
Benoît Simian, élu député de Gironde sous l'étiquette LREM (groupe qu'il quitte en octobre 2020 pour rejoindre Liberté et territoires), sera en effet jugé le 24 mars 2022 pour des faits de harcèlement sur son épouse. Une interdiction d’approcher du domicile conjugal avait aussi été prononcée à son encontre en août 2020. Ordonnance qu'il n'a pas respecté à de nombreuses reprises, comme le révélait à l'époque Médiapart.
Malgré ces accusations, l'Assemblée nationale a refusé en décembre 2020 de lever l'immunité parlementaire de ce dernier, pourtant demandée par le parquet de Bordeaux. Si la députée Clémentine Autain ne cite pas le nom du parlementaire, on peut donc deviner facilement de qui il s'agit. Vous pouvez visionner son intervention ici :
Notre hémicycle compte un député qui multiplie harcèlement et menaces à l'encontre de son ex-femme. Elle est titulaire d'un téléphone grand-danger, bénéficie d'une ordonnance de protection. Le bureau de l'Assemblée a refusé de lever l'immunité parlementaire du député. #Metoo pic.twitter.com/KJW2rOrdKU
— Clémentine Autain (@Clem_Autain) January 5, 2022
- De nombreux signalements effectués -
Outre les accusations de harcèlement moral, Benoît Simian ferait l’objet de plusieurs alertes sur son comportement, d'après les informations de Médiapart. Une de ses collaboratrices, notamment, aurait été contrainte de dormir dans sa chambre, "emmitouflée sur le sol", lors d'un déplacement professionnel. Le député aurait également tenté d’entrer dans la salle de bains alors qu’elle prenait sa douche (article réservé aux abonnés).
"Entre septembre 2020 et janvier 2021, le député a multiplié les messages intimes auprès de son assistante. Des petits mots glissés au milieu d’échanges professionnels" détaille par ailleurs l'enquête de Médiapart. La collaboratrice a finalement décidé de saisir le déontologue de l’Assemblée nationale. "Elle décrit sa situation puis échange à plusieurs reprises en septembre, octobre puis novembre avec le déontologue, sans que cela n’aboutisse sur la moindre décision à ce jour" précisent nos confrères. "Au moins un autre collaborateur avait, dans le passé, déjà alerté la précédente déontologue de l’Assemblée sur le comportement de Benoît Simian, selon nos informations" ajoutent-ils.
Mediapart révèle par ailleurs que Benoît Simian aurait aussi utilisé sa "casquette de député" pour tenter d’obtenir un relogement pour sa femme, qu’elle n’avait pas demandé, et d’installer sa permanence dans le domicile conjugal, qu’il n’avait plus le droit d’occuper. Enfin, l'édile aurait fait de faux signalements sur des personnes âgées, tout en tentant d'acquérir leur propriété.
Des faits rapportés à l'Assemblée nationale, qui n'a toujours pas réagi.
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