Une ultime manifestation est prévue aujourd'hui (actualisé à 10h20)

[AUDIO] Loi travail : Une centaine de manifestants actuellement rassemblés à Saint-Denis

  • Publié le 15 septembre 2016 à 06:00

Ce jeudi 15 septembre 2016, deux nouveaux rassemblements sont organisés, à Saint-Denis et à Saint-Pierre, contre la loi travail. Dans le chef-lieu, une petite centaine de manifestants sont actuellement devant la préfecture. Malgré un "passage en force" en juillet dernier, l'intersyndicale compte sur cette ultime journée pour montrer qu'elle ne compte pas en faiblir pour autant. Dans les rangs des manifestants, peu de politiques : Huguette Bello et Jean-Hugues Ratenon sont les seuls à avoir fait le déplacement. Plusieurs collectifs avaient également indiqué qu'ils ne se joindraient pas au mouvement, préférant étudier d'autre recours pour continuer autrement le combat.

"Les rassemblements devant la préfecture ne mobilisent plus" déplore le Snuter 974 qui n’a pas appelé à la grève ce jeudi 15 septembre. Un ultime mouvement visant l’abrogation de la loi travail est prévu aujourd’hui. Si l’organisation s’est dite "plus que jamais" opposée à cette réforme du code du travail "qui va affaiblir les droits de tous les salariés", elle préfère éviter de "perdre une journée de travail dans le contexte actuel". En privilégiant des "actions plus efficaces". Au niveau national, les syndicats estiment effectivement que d’autres moyens sont en leur possession pour continuer le combat contre le texte de la loi travail, promulgué en août en dépit des multiples manifestations s’enchaînant depuis juillet.

FO (Force Ouvrière) a d’ailleurs réuni ce mercredi les responsables de son service juridique ainsi que ses avocats dans le but d’élaborer un nouveau plan de bataille. L’utilisation du Conseil Constitutionnel, de l’Organisation internationale de travail ou la cour de justice européenne a notamment été évoquée.

La CGT (Confédération générale de travail) a quant elle émis le souhait de rédiger un guide pratique de recours potentiels contre la loi. A noter que la loi travail n’est pas encore entrée en application. Et impossible pour les syndicats de ne pas songer au contrat première embauche (CPE) dont le texte a bien été promulgué, mais jamais appliqué.

Les deux organisations syndicales comptent s'attaquer prioritairement à deux mesures : l'inversion de la hiérarchie des normes pour le temps de travail et le licenciement économique. Une rupture d'égalité entre les salariés d'une même branche pourra ainsi être invoquée. L'ensemble des recours de salariés devrait être généralisé afin de centraliser le processus et d'agir de manière coordonnée.

Parmi les manifestants, les entités du SAIPER, le syndicat enseignant, Solidaires, ou encore l'UNEF. Le mouvement Nuit Debout, qui avait investi les rues pendant plusieurs semaines en France et à La Réunion pour contrer le passage de la loi Travail, était également rassemblé devant la Préfecture. Les membres se disent toutefois résignés à manifester pour l'aborgatin du texte, et préfèrent poursuivre leur action locale "pour réellement changer les choses".

Seules deux représentants politiques se sont déplacés au square Labourdonnais pour soutenir le mouvement. Jean-Hugues Ratenon, venu en soutien et Huguette Bello, qui "compte sur le peuple pour défaire ce que le gouvernement a fait". "Les pauvres sont plus nombreux que les riches, il faut que l’on se donne la main..." a t-il exprimé.

Si le rassemblement d’aujourd’hui ne devrait pas mobiliser les foules, il pourrait donc y avoir une suite ailleurs que dans la rue. Car il est difficile de supposer que le gouvernement puisse désormais faire marche arrière. Les syndicats misent surtout sur les décrets à paraître et comptent empêcher chaque mesure de s’appliquer. En attendant, le mouvement du jour appelle les agents de la fonction publique comme aux salariés du privé à ne pas travailler. A Saint-Pierre, une distribution de tracts est également prévue. Mais le combat ne s'arrêtera pas à la rue.

www.ipreunion.com

 

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