[EN DIRECT] Pas d'avancée

Les planteurs devant Bois Rouge et le Gol, la coupe toujours à l'arrêt

  • Publié le 21 juillet 2022 à 03:00
  • Actualisé le 21 juillet 2022 à 12:32

Les jours se suivent et se ressemblent, et la campagne sucrière prend encore et toujours du retard. Malgré la signature de la convention canne 2022-2027 le mardi 13 juillet 2022, un nouveau différent est apparu entre les planteurs et l'industriel Tereos. Un nouveau protocole d'échantillonnage des cannes provoque la colère des agriculteurs. Après avoir bloqué l'usine de Bois-Rouge ce mercredi, les employés de Tereos ont quitté les lieux. Une réunion des planteurs se tiendra ce jeudi matin à l'usine du Gol, où la campagne n'a pas commencé non plus. Un appel au rassemblement est lancé devant les deux usines du Gol et de Bois-Rouge ce jeudi matin. (Photo : rb/www.ipreunion.com)

  • C'est la fin ce direct, merci de nous avoir suivi

  • Les planteurs dans l'attente

    Les planteurs sont toujours dans l'attente d'une réunion avec l'industriel Tereos. Mais sans réponse, ils annoncent poursuivre leur mobilisation demain devant les usines du Gol et de Bois-Rouge.

  • Les essais canne en cours au Gol

    L'industriel Tereos confirme la reprise du travail pour les salariés des deux usines à Bois-Rouge et au Gol. Ce matin d'ailleurs, un essai canne a lieu dans l'usine du Gol située à Saint-Louis.

     

  • Le travail a repris

    Selon les planteurs, le travail a repris ce matin au sein des deux usines de Bois-Rouge et du Gol.

  • Bruno Robert dénonce le passage en force de Tereos

    Bruno Robert, en tant Vice-Président de la Chambre d'Agriculture et Conseiller Départemental condamne fermement le passage en force de l'usinier sur la question du protocole d'échantillonage qui règle la question de l'achat canne entre planteurs et industriels.

    "Ce qui à été convenu lors de la convention canne c'est de se laisser cette campagne pour définir ensemble le protocole qui refléterait le mieux la teneur en sucre des cannes CLM.
    La Chambre d'Agriculture de La Réunion que j'ai représenté à d'ailleurs rejeté en bloc le postulat de Tereos comme quoi mélanger les cannes, les charger dans une remorque et les analyser à nouveau était une mesure juste de la richesse. La chambre s'est porté volontaire pour participer à ces travaux qui doivent être menés en toute neutralité.

    Dans un contexte ou 1736 planteurs sur 2587 n'ont pas atteint la richesse de réference de 13,8 en 2021 c'est un enjeu majeur. Je demande à l'Etat et aux grandes collectivités d'agir pour que Tereos renonce a cette modification de protocole et entame la refléxion pour la campagne 2023-2024 en concertation. Il est désormais nécessaire de commencer la campagne sucrière 2022 dans de bonnes conditions et un bon état d'esprit."

  • La Chambre d'agriculture solidaire

    La Chambre d'agriculture de La Réunion est solidaire des planteurs. "Alors qu’un consensus a été trouvé sous l’impulsion des syndicats agricoles et de l’Etat sur la Convention Canne 2022-2027, les planteurs doivent une nouvelle fois composer avec le bon vouloir de l’industriel qui semble prendre une totale liberté concernant le protocole de campagne. En lien avec l’article 9 Bis de la Convention, ce protocole concerne la mise en place de mesures destinées à garantir la représentativité de la mesure de la richesse et du taux de fibre dans le cadre de l’échantillonnage des chargements de canne. Mesures qui auraient dû être validées par  outes les composantes du Centre Technique Interprofessionnel de la Canne et du Sucre (CTICS). 

    - LE CTICS, une structure équitable pour le planteur ? -

    Au-delà de l’essence de ce protocole - qui n’existe qu’à partir d’un certain niveau de sucre et de fibre ciblant certains producteurs et remettant même en cause le principe de la juste mesure – c’est bien l’absence d’accord des syndicats agricoles qui interpelle. 

    Elle interpelle et interroge sur l’identité paritaire du CTICS dont on se demande s’il représente véritablement nos planteurs. Lors de la Convention, il avait d’ailleurs été convenu avec l’appui technique de la Chambre d’agriculture de jauger cette campagne pour définir d’un commun  accord le protocole qui refléterait le mieux la teneur en sucre des cannes longues machine (CLM).  Aujourd’hui, force est de constater qu’il n’en est rien. 

    La Chambre d’agriculture dénonce avec fermeté cet agissement de l’industriel qui pénalise aussi bien le lancement de la campagne dans un contexte ou 1736 planteurs sur 2587 n'ont pas atteint  la richesse de référence en 2021. Avec mes élu(e)s, nous condamnons cette décision validée au  sein d’une institution d’enregistrement où les planteurs n’ont pas leur mot à dire. Pire, l’usinier tente même de diviser les planteurs évoquant l’impact du démarrage tardif de cette campagne 2022. 

    Je condamne cette position de l’industriel qui a même refusé hier de recevoir les syndicats  planteurs et leur contre-proposition et apporte son plein soutien aux producteurs de canne dans ce nouveau combat", déclare Frédéric Vienne.

  • Guillaume Sellier, président des Jeunes agriculteurs lance un appel

    "Je lance un appel à l’ensemble de mes collègues Présidents de syndicats mais surtout à l’ensemble de mes camarades planteurs;  nous devons absolument ne pas entrer dans le jeu de Tereos, qui cherche à tout prix à nous diviser ! Nous devons coûte que coûte rester unis, car le combat mené jusqu’à maintenant est parfaitement légitime !

    Je me dois d’éclaircir certaines choses, car je constate beaucoup d’incompréhensions et de polémiques inutiles, qui profitent à mettre le doute chez le planteur et par conséquence à faire le jeu de Tereos ! La convention canne 2022-2027 a bel et bien été signée par l’ensemble des syndicats car chacun pense que c’est une convention acceptable, qui permettra dans tous les cas de figure à faire augmenter le revenu du planteur et c’est bien là l’essentiel !

    D’ailleurs il est bien précisé plus loin,toujours dans cet article 9Bis : « le CTICS devra préciser la méthodologie ….dans le PROTOCOLE de campagne ». Or c’est la où le bas blesse, puisque lors de l’Assemblée Générale du CTICS qui a lieu ce lundi et qui devait définir la méthodologie de la vérification, TEREOS a fait passer en force son nouveau protocole qui n’a été accepté par aucun syndicat !

    Le combat mené n’est donc pas uniquement pour 40 planteurs, comme veut nous faire croire l’industriel, mais bien pour l’ensemble ! J’ai également conscience de la nécessité d’ouvrir la campagne au plus vite, notamment pour ceux qui ont une trésorerie fragile, et qui dépendent que de la Canne. C’est pourquoi nous demandons une réunion en urgence afin de discuter de nouveau de ce protocole,que TEREOS revoit sa copie et qu’on débouche sur quelque chose qui soit acceptable pour tous !"

  • Les planteurs appellent au rassemblement

    Suite au protocole instauré par Tereos sur le contrôle renforcé de la richesse, les planteurs appellent l'ensemble des agriculteurs à la mobilisation ce jeudi matin, et ce, dès 7 heures, devant les usines du Gol et de Bois-Rouge.

  • Bonjour à tous

    Nous ouvrons ce direct pour suivre l'actualité liée à une nouvelle journée de mobilisation des planteurs.

    Restez avec nous !

     

À propos

Les planteurs ne sont pas d’accord avec le nouveau protocole d'échantillonnage des cannes mis en place par Tereos. Raison pour laquelle dès mardi, ils ont refusé d’assister à la commission mixte d’usine (CMU). "Cette décision est une protestation contre le passage en force du nouveau protocole", ont expliqué les Jeunes agriculteurs.

Un rassemblement se tiendra ce jeudi matin à Saint-Louis, devant l’usine du Gol, pour discuter des éventuelles suites au mouvement des planteurs. Mercredi soir, les planteurs ont indiqué toujours attendre un retour de Tereos.

Du côté de Tereos, on déplore "ce débordement qui pénalise non seulement les collaborateurs des sucreries mais également la très grande majorité des planteurs qui souhaitent pouvoir démarrer la campagne et bénéficier du cadre favorable de la nouvelle convention canne". L’usinier a précisé dans la journée de mercredi que "cette mesure ne concerne qu’une poignée de planteurs qui ont fait résolument le choix de ne pas respecter les règles d’une transaction loyale. La très grande majorité des planteurs en CLM ne sera jamais concernée par ce dispositif".

- Un conflit sans fin -

C’est en mai dernier que l’alerte a commencé à être donnée par les planteurs et leurs représentants syndicaux. Deux mois avant le début de la campagne sucrière, la convention 2022-2027 n’était toujours pas signée et les négociations avec les industriels même pas débutées. Dans un contexte où la richesse en sucre et le prix de la canne baissait, la Chambre d’agriculture avait tiré la sonnette d’alarme. Une enveloppe de 14 millions d’euros avait d’ailleurs été débloquée à destination des agriculteurs.

Le 31 mai 2022, une réunion a lieu au CTICS (Centre technique interprofessionnel de la canne et du sucre) situé à la Providence, entre planteurs et industriels. Malheureusement, une nouvelle fois, le comité paritaire de la canne et du sucre (CPCS) n’arrive pas à se mettre d’accord. Les industriels demandant des aides supplémentaires à l’État, alors qu’une enveloppe de 28 millions d’euros leur avait déjà été accordée. De là, s’installe un climat de tension entre planteurs et industriels, notamment Tereos. Le dialogue est au point mort. Chaque semaine une nouvelle réunion, mais chaque semaine aucune avancée dans les négociations.

Le 21 mai 2022, la mobilisation des planteurs, qui jusque-là assistaient aux réunions, prend un nouveau tournant. Ce jour-là, un mardi, plusieurs convois de tracteurs ont fait route vers le CTICS à Saint-Denis. Pour la première fois, Région et Département étaient présents lors de la réunion de négociation entre planteurs et industriels. Suite à cette mobilisation, les agriculteurs ont été reçus en préfecture le lendemain pour tenter de trouver une solution. À leur sortie, l’intersyndicale s’était dite satisfaite de l’appui apporté par l’État. "L’État a joué son rôle mais Tereos ne fait aucun geste", expliquait Frédéric Vienne, président de la Chambre d’agriculture. C’est ce jour qu’il est également décrété, que chaque réunion se déroulerait désormais en préfecture.

Le lundi 27 juin, le mouvement prend encore de l’ampleur. La vingtaine de tracteurs stationnés devant le CTIS descendent vers les jardins de la préfecture. Planteurs, État, Région, Département son tous d’accord sur un point, " il faut qu’un accord soit trouvé ", disait Serge Hoareau, représentant du Conseil départemental.

Le jeudi 30 juin, alors que les discussions avec Albioma avancent et l’État, du côté de Tereos, les discussions sont au point mort. L’industriel n’étant d’ailleurs pas présent physiquement lors de cette réunion. Une absence que l’intersyndicale avait déclarée comme " un manque de respect ". Et alors que les représentants étaient en réunion, plusieurs tracteurs avaient pris la route direction le Département afin de réclamer l’aide et le soutien des conseillers et du président, Cyrille Melchior.

Mardi 5 juin, journée cruciale pour les planteurs. Une nouvelle réunion se tient avec les planteurs, alors que la campagne aurait déjà dû commencer. Malheureusement, aucune avancée significative n’a été faite et la convention canne toujours pas signée.

Le vendredi 8 juillet, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer et son ministre délégué sont à La Réunion. Une réunion a eu lieu entre les deux représentants de l’État, les industriels et les planteurs, mais la réunion tourne mal, toujours pas de négociations en vue. Le lendemain, c’est seulement avec un membre du cabinet du ministre Gérald Darmanin qu’ils s’entretiennent. Une énième journée marquée par un échec des négociations. Cependant, "grâce à un engagement des ministres, une solution a été proposée, permettant de garantir le maintien du prix de la tonne de canne de référence à 40,07 euros".

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Mardi 12 juillet, 16 jours que la mobilisation dure pour les planteurs, épuisés physiquement et psychologiquement par ce combat. Le matin, la tension monte alors que les planteurs n’ont plus de nouvelles sur la réunion prévue en préfecture. Le soir, enfin, l’intersyndicale est reçue par le Préfet de La Réunion. Une entrevue qui a finalement abouti à un accord, après plus de trois heures de négociations.

Mais c’est le mercredi 13 juillet, veille de fête nationale, qu’à 16h30, la convention canne 2022-2027 est signée, en présence des représentants syndicaux, des collectivités, des industriels mais également de Jean-François Carenco, ministre délégué aux Outre-mer en visio.

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1 Commentaires
GERARD97460
GERARD97460
1 an

Par ce que je vois et ce que j'entends les planteurs de cannes de la Réunion en 2022 sont devenus de très gros techniciens dans la canne à sucre et pourtant leur canne est de loin la plus cher au monde et ils n'arriveront jamais au petit doigt de pied d'un planteur de canne à sucre brésilien.Mais ils resteront des agriculteurs totalement assistés et cela depuis longtemps déjà, les vrais techniciens de la canne à sucre ont déjà abandonné ce secteur et ils ont investi ailleurs dans d'autres choses que la canne à sucre, ils savaient que ce secteur est terminé et qu'il n'y a plus d'avenir dans ce secteur et qu'il faut arrêter immédiatement d'investir dans la canne à sucre.Je vois aussi qu'on a de très bons et grands conseillers ou CTICS er aussi à la Chambre d'Agriculture, et je pense que c'est grâce à eux qui sont les mauvais conseils de ces planteurs de canne à sucre et que ces planteurs continuent dans l'erreur et chaque année cela se répète.