
Novembre 2018 : la crise des Gilets jaunes éclate, provoquée par une nouvelle augmentation des prix du carburant. A La Réunion comme dans l'Hexagone, la colère de la population, en ébullition depuis plusieurs mois – voire années - déborde dans les rues. A l'époque, la ministre des Outre-mer Annick Girardin est dépêchée dans l'île pour tenter de calmer la situation, et s'assurer de la baisse des prix du carburant. Chose faite, la situation se calme, malgré la précarité qui touche toujours nombre de Réunionnais.
On aurait pu penser que cette crise aurait servi de leçon aux autorités : dans une île où la voiture est essentielle au quotidien, le prix du carburant est un dossier sensible qu'il convient de soigner. Pourtant, dans quelques jours, c'est entre 6 et 10 centimes d'augmentation qui pourrait être enregistré au litre. En octobre, le prix du gazole a été fixé à 1,12 euro/litre, et le sans plomb à 1,46 euro/litre. Les prix pourraient donc passer respectivement à 1,22 et 1,56 euro le litre. Pour comparer, le 27 novembre 2018, jour de la baisse des prix demandée par Annick Girardin, ils étaient respectivement à…1,21 euro et 1,43 euro par litre.
- La colère gronde -
Si l'inflation des prix peut en partie être expliquée par la hausse du coût du pétrole, et non une hausse des taxes comme en 2018, il reste tout de même compliqué d'admettre que rien ne semble être fait du côté des autorités pour amortir le choc. Lors de la réunion de mardi, l'OPMR a pourtant essayé d'inciter l'Etat à anticiper et atténuer les effets de la hausse du cours, mais cela s'est soldé "en fin de non-recevoir" explique Jocelyn Cavillot, vice-président de l'observatoire.
Du côté du gouvernement, une généreuse enveloppe de 100 euros a été décidée pour les personnes gagnant moins de 2.000 euros par mois pour aider face à l'augmentation des prix de l'énergie et du carburant…soit environ 8 euros par mois pour l'année. On doute donc fortement que ce petit coup de pouce soit réellement utile. D'autant plus dans une île où la très grande majorité des biens et matériaux est largement plus chère que dans l'Hexagone.
Dans un contexte de défiance toujours plus virulente à l'égard du gouvernement, après un an et demi de crise sanitaire, après plus de quatre mois de pass sanitaire décrié, après quatre ans de gouvernance hasardeuse du Président, après une augmentation constante du coût de la vie…Ce nouveau coup dur ne présage rien de bon. Ces derniers mois, les Réunionnais ont montré qu'ils étaient encore prêts à descendre dans la rue pour montrer leur mécontentement – que l'on soit d'accord avec les manifestants ou pas sur les raisons de leur présence. Rien n'indique donc que la population acceptera encore, comme elle le fait depuis de nombreux mois désormais, une nouvelle baisse de son pouvoir d'achat.
Reste désormais à attendre que la Direction des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi (DIECCTE) communique sur les prix à la pompe pour le mois de novembre. Et d'observer quelle sera la réaction de la population. Dans l'Hexagone en tout cas, certains ronds-points ont déjà vu le retour des Gilets jaunes...
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