[VIDÉOS] Semaine de prévention

Mortalité liée à l'alcool : "il faut que La Réunion quitte ce podium de la honte"

  • Publié le 26 octobre 2021 à 03:00
  • Actualisé le 26 octobre 2021 à 15:44

Ce lundi 25 octobre 2021 commençait officiellement la semaine de prévention des addictions avec en ligne de mire, l'alcool, qui tue deux fois plus à La Réunion qu'en Métropole. De nombreux ateliers sont organisés tout au long de la semaine, en grande partie auprès des élèves, et samedi 30 octobre un défilé est prévu à Saint-Denis. Pour les professionnels de santé et addictologues, il est urgent de faire descendre La Réunion de son "podium de la honte". (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

A l'approche de la journée sans alcool, prévue le samedi 30 octobre 2021, c'est toute une semaine de prévention qui se met en place à La Réunion. Pour sa 4ème édition, la Fédération régionale Addictologie Réunion a présenté les temps forts des jours à venir, en compagnie du CHU de La Réunion, l'association Les Maillons de l'espoir, de la mairie de Saint-Denis et du Conseil départemental.

"On voyait des journées sans tabac, sans voiture, sans téléphone... alors on s'est dit pourquoi pas sans alcool ?" explique David Mété, addictologue. L'occasion de rappeler que cette journée est une initiative réunionnaise depuis 2018. L'an dernier, l'opération a été concentrée sur les réseaux sociaux, crise Covid oblige. Cette année, la situation sanitaire permet de multiplier les actions.

- Une motion déposée en préfecture -

"En France on a du mal à voir le vrai visage de l'alcool. Sur les bouteilles on peut lire : 'à consommer avec modération'. Mais pourquoi on ne met pas comme sur les paquets de tabac : l'alcool est une substance nocive, mortelle ? Les messages sont minimisants et mensongers" dénonce David Mété. "Les bouteilles de rhum moins chères qu'en Métropole, c'est une inégalité majeure de santé publique !" estime-t-il.

La Fédération régionale Addictologie Réunion a donc décidé de déposer une motion en préfecture ce samedi pour appeler les pouvoirs publics à s'investir davantage dans la lutte contre l'addiction à l'alcool. "Mon objectif : demander un engagement de la part de l'Etat et de nos élus pour que La Réunion ne soit plus aux premières loges de la mortalité liée à l'alcool, sur ce que nous appelons le podium de la honte". La Réunion y oscille entre la 2ème et 3ème place. Ecoutez :

On estime qu'environ 450 personnes décèdent chaque année à cause de l'alcool sur notre département, ce qui représente plus de 10% de la mortalité annuelle. Chez les jeunes, 90% des pratiques addictives commencent avant 18 ans et 50% avant 15 ans. Huit jeunes sur 10 ont testé l'alcool à 17 ans. A ce même âge, 7% disent aussi fumer du zamal régulièrement.

- 15 passages par jour aux urgences à cause de l'alcool -

"La mortalité liée à la consommation d'alcool est deux fois plus importante à La Réunion qu'en Métropole, et on dénombre 15 passages par jour aux services d'urgences liés à la consommation excessive d'alcool" rappelle Sabrina Wadel, secrétaire générale du CHU de La Réunion. S'il n'est pas l'origine des violences, l'alcool ne fait que les empirer notamment dans le cercle familial, ajoute-t-elle. Ecoutez :

Pour le Département comme pour la mairie de Saint-Denis, le problème doit être pris à bras le corps. "C'est un sujet fort sensible mais que chacun peut recontrer. Le Département s'implique dans cette démarche de lutte avec la campagne Refuse, Résiste" rappelle Barbara Chassagnac, représentante ce jour du Conseil départemental.

Quand l'addiction est là, elle t'attrape et ne te lâche pas! ➡️Venez nous rejoindre sur la page Refuse / Résiste #LaReunion #RefuseRésiste #NoCigarette #NoAlcool #NoZamal

Publiée par Département de La Réunion sur Jeudi 17 septembre 2020

"L'addictologie peut commencer dès le premier verre. A La Réunion c'est une priorité régionale depuis 1995" ajoute quant à elle Marie-Annick Andamaye, élue à la mairie de Saint-Denis, qui souhaite également "améliorer la formation de nos agents dans les crèches et les maternelles sur la problématique du syndrome d'alcoolisation foetale". La Réunion est la région de France la plus touchée par le SAF, alors qu'une femme sur cinq boit de l'alcool pendant la grossesse.

Lire aussi - Alcool pendant la grossesse : "ce n'est pas parce que ça se passe dans le ventre que le bébé est protégé"

- Une marche ce samedi à Saint-Denis-

Pour animer cette semaine de prévention, de multiples interventions dans les collèges et lycées sont prévues, ainsi que des conférences sur les différentes formes d'addictions. Dès ce lundi aux Camélias, l'association Les Maillons de l'espoir a rencontré près de 300 jeunes pour donner des explications sur les addictions. Tous les jours de la semaine, des interventions sont également prévues sur Radio Plus FM.

"Il n'est pas évident d'en parler comme ça à tous les publics, le sujet est encore tabou", reconnaît Jean-Claude Fanchin, président de l'association. "L'année dernière c'était un peu compliqué avec le Covid mais cette année on peut organiser un village sur plusieurs jours dans les Jardins de l'Etat et une marche défilé samedi matin vers la préfecture" précise-t-il. La lutte contre les addictions prend à nouveau forme sur le terrain. Ecoutez :

mm/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

guest
6 Commentaires
sociale
sociale
2 ans

L'addictologie peut commencer dès le premier verre. Vous êtes surs de ce que vous écrivez'

Lille
Lille
2 ans

Dans le.nord de la France c'est éponge magique

GERARD97460
GERARD97460
2 ans

Mais il faut augmenter comme il se doit les taxes sur l'alcool qui rend les gens malade et qui coûte très cher à nos mutuelles et caisses de maladies.Je pense qu'il faudrait faire payer un peu plus cher au fabricant de ces breuvages alcoolisés pour que la population diminue réellement leur quantité d'alcool ingurgité pendant les soirées alcoolisées et pendant tous les repas de famille.Je ne comprends pas pourquoi ils ne boivent pas que de l'eau au moment des repas.L'alcool est devenue la honte de la population française et réunionnaise, surtout quand on voit des réunionnais avaler plus d'un litre de rhum par jour, cela restera ainsi tant que le rhum coûtera si peu cher, il faudrait multiplier par 10 ou par 20 le prix de ces boissons alcoolisées pour que plus de la moitié de la population arrête de boire des boissons alcoolisées.

Erick
Erick
2 ans

Pouvons nous faire un tours de notre France ,sur le sujet '''Koz sérié ...

Culpabiliser
Culpabiliser
2 ans

Culpabiliser est ce la.bonne stratégie '

Romuald
Romuald
2 ans

A mon avis, et malheureusement, on n'est pas du tout sorti d'affaire à La Réunion, car la jeune génération boit autant si ce n'est plus que la précédente. Pas de sorties, pas de repas de famille sans un déluge d'alcools de toutes sortes. Hommes et femmes, jeunes et vieux complètement pétés et abrutis par cette drogue !