
Le CCEE a examiné le rapport relatif à la NRL présenté par le Conseil régional, et qui sera débattu ce mercredi 27 octobre 2021 durant une séance plénière extraordinaire menée par la présidente Huguette Bello. Le CCEE "tient à saluer la qualité du rapport présenté".
Parmi les options proposées pour terminer la NRL, le conseil n’a pas jugé pertinent de retenir les solutions terrestres "dans la mesure où elles ne répondent pas à un des principaux critères fonctionnels essentiels, à savoir la protection contre un effondrement de masse". Plusieurs options maritimes sont étudiées : digue à talus classique, digue noyau avec caissons, digue verticale en caissons béton ou viaduc. Sur le plan environnemental c'est cette dernière solution qui semble la plus adaptée. Quel que soit le choix retenu, le chantier ne devrait pas être terminé avant 2027 ou 2028.
Dans le cas d'une construction digue, plusieurs points sont relevés par le conseil, à commencer par "un volume significatif de matériaux (remblais + enrochements) dont la disponibilité pour la totalité du chantier semble difficile à garantir en l’état actuel de la ressource". Le stockage de ces matériaux semble également poser problème. "De plus, cette solution est difficilement dissociable de l’ouverture de carrières dont un grand nombre de celles qui sont en activité à ce jour, arrivent à épuisement" joute le CCEE, qui redoute également des "convoitises" sur le nouveau marché. Sur le plan environnemental, la construction d'une digue pourrait dangereusement fragiliser le milieu : "cette falaise, la seule de ce type dans l’océan Indien, abrite des cortèges floristiques uniques au monde tels que le bois de paille-en-queue".
Par ailleurs, le CCEE redoute un risque de fragilisation des sols. "Il apparaît par ailleurs que la présence d’une digue pourrait potentiellement faire barrage en pied de falaise
à l’écoulement des eaux d’infiltration. Ce phénomène pouvant générer une augmentation de la pression hydrostatique qui serait source d’instabilité (éboulis)." L'extraction d'andains sur les terres agricoles et également un critère qui fâche le CCEE d'un point de vue environnemental. Le Conseil craint aussi que la digue ne supporte pas les aléas climatiques pouvant aller en s'intensifiant notamment la houle et les cyclones.
Sur le plan financier, le CCEE "souligne que dans la mesure où les matériaux constituent dans la solution digue près de 30% de la composition du prix, les aléas liés à la disponibilité de ces mêmes matériaux expose le coût final de l’ouvrage à une inflation potentielle". Par ailleurs, "l’option digue implique la déconstruction de la route actuelle sur 1,5 km ce qui constitue une charge financière supplémentaire chiffrée à 20 millions d'euros".
Face à ces différentes contraintes, le Conseil recommande de finir la NRL en tout viaduc. Malgré le coût du chantier, "le CCEE estime que la 'solution viaduc' apparaît comme l’option offrant le meilleur compromis entre les différentes contraintes et objectifs considérés (fonctionnalités, aléas de mise en œuvre, problématique matériaux, maîtrise des coûts, environnement...)". Une solution qui répondrait davantage à "l'intérêt général" selon le Conseil. "Les délais raisonnablement envisageables pour la réalisation du tronçon manquant, suggèrent une date de livraison autour de 2027 voire fin 2028."
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