Dès le 1er juillet

Titres-restaurants : le plafond des paiements journaliers va passer de 38 euros à 19 euros

  • Publié le 7 juin 2022 à 09:32
  • Actualisé le 7 juin 2022 à 11:17

Sauf décision contraire du gouvernement, le plafond à 38 euros pour l'utilisation journalier des titres restaurants repassera à 19 euros dès le vendredi 1er juillet 2022. Cette baisse du plafond aura-t-elle un effet sur la fréquentation de restaurants ? Les avis des professionnels de la restauration sont mitigés. Décidé en juin 2020 pour aider financièrement les restaurants frappés par la crise sanitaire, le doublement du plafond n'a pas eu d'impact satisfaisant pour tous les restaurants (Photo d'illustration : rb/www.ipreunion.com)

Initialement, ce dispositif de doublement des titres-restaurants devait prendre fin le 28 février. dernier  Il a finalement été prolongé jusqu’à la fin du mois de juin. par Bruno Le Maire, ministre de l’économie, des finances et de la relance. Mais "à partir du 30 juin 2022, le doublement du plafond d’utilisation quotidien des titres-restaurant 2022 prend fin" uniquement dans les restaurants, précise le ministère de l'économie des finances et de la relance dans leur communiqué de presse.

Dès le 1er juillet donc le montant maximum que les détenteurs de titres-restaurant 2022 pourront dépenser repassera à 19 euros par jour. Renaud Gillard, directeur du club des restaurateurs de La Réunion, remarque que "le dispositif de doublement était jusque-là un réel coup de pouce pour les restaurateurs en pleine crise sanitaire, les consommateurs ont été incités à retourner aux restaurants".

Il ajoute que "ce moyen de paiement représente jusqu’à présent environ 10% à 12 % des recettes dans les caisses des restaurants". Mais il estime que la diminution du plafond ne doit pas être vue "comme une sanction". Il explique "nous n'allons pas être perdants si nous nous renouvelons en proposant d’autres services comme de la livraison ou un changement au niveau des horaires d’ouverture". 

Ce restaurateur de Saint-Denis est plus mitigé. "Les clients venaient au restaurant deux fois par semaine grâce à la revalorisation des tickets et des cartes restaurant. "Jusqu’à présent grâce au barème fixé à 38 euros, les clients n’hésitaient pas à venir manger au restaurant deux fois par semaine le midi. Ce plafond à 19 euros va les pousser vers une consommation de snacking" pense-t-il.

"S’il y a une perte de clientèle ou une réduction des dépenses quotidiennes des consommateurs, cela aura forcément un impact sur notre activité déjà mise à mal par la crise sanitaire" commente le professionnel de la restauration. "Si un client veut payer avec des tickets en dépassant les 19 euros, on ne va pas refuser. On trouvera une solution. On ne pas quand même pas se priver d’une source de revenus, la situation est suffisamment compliquée comme ça" lâche-t-il.

- "Une magne financière qui échappe aux restaurateurs" -

D’autres restaurateurs sont moins inquiets. "La hausse du plafond à 38 euros n’a pas eu d’effet important sur notre trésorerie" note le responsable de salle d'un restaurant du nord. "Certes il y a eu un regain d’activité à la levée de certaines restrictions sanitaires, mais les clients payent plutôt par chèque ou carte bancaire" dit-il. "Mais de manière générale la baisse du plafond va certainement pousser les gens à moins consommer" admet-il.

Selon Renaud Gillard, le passage du barème de 38 euros à 19 euros aura une autre conséquence. "Seuls les restaurants sont concernés par la baisse du plafond. Les consommateurs vont donc avoir tendance à dépenser leur titre-restaurant dans les grandes surfaces. C'est donc une manne financière qui échappera aux restaurateurs" déplore le directeur du club des restaurateurs de La Réunion

De fait, dans la grande distribution, certains magasins peuvent accepter jusqu'à 10 tickets par passage en caisse sans limite de montant. Les clients peuvent ainsi payer "leurs achats de produits alimentaires et non-alimentaires à l'exception de l’alcool" indique une grande surface de l'ouest de l'île.

Selon des médias nationaux "Bercy ne ferme pas la porte à un nouvel allongement de la mesure au-delà du mois de juin". La décision pourrait être prise "après les élections législatives, qui se déroulent les 12 et 19 juin" croit ainsi savoir bfmtv.com

ef/ www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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