Inflation et pauvreté

A La Réunion comme ailleurs, la précarité ne prend jamais de vacances

  • Publié le 19 juillet 2022 à 09:39

Alors que le mouvement des planteurs touche à sa fin grâce à la signature de la convention canne 2022-2027, entraînant un retour à la normale sur les routes du chef-lieu, les vacances semblent enfin prêtes à démarrer officiellement. Le mois de juillet sonne en effet généralement l'heure aux festivités et aux départs en vacances. Mais si la situation semble être en cours d'apaisement, pour nombre de Réunionnais.es, les vacances continueront de rimer avec galères. Car à La Réunion comme ailleurs, la précarité ne prend jamais de congés

Dans un contexte d’inflation continue, le coût de la vie est toujours plus élevé. Alors que 38% de la population vivait sous le seuil de pauvreté à La Réunion en 2021, cette inflation a des conséquences directes sur le bien-être de la population, qui doit faire face à des dépenses toujours plus élevées.

Les vacances ont peut-être commencé, mais ce sont toujours 120.000 personnes aujourd’hui qui se trouvent en situation de grande pauvreté. Soit une personne sur huit qui doit compter chaque euro dépensé pour survivre jusqu’à la fin du mois.

Et la situation ne va pas s’améliorer. L’augmentation constante des prix du carburant, de l’énergie, et des produits de consommation n’est pas prête de s’arrêter, comme l’a rappelé Emmanuel Macron à l’occasion du 14 juillet.

- Privations de la population -

Si le gouvernement promet de trouver des réponses rapides aux problématiques des Réunionnais.es, difficile d’imaginer que l’expansion du bouclier qualité prix ou la remise d’un chèque alimentaire résoudra réellement les inégalités de prix exorbitantes entre les produits de consommation dans l’Hexagone et ceux de La Réunion.

Sur fonds de guerre en Ukraine, les prix du carburant continuent leur envolée. Et malgré les quelques aides annoncées, l’envolée des prix ne peut que pénaliser les habitants d’une île où le tout-voiture est légion. Pas sûr que les travailleurs dépendant de leur véhicule puisse se permettre d’attendre le mois d’octobre pour percevoir des indemnités.

Face à une flambée des prix des fournitures scolaires par exemple, les familles risquent de rencontrer de grandes difficultés face à la rentrée. Les familles monoparentales en particulier, majoritairement composées de mères seules et dont 12% cumulent pauvreté monétaire et privations, sont particulièrement exposées à cette hausse des prix.

A noter qu’en 2018, selon l’Insee, un habitant sur dix était en état de privation matérielle, c’est-à-dire ne pas être en mesure de couvrir les dépenses liées à un certain nombre d’éléments considérés comme souhaitables, voire nécessaires, pour avoir des conditions de vie acceptables. L’incapacité de partir en vacances faisait d’ailleurs partie des privations les plus citées. Quatre ans et une pandémie plus tard, la situation ne risque pas de s’être améliorée.

La Réunion est toujours dans l’attente de mesures fortes pour pallier les fortes disparités observées entre la Métropole et les Outre-mer. En attendant, les familles pourront continuer de compter leurs centimes, et de surveiller leur consommation énergétique tandis que les plus riches se gavent.

as/www.ipreunion.com / redac@ipreunion.com

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