Deux demandes refusées

Navire sri-lankais : un membre d'équipage obtient le droit d'entrer en France au titre de l'asile

  • Publié le 4 août 2022 à 11:48
  • Actualisé le 4 août 2022 à 16:53

Le dimanche 31 juillet 2022, un navire battant pavillon sri-lankais a accosté au Port de La Réunion, à la Pointe des Galets. Pris en charge par les autorités, ils ont depuis été placés en zone d'attente à l'aéroport Roland-Garros en demandant l'entrée en France au titre de l'asile. Après examen de leur dossier par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) ce mercredi 3 août 2022, un seul homme a reçu une réponse favorable, tandis que deux personnes se sont vous essuyer un refus. Trois autres migrants restent eux, dans l'attente de leur réponse. (Photo : rb/www.ipreunion.com)

Sur les six personnes arrivées, pour l’heure une seule personne a reçu une réponse favorable à sa demande d’entrée en France au titre de l’asile. "Tous ont passé l’entretien avec l’OFPRA pour que cet organisme apprécié si oui ou non ils peuvent entrer en France et si leur récit n’est pas infondé", nous explique Maître Xavier Belliard, avocat de deux migrants sri-lankais. Pour expliquer, la demande d’entrée en France au titre de l’asile et le droit d’asile ne sont pas la même chose. Pour la demande d’entrée en France au titre de l’asile, l’OFPRA examine de leur le bien-fondé de leur récit. Pour la demande d’asile pure, l’OFPRA examine si oui ou non ces personnes sont victimes de persécutions dans leur pays.

Sur les trois premières réponses donc, un seul a le droit désormais de demande l’asile à la Préfecture, dans un délai de huit jours. Les deux autres personnes qui se sont vues essuyer un refus, restent placées en zone d’attente. Pour le client de Xavier Belliard, "je dois voir mon client aujourd’hui afin de savoir s’il veut ou non formuler un recours devant le tribunal administratif". Un recours qu’il peut faire dans un délai de 48 heures. En attendant, le jeune sri-lankais doit tout de même passer devant le juge des libertés et de la détention concernant la prolongation de son maintien en zone d’attente.

Pour rappel, ces six hommes sont arrivés à La Réunion dimanche après-midi, le 31 juillet 2022. Les passagers ont été pris en charge par les autorités dès leur arrivée. L'embarcation avait été repérée au large des côtes nord-ouest en milieu de journée. Le navire a été repéré en milieu de matinée à une dizaine de kilomètres au large des côtes nord-ouest de l’île. La préfecture et le Centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) avaient alors déployé une équipe d’urgence.

Interrogée par Imaz Press, le docteur Emmanuelle Dupont, coordinatrice régionale de Médecin du Monde Océan Indien avait expliqué que "ces hommes avaient quitté le Sri Lanka dans l’urgence. Ils étaient tous en short et sans chaussures".

- Une crise débutée en 2018 –

L'arrivée de ce bateau dimanche n'est pas sans précédent. Depuis 2018, six bateaux ont accosté sur notre île, avec un total de 356 sri-lankais ayant foulé le sol réunionnais. Là encore des demandes d'asile ont été faites, certaines acceptées, d'autres rejetées. Quelques dizaines de migrants ont finalement pu rester à La Réunion.

Le premier navire arrive en mars 2018, avec six Sri Lankais retrouvés au large de Saint-Gilles à bord d'un radeau de fortune. Ils entament ensuite une procédure de demande d’asile. Certains ont depuis regagné leur pays. En septembre 2018 la marine sri-lankaise arrête au large de la côte ouest du Sri-Lanka, 90 personnes qui voyageaient illégalement dans un chalutier à destination de l'île. En octobre 2018 à bord d’un bateau en relatif bon état, huit Sri-lankais sont interceptés. Le bateau aurait navigué plusieurs jours en pleine mer. Ils sont expulsés vers leur pays quelques jours plus tard.

Le 14 décembre 2018, 62 personnes, dont  une dizaine de femmes et d'enfants, arrivent à bord d'un bateau de pêche. D'abord placés en zone d'attente, tous les migrants ont été remis en liberté par le tribunal au motif que leurs droits ne leur avaient pas été notifiés à leur arrivée dans l'île.

Le 4 février 2019, un bateau avec à son bord environ 70 personnes dont 5 enfants et 8 femmes, est intercepté au large à 5 kilomètres au large de la côte de la commune de Saint-Philippe. Le 14 février, 64 des 70 migrants sont expulsés de La Réunion et renvoyés dans leur pays à bord d'un avion spécialement affrété.

Le 13 avril 2019, à bord d'un bateau en mauvais état, 120 de personnes tentent d'accoster dans le port de Sainte-Rose. Elles sont interceptées. Parmi elles se trouvent trois ressortissants indonésiens soupçonnées d'être des passeurs. 60 des 120 migrants seront ensuite expulsés vers leur pays. Les passeurs seront jugés le 15 mai par le tribunal correctionnel de Saint-Denis. Ils sont condamnés à des peines de prison allant de 12 à 18 mois de prison ferme pour "aide à l'entrée ou au séjour irrégulier en bande organisée". Ils feront appel mais finiront par se désister de leur requête. Leurs condamnations sont donc définitives.

ma.m/www.ipreunion.com/redac@ipreunion.com

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2 Commentaires
payet, depuis son mobile
payet, depuis son mobile
1 an

Faudra lui trouver du travail.

Jose
Jose
1 an

Qu'ils ne donnent pas le motif de ce droit, sans quoi c'est par milliers que d'autres viendront, avec tous ce même motif ouvrant droit au précieux sésame.