Turquie

[VIDÉO] Istanbul - Au moins 38 morts dans un double attentat meurtrier

  • Publié le 11 décembre 2016 à 06:27

Le bilan du double attentat qui a frappé la Turquie samedi soir ne cesse de s'aggraver. Au moins 38 personnes ont été tuées, selon un dernier bilan peu avant 13 heures, et 168 blessées dans cette attaque qui a frappé le coeur d'Istanbul (Turquie), ville déjà secouée cette année par plusieurs attentats liées à la rébellion kurde ou aux jihadistes. C'est le dernier bilan dressé par le ministre de l'intérieur turc, Süleyman Soylu, dans une conférence de presse ce dimanche 11 décembre 2016. Aucune revendication n'a été communiquée, pour l'heure. Dix personnes ont été arrêtées et placées en garde à vue dans le cadre de l'enquête sur ces événements.

Une voiture piégée a frappé un car de transport de la police à proximité du stade de l'équipe de football de Besiktas, peu après la fin du match qui s'y déroulait, et une autre explosion, probablement déclenchée par un kamikaze, s'est produite dans un parc voisin, selon les autorités.

"Nous avons assisté, ce soir à Istanbul, à la manifestation la plus hideuse du terrorisme", a réagi le président Recep Tayyip Erdogan dans un communiqué.

 

Le double attentat a frappé un quartier touristique d'Istanbul, situé entre l'emblématique place Taksim et l'ancien palais de Dolmabahçe, sur la rive européenne de cette mégalopole dont l'attractivité avait déjà été entamée par plusieurs autres attentats cette année. Après les explosions, les autorités ont rapidement bouclé tous les accès au quartier du stade, aux abords duquel des dizaines de policiers, mitraillette en bandoulière ou arme au poing, empêchaient tout passage, tandis qu'un hélicoptère survolait le quartier.

Des dizaines d'ambulances arrivaient sur place toutes sirènes hurlantes, pendant que d'autres s'éloignaient des lieux avec des blessés à leur bord, a constaté un journaliste de l'AFP sur place. Un agent de sécurité en poste dans un immeuble situé à proximité du stade a raconté à l'AFP avoir entendu "deux explosions à moins d'une minute d'intervalle", suivies de "coups de feu".

 


TURQUIE : La double explosion entendue lors d... by eddy-marceau -

 

"Plus grand nombre possible de victimes" -

Ces explosions se sont produites dans un quartier très fréquenté de la rive européenne d'Istanbul, au croisement d'importants axes routiers et de lignes de transport en commun. "Il apparaît que ces explosions, qui se sont produites juste après le match Besiktas-Bursaspor, avaient pour but de causer le plus grand nombre possible de victimes", a souligné M. Erdogan.
Un témoin de l'explosion a affirmé, sous couvert d'anonymat à l'AFP, avoir vu "des morceaux de corps voler".

Un autre journaliste de l'AFP a pour sa part vu un bus municipal, utilisé pour transporter des policiers, dont les vitres avaient volé en éclats.

"Des terroristes (...) ont attaqué nos forces de sécurité héroïques qui assuraient la sécurité de nos supporters et des supporters de l'équipe visiteuse Bursaspor. (...) Nous nous dresserons contre ces lâches", a réagi le club de Besiktas dans un communiqué. Les autorités ont interdit de diffuser des images liées à l'attaque, une mesure prise après chaque attentat.
Selon l'agence de presse gouvernementale Anadolu, le parquet antiterroriste d'Istanbul a ouvert une enquête sur les explosions.

La Turquie est la cible de nombreuses attaques liées à la rébellion séparatiste du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ou attribuées au groupe Etat islamique (EI), attaques qui ont notamment frappé Istanbul et Ankara.

- "Une attaque lâche"-

Le PKK et une organisation dissidente connue sous le nom de TAK s'en prennent régulièrement à des véhicules de la police. Deux précédents attentats contre des cars de la police ont fait des dizaines de morts cette année à Ankara.

A Istanbul, quatre touristes ont été tués et 36 personnes blessées en mars sur la célèbre avenue Istiklal, dans un attentat-suicide revendiqué par l'EI. Les autorités ont également affirmé que les jihadistes étaient derrière l'attentat qui avait fait 47 morts en juin à l'aéroport Atatürk d'Istanbul.

Membre de la coalition internationale qui combat l'EI en Syrie et en Irak, la Turquie a déclenché en août une offensive dans le nord de la Syrie pour repousser les jihadistes vers le sud. En réaction à ces opérations militaires, l'EI a à plusieurs reprises menacé d'attentats la Turquie, désormais une des principales cibles des jihadistes. Devant le risque d'attentats à Istanbul, les Etats-Unis ont ordonné en octobre l'évacuation des familles des employés de leur consulat dans la mégalopole turque.

Le Premier ministre français, Bernard Cazeneuve, a apporté son "soutien au peule turc"

 

L'ambassade des Etats-Unis à Ankara a condamné sur Twitter une "attaque lâche" et assuré se tenir "aux côtés du peuple turc contre le terrorisme".

Le président du Parlement européen Martin Schulz a pour sa part exprimé sa "solidarité avec les citoyens turcs, avec les familles des victimes de l'attaque d'Istanbul".

www.ipreunion.com avec l'AFP

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