Un message laissé par erreur sur son répondeur

Paris : un policier suspendu après avoir insulté une femme victime d'agression sexuelle

  • Publié le 16 février 2022 à 13:14
  • Actualisé le 16 février 2022 à 13:21

Après des révélations de Mediapart, le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a saisi l'inspection générale de la police nationale (IGPN) et demandé la suspension d'un policier qui a traité de "pute" à plusieurs reprises une femme ayant déposé plainte pour agression sexuelle. "Grosse pute", "elle refuse la confront', la pute" peut-on notamment l'entendre dire dans un message laissé par erreur sur le répondeur de la plaignante et rendu public par le média d'investigation (Photo d'illustration rb/www.ipreunion.com)

Dans la nuit du 4 au 5 février, la jeune femme de 34 ans dépose plainte auprès de policiers du commissariat des 5e et 6e arrondissements de Paris pour "agression sexuelle en état d’ivresse", explique Médiapart. Quelques heures plus tard, un autre policier de ce commissariat l’appelle et lui laisse un message vocal où il lui demande de venir compléter sa plainte. C'est dans ce message, alors qu'il pense avoir raccroché, que le policier l'insulte alors copieusement.

La victime fait alors remonter les faits à d'autres policier du commissariat, qui lui assurent que leur hiérarchie en sera informée. Sans nouvelle, elle finit par saisir elle-même l'IGPN.

- "Propos inadmissibles" -


Condamnant des "propos inadmissibles", le préfet de police a indiqué avoir "immédiatement saisi l’IGPN", l’Inspection générale de la police nationale, et "demandé la suspension à titre conservatoire du fonctionnaire", dans un communiqué transmis au média d'investigation.


"Aucun comportement offensant ou injurieux ne sera toléré de la part d’un fonctionnaire de police, vis-à-vis d’une victime", ajoute la préfecture dans son communiqué, en rappelant son " plein engagement pour améliorer l’accueil et la prise en charge des victimes de violences conjugales et sexuelles " dans les commissariats.

De son côté, la ministre déléguée chargée de la citoyenneté, Marlène Schiappa, s’est dite sur Twitter "profondément choquée " par ces propos jugés "inqualifiables". Elle a ajouté, dans un communiqué, qu’elle comptait rendre public l’intégralité de l’édition 2021 de l’audit sur l’accueil des victimes de violences conjugales par les forces de l’ordre, prévu par le Grenelle contre les violences conjugales.

Cette affaire intervient alors que les dysfonctionnements lors de la prise en charge de victimes de violences sexuelles sont régulièrement pointés du doigt par les associations et militantes féministes. Des accusations généralement balayées par les autorités, notamment par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui affirmait récemment qu’"aujourd’hui, les femmes qui sont psychologiquement ou physiquement atteintes par leur compagnon déposent plainte systématiquement, [et que] systématiquement il y a désormais des gardes à vue, systématiquement il y a des poursuites judiciaires".

www.ipreunion.com / redac@ipreuniàon.com

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1 Commentaires
SOMANKE
SOMANKE
2 ans

Darmanin, et si des hommes venaient à porter plainte contre leurs épouses pour " violences ", (ça existe) ou harcèlement moral (courant) auront-ils droit aux mêmes égards. La violence n'a pas de sexe ou alors elle est hermaphrodite