Frédéric Leclerc-Imhoff avait 32 ans

Ukraine : un journaliste français tué dans la région de Louhansk

  • Publié le 30 mai 2022 à 19:42
  • Actualisé le 31 mai 2022 à 10:52

Un journaliste français, travaillant pour BFMTV, a été tué ce lundi 30 mai 2022 dans la région de Louhansk, près de la ville assiégée de Sievierodonetsk, a annoncé le gouverneur de Lougansk Serhiy Gaïdaï. "Journaliste, Frédéric Leclerc-Imhoff était en Ukraine pour montrer la réalité de la guerre. À bord d'un bus humanitaire, aux côtés de civils contraints de fuir pour échapper aux bombes russes, il a été mortellement touché" confirme Emmanuel Macron. Le journaliste était âgé de 32 ans.

"Notre véhicule blindé d'évacuation allait récupérer 10 personnes dans la zone et a essuyé le feu ennemi. Des éclats d'obus ont percé le blindage de la voiture, une blessure mortelle au cou a été reçue par un journaliste français accrédité qui faisait des reportages sur l'évacuation", a relaté Serhiy Gaïdaï sur Telegram (attention, les images peuvent être choquantes ; ndlr)

"La rédaction de BFMTV et le groupe Altice média ont l'immense douleur de vous annoncer la disparition de l'un des nôtres. Frédéric Leclerc-Imhoff, journaliste reporter d'images, a été tué ce lundi sur la route de Lyssytchansk dans la région de Severodonetsk, en Ukraine" confirme BFMTV

"Dans l’attente d’une confirmation par les autorités françaises, nous sommes en contact avec les dirigeants de son média. Nous nous renseignons sur la situation de son collègue qui constituait un binôme avec lui" précise par ailleurs Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.

"Selon nos informations, le journaliste a été tué sur la route entre Lissitchansk et Bakhmout, dans l'oblast de Louhansk. L'armée russe aurait tiré sur le véhicule d'évacuation où se trouvait le journaliste et le tir a percé le blindage. Notre confrère a été touché au cou" ajoute-t-il.

"Je partage la peine de la famille, des proches et des confrères de Frédéric Leclerc-Imhoff, à qui j’adresse mes condoléances. À celles et ceux qui assurent sur les théâtres d’opérations la difficile mission d’informer, je veux redire le soutien inconditionnel de la France" réagit Emmanuel Macron

Notre journaliste couvrait la guerre en cours. Il a été victime d'un éclat d'obus, alors qu'il suivait une opération humanitaire dans un véhicule blindé, ce lundi. Il était accompagné de son collègue Maxime Brandstaetter, qui a été légèrement blessé lors de cette frappe, et leur "fixeuse" Oksana Leuta, qui n’a pas été touchée. Âgé de 32 ans, Frédéric Leclerc-Imhoff travaillait pour notre chaîne depuis six ans. Il était diplômé de l'Institut de Journalisme Bordeaux Aquitaine. C'était sa deuxième mission en Ukraine depuis le début de l'invasion russe, débutée le 24 février dernier" détaille la chaîne d'informations en continu.

"Le groupe Altice média et la rédaction de BFMTV partagent la peine de sa famille et de ses proches. Ce tragique événement nous rappelle les dangers encourus par tous les journalistes qui racontent au péril de leur vie ce conflit depuis maintenant plus de trois mois" conclut-elle.

La cheffe de la diplomatie française, Catherine Colonna, a affirmé dans un tweet que le reporter avait été "tué par un bombardement russe sur une opération humanitaire" et condamné un "double crime qui vise un convoi humanitaire et un journaliste". La ministre a "exigé" "une enquête transparente dans les meilleurs délais pour faire toute la lumière sur les circonstances de ce drame". Elle a également indiqué à l'AFP avoir demandé au président ukrainien Volodymyr Zelensky "de faire tout son possible pour que les autorités ukrainiennes nous aident" et "permettent le retour" du corps du journaliste "à sa famille le plus rapidement possible".

"Nous condamnons fermement cet assassinat. La liste des crimes russes contre les professionnels des médias en Ukraine ne cesse de s'allonger", a déploré lundi Oleg Nikolenko, porte-parole du ministère des Affaires étrangères ukrainien, sur Twitter. Selon ce responsable, "l'armée russe a bombardé un véhicule qui devait évacuer des civils de la zone de guerre, près de Severodonetsk".

"La première réaction (de sa mère, au téléphone, ndlr) a été de demander comment allaient Maxime et la fixeuse. Elle savait quel était le métier de son fils (...) avec une forme de fierté", a-t-il conclu.

Le journaliste Maxime Brandstaetter, qui accompagnait le JRI sur ce reportage, a été "légèrement blessé". Depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, au moins huit journalistes sont morts sur le terrain dans l'exercice de leur profession, selon un décompte de RSF.

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