Premier bilan de la FDSEA

Cyclone Batsirai : l'état de "calamité agricole" réclamé pour aider les exploitants agricoles

  • Publié le 4 février 2022 à 20:09
  • Actualisé le 4 février 2022 à 21:09

Avec le passage du cyclone Batsirai la semaine du 1er février 2022, beaucoup d'acteurs accusent déjà le coup. C'est le cas pour les exploitants agricoles Réunionnais. Les dégâts sont nombreux et un travail autour des demandes d'aides sont déjà engagés. Selon le Président de la FDSEA estime que les aides nécessaires se chiffreraient en dizaine voire en centaine de millions d'euros. L'état de "calamité agricole" a été demandé auprès de l'Etat pour aider les exploitants agricoles à passer le cap des conséquences de ce cyclone. (Photo : FDSEA)

Batisrai a laissé des traces derrière lui. Les routes ont été coupées, des arbres entiers et des câbles électriques se sont effrondrées sur les routes, des dizaines de milliers de foyers ont été privés d'électricité et d'eau, ... et les exploitants agricoles ne sont pas en reste. L'heure est au bilan et il n'est pas très bon. En visite ce matin dans les serres de Sainte-Suzanne, l'équipe de la FDSEA ainsi que son Président ont déjà pu constater les dégâts matériels de cet évènement naturel. Comme en témoigne ces photos prises ce matin par la FDSEA :

- L'état de "calamité agricole" réclamé -

"Les 12.800 exploitants ont été touchés d'une façon ou d'une autre avec le cyclone. Des toits et des clôtures ont été arrachés, des plants de légumes, de fruits endommagés comme la banane, les fruits de la passion ou encore des palmistes. La canne a également été touchée, et des serres ont été débâchés...", explique Dominique Gigan, président de la FDSEA ( Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles de l'île de La Réunion). Comme il le poursuit, les dégâts sont plus lourds sur les hauteurs de l'île et dans les cirques. Le littoral lui a été un peu moins touché.

Pour palier ces conséquences négatives du cyclone, des aides vont être sollicitées. "Nous allons travailler avec la chambre d'agriculture, le Département ainsi que la DAAF (direction de l'alimentation, de l'agriculture et des forêt) pour demander des aides à destination des exploitants agricoles. Ce que je peux déjà dire c'est qu'il y aura besoin de dizaine voire en centaine de millions d'euros. Il y a quand même pas mal de dégâts ; le bilan pour l'instant n'est pas fini", lance Dominique Gigan. "Nous demandons la reconnaissance de l'état de calamité agricole pour ensuite bénéficier au mieux des aides disponibles", poursuit le président de la FDSEA.

D'après le site du ministère de l'Agriculture et de l'alimentation, sont considérées comme calamités agricoles "les dommages résultant de risques, autres que ceux considérés comme assurables, d’importance exceptionnelle dus à des variations anormales d’intensité d'un agent naturel climatique, lorsque les moyens techniques de lutte préventive ou curative employés habituellement dans l'agriculture, compte tenu des modes de productions considérés, n'ont pu être utilisés ou se sont révélés insuffisants ou inopérants". Ainsi tous les exploitants agricoles pourront êre indemnisés.

Dominique Gigan espère que les aides du Département de La Réunion vont tomber d'ici le mois prochain et celles venant de l'état d'ici 5-6 mois. "C'est difficile à vivre ces conséquences du cyclone..." déplore t-il.

A noter que le Président du Département, a fait la demande auprès du ministre des Outre-mer pour que La Réunion bénéficie du statut d'état de catastrophe naturelle, suite au passage de Batsirai.

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Comparé au passage du cyclone Fakir en 2018, les dégâts sont moindre au niveau de la canne, cite en exemple le Président de la Fédération. "A cette époque la canne était alors en pleine croissance et les dégâts étaient beaucoup plus importants", nuance t-il.

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- Un impact direct pour le portemonnaie des réunionnais -

Si le cyclone a été synonyme de désastre pour les travailleurs de la terre et les éleveurs, l'impact se fera également sentir au niveau des prix. En effet, les maraîchers victimes de Batsirai ont vu leurs récoltes endommagées. Il est donc à prévoir une légère augmentation de certains produits sur les étals des marchés forains, dans les magasins, en matière de fruits et légumes. "C'est une conséquence directe du cyclone. On va néanmoins veiller à ce que les augmentations de prix ne soient pas excessifs. Qu'il n'y ait pas d'abus, faudra qu'on soit vigilant là-dessus", confie Dominique Gigan. Le prix du kilo de tomates, d'oignons, de carottes ou encore le paquet de brèdes pourraient donc coûter plus cher dans les jours à venir. La viande elle ne devrait pas être revue à la hausse directement et dans l'immédiat suite au passage du cyclone. "Elle n'augmentera pas du jour au lendemain", assure Dominique Gigan.

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