[PHOTOS/VIDEO] L'autre anniversaire du 11 novembre

En mémoire des engagés de La Réunion

  • Publié le 11 novembre 2017 à 10:56
  • Actualisé le 2 janvier 2018 à 13:47

Ce 11 novembre célèbre la fin de l'engagisme. Cette période suivant l'esclavage a été caractérisée par l'arrivée de milliers de travailleurs indiens, malgaches et comoriens sur l'île. Ces " engagés ", dont les conditions de vie n'étaient pas si éloignées de celles des esclaves, passaient obligatoirement par le Lazaret de la Grande Chaloupe. Ce lieu de mise en quarantaine était destiné à éviter la propagation des épidémies sur le département. Ce samedi 11 novembre 2017, une commémoration est prévue par le Département sur le site historique et emblématique.

Revivez la commémoration de l'abolition de l'engagisme sur le site du Lazaret, à la Grande Chaloupe, filmée en direct par notre journaliste.

Les hommages se sont enchaînés face à la mer sur le lieu historique et emblématique.

 

 

Nous connaissons tous la date du 20 décembre 1848, symbole temporel de l’abolition de l’esclavage à La Réunion. Nous connaissons la date du 11 novembre 1918, célébrant l’armistice de la première guerre mondiale. Mais en ce 11 novembre, le département fête également un autre anniversaire… celui de la fin de l’engagisme, décrétée par le gouvernement britannique. L’engagisme, c’est cette période qui a suivi l’esclavagisme. Après 1848, ce sont des milliers de travailleurs indiens, malgaches ou comoriens qui sont arrivés dans l’île. Ils étaient embauchés pour une certaine période en vue de travailler dans les champs de canne à sucre. Un travail payant mais des "engagés" dont les conditions de vie n’étaient finalement pas si éloignées de celles des esclaves. En 1859, des voix s’élèvent déjà en Angleterre contre ce type de recrutements, proche de la traite négrière.  

Tous les engagés passaient obligatoirement par La Grande Chaloupe, plus précisément au Lazaret. L’étape servait de mise en quarantaine pour éviter la propagation de certaines épidémies telles que la peste, le paludisme, le choléra ou la variole. Le lazaret est alors composé d’n débarcadère, de dortoirs, de magasins et différents annexes.  Ainsi, l’ensemble des engagés a vécu ses premières semaines réunionnaises à la Grande Chaloupe.

Le Lazaret est ainsi un témoin phare de cette période de l’engagisme. Lieu d’isolement, cet ensemble patrimonial est protégé au titre des monuments historiques depuis 1998.

Si l’administration coloniale a mis fin à l’engagisme le 11 novembre 1882, ce n’est pas pour autant que la venue de travailleurs étrangers s’est arrêtée. Elle continua même jusqu’en 1933.

- Une commémoration prévue face à la mer -

L’Inde était considérée comme un formidable réservoir de main d’œuvre, parfait pour relancer l’industrie sucrière. Une façon également de passer sans trop de difficultés le cap de l’abolition de l’esclavage. Liés aux planteurs par un contrat, ils sont peu à être revenus dans leur pays d’origine. Les contrats ne pouvaient excéder 5 ans, avec à terme, le rapatriement ou le réengagement.

En mémoire des engagés, le Conseil Départemental a prévu ce samedi matin, à partir de 10 heures, un hommage face à la mer. Un temps de parole suivra la journée. Toute la journée, vous pourrez visiter les expositions Quarantaine et Engagisme, Métissage végétal et le lazaret numéro 2 : l’archéologie pour écrire l’histoire. L’exposition "Après le Lazaret, l’habitation" sera inaugurée. Une visite du chantier de restauration est aussi prévue.

À l’occasion de ce 135ème anniversaire, l’Amicale des Hindous organise également une commémoration du côté de l’Usine de Vue Belle à la Saline Les Hauts. Au programme : rituel hindou au temple Mahavishnou, départ de la procession vers la stèle, rituel et offrande aux ancêtres ainsi que discours et poèmes. Le public est invité à y participer.  

guest
3 Commentaires
domnin
domnin
6 ans

Nous avons la chance fabuleuse d'être des citoyens d'un des pays les plus favorisés de la planète. Je crois que mon arrière, ..., arrière grand-mère, née à Madagascar et esclave à la Réunion il y a 350 ans, si elle nous voit aujourd'hui, doit être très fière et très heureuse de la prospérité de ses arrières, ..., arrières petits-enfants. Surtout quand on regarde la misère actuelle à Mada... Cordialement

Armand GUNET
Armand GUNET
6 ans

Les engagés indiens qui sont venus ici ont eu des descendants chefs d'entreprise, avocats, médecins etc. Leurs compatriotes de l'époque qui sont restés au pays étaient considérés comme de la sous-m... et leurs descendants restés en Inde le sont encore aujourd'hui !!!!!!!

Jose
Jose
6 ans

Ils quittaient leur patrie d'origine pour travailler ailleurs, car c'était encore plus dur chez eux, et si beaucoup sont restés, c'est qu'ils n'étaient finalement pas si mal ici.
Mes ancêtres ont suivi ce chemin quittant la famine, et se sont établis ici, ils n'ont jamais eu envie de repartir là bas.
Que serai-je aujourd'hui sans ce choix.
Arrêtez cette culture du misérabilisme, et voyez notre niveau de vie actuel par rapport à celle des castes les plus pauvres d'Inde, ceux là même qui se sont établis ici.
Remercions nos ancêtres, et arrêtons de pleurer la bouche pleine, un peu de respect pour eux.