux ordres du système de la finance n'en fera rien . Trop capon pour redresser le paquebot FRANCE