Comme quoi, il ne faut pas se fier au ressenti quand il s'agit du climat. Dans son résumé climatologique mensuel, Météo France relève que les températures du mois de juillet ont été de saison. L'écart à la température moyenne n'a été que de - 0,1°C. En revanche, il a plu deux fois plus que la normale dans l'Est, alors que le Sud-ouest aurait bien besoin d'un coup de pluie. La pluviométrie contrastée et le redoux relatif sont tous les deux liés à un même phénomène météorologique, inhabituel pour le mois de juillet : le passage de l'ex tempête tropicale Abela à proximité de nos côtes.
Abela a en effet été "le phénomène le plus puissant jamais observé au mois de juillet sur notre bassin cyclonique", selon Météo France. La tempête a d'abord eu une influence sur la pluviométrie. "Cet épisode inhabituel a apporté l’essentiel des pluies du mois sur la moitié Est de l’île", note Gilbert Eugénie, du service climatologie de Météo France Réunion. Ainsi, entre le soir du 19 et le matin 20 juillet, lors du passage de la perturbation, Météo France a notamment relévé 315 mm dans les hauts de Ste-Rose, 242 mm à Takamaka ou encore 145 mm à St-Benoît.
En revanche, même si dans l'Est, il a plu deux fois plus que d'habitude pour un mois de juillet, il n'a pratiquement pas plu dans le Sud-ouest de l'île. Du coup, on reste loin des records de précipitations. "Le mois dernier se classe au 12e rang des mois de juillet les plus pluvieux sur les 45 dernières années, détaille Gilbert Eugénie. Il avait plu deux fois plus en 1998 ou en 2007 par exemple". Localement, 1755 milimètres sont tombés sur les Hauts de Sainte-Rose en juillet 2006, alors qu'on atteint "seulement" 965 milimètres sur la totalité du mois de juillet 2016. Concrètrement, sans le passage d'Abela, "on aurait été largement déficitaire sur tout l'île", résume le climatologue.
Un redoux après un début d'hiver rigoureux
Côté température aussi, Abela a joué un rôle important. "Alors que les mois de mai et de juin ont été plus froids que la normale, les températures sont moins fraîches en juillet car Abela a ramené de l'air doux de l'Equateur", observe Gilbert Eugénie. Si des gelées sous abris ont été enregistrées, comme le 10 au Pas de Bellecombe (-1,1°- ou le 11 à la Plaine des Cafres (-0,1°), on est par exemple loin du record de juillet 1986. Cette année-là, il avait fait -3,3° au Pas de Bellecombe !
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