Après l'appel de Jean-Luc Mélenchon à "l'élire"

Nomination du Premier ministre, mode d'emploi

  • Publié le 21 avril 2022 à 02:59
  • Actualisé le 21 avril 2022 à 12:00

Le candidat de La France insoumise au premier tour de l'élection présidentielle a appelé les Français à l'élire "Premier ministre" lors des législatives de juin. Une déclaration qui provoque un tollé sur les réseaux sociaux, montrant parfois la profonde méconnaissance de notre système démocratique. Jean-Luc Mélenchon est alors accusé par certains de "s'allier" à Emmanuel Macron - après son appel à ne pas voter pour Marine Le Pen. C'est au contraire un appel à mettre en place une cohabitation, par le biais de l'élection des députés. Car le Premier ministre nommé par le Président de la République doit obligatoirement être issu de la majorité élue par le peuple à l'Assemblée nationale. Cela que cette majorité soit favorable ou pas au chef de l'Etat, il faut manifestement le rappeler

"Je n'ai pas voté pour vous", "vous avez voté Mélenchon, eh bien voilà il retourne sa veste pour Macron", "en vérité il fait partie de la troupe", "il veut une place à l'Elysée"... Ces nombreux commentaires sont lisibles sur la page d'Imaz Press, sous l'article évoquant la récente déclaration de Jean-Luc Mélenchon. "Je demande aux Français de m'élire Premier ministre" a alors sorti l'ex candidat de La France insoumise, qui a rassemblé 21,95% des suffrages au premier tour de l'élection présidentielle.

Preuve en est que le mode de nomination du Premier ministre est bien mal connu des Français. Car avec cette demande, Jean-Luc Mélenchon ne "trahit" pas les Français en visant une place à l'Elysée aux côtés d'Emmanuel Macron - d'autant plus que le Premier ministre siège non pas à l'Elysée mais à l'Hôtel de Matignon. Il demande une cohabitation.

- Le Premier ministre, issu de la majorité à l'Assemblée nationale -

C'est une notion d'éducation civique que l'on apprend dès le début du collège : comment est nommé un Premier ministre. En accord avec l'article 8 de notre Constitution, il revient au Président de nommer un Premier ministre de son choix, lorsqu'il y a majorité présidentielle à l'Assemblée nationale. C'est le cas actuellement.

Mais dans le cadre d'une cohabitation, soit quand la majorité des députés est détenue par un autre groupe politique que le parti présidentiel, le Président de la République a le devoir de nommer un Premier ministre issu de cette majorité. Si, comme le réclame Jean-Luc Mélenchon auprès des Français, c'est une majorité d'Insoumis et de membres de l'Union populaire qui est élue lors des élections législatives de juin, alors Emmanuel Macron ou Marine Le Pen n'aura d'autre choix que de nommer un Premier ministre issu de ces partis de gauche.

- Un barrage voulu, pas une alliance -

En somme, Jean-Luc Mélenchon est loin de s'allier à Emmanuel Macron quand il demande aux Français de l'élire Premier ministre. Rappelons d'ailleurs que le candidat LFI n'a pas expressément appelé ses soutiens à voter Macron, il a demandé à n'octroyer "aucune voix pour Marine Le Pen". A l'issue de la consultation effectuée par La France insoumise après le premier tour, ses électeurs ont indiqué à plus de 37% vouloir voter blanc contre 33% pour Emmanuel Macron, 29% prônant de leur côté l'abstention.

Mais au-delà de la consigne ou absence de consigne pour le second tour, et au-delà du fait que Jean-Luc Mélenchon s'oppose à l'élection de Marine Le Pen, il demande avant tout aux Français de voter massivement pour les députés de la France Insoumise (LFI) aux prochaines législatives. Cela afin de donner à son parti la majorité à l'Assemblée nationale et obligeant, constitutionnellement, le Président de la République à nommer Premier ministre une personnalité LFI - Jean-Luc Mélenchon en l'occurrence -, qui contrerait un pouvoir présidentiel auquel il s'oppose de toute façon.

Pour rappel, les élections législatives sont prévues les 12 et 19 juin 2022. Elles permettent d'élire nos députés, ceux qui votent les lois. Elles permettent aussi, comme vu ci-dessus, de déterminer la couleur politique du futur gouvernement, qui n'est donc pas nécessairement celle du président élu.

mm/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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4 Commentaires
Reno974
Reno974
1 an

Et dire que des gens tels que Do974 commentent de la sorte après avoir lu l'article explicatif ci dessus ! Tant de bêtise est parfois aussi affligeante que decourageante '

Alfredo
Alfredo
1 an

@Do974 savez vous lire correctement ' pourtant l'article est clair et à tout son intérêt donc je ne vois pas pourquoi vous vomissez de cette manière sur JLM, c'est l'ultime manière de contrer le/la futur-e Président-e. C'est très habile et judicieux de sa part, d'autant qu'en tant que chef du gouvernement il pourra appliquer son programme "l'avenir en commun" comme promis à ses électeurs ... donc aux législatives, ami-e-s Réunionnais-e-s votons Union Populaire, JLM, comme nous l'avons majoritairement fait au premier tour de la présidentiel ... seul espoir de contrer les projets destructeurs du/de la futur-e président-e !

do974
do974
1 an

Mélenchon est entrain de se noyer c'est sa dernière chance et il attrape la première branche - Comment penser que c'était un un faux cul quand tous ces réunionnais lui ont fait confiance et ont voté pour lui - J'espère que vous savez ce qu'il faut faire pour donner une leçon à ces traites qui nous méprisent

St jo , depuis son mobile
St jo , depuis son mobile
1 an

Rigolo celui là en aucun cas je voterais pour celui-là pour qu il puisse être premier ministre